Agenda militant
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"C’est la faute aux Gilets Jaunes !" entre autres sottises…
Il est toujours bon de savoir parler des événements de la vie sociale pour obtenir la paix ou le discrédit de ses oppositionnel-le-s. La tuerie de Strasbourg est un effet d’aubaine pour le gouvernement qui a bon dos de rappeler qu’en France on est toujours confronté à la menace terroriste. Pas plus avant qu’après ce tragique événement…
Le week-end dernier, c’est le Téléthon qui faisait le bilan des donations de l’année : 63,9 millions d’euros de promesses. En 2017 c’était 75,6 millions. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis 1998. Mais cela fait depuis l’édition de décembre 2007 que les dons diminuent (2006 a été le pic avec plus de 101 millions d’euros promis). Il y a certes un décrochage important cette année [1] mais la logique de la baisse n’a rien de nouveau. Pourtant, les médias et éditocrates relient ces baisses de promesses avec le mouvement des Gilets Jaunes. La faute aux vilains petits canards ! Ce qui est vrai pour le Téléthon est tout aussi vrai pour un grand nombre d’oeuvres caritatives, des campagnes d’associations, le sidaction, mais aussi le domaine culturel (le NPA aussi mène sa souscription https://npa2009.org/souscription si vous voulez donner un petit peu pour aider à défendre les idées anticapitalistes et révolutionnaires).
Les Gilets Jaunes tueurs et tueuses de la solidarité ? La semaine du 26 novembre, le journal de mi-journée de M6 (le « 1245 ») avait diffusé un reportage en fin d’émission traitant de la « baisse de générosité » des Français.es, anticipant un bilan à venir sur les baisses de dons. Comme premier facteur explicatif, le sujet mets exergue la progression de la précarité. Pour être généreux, il faut en avoir les moyens. Deuxième facteur accroissant la conjoncture : la suppression de l’ISF. Ah on parle des gens qui ont les moyens et qui auront encore plus les moyens ? Oui oui ! Et on anticipe déjà qu’ils s’asbtiendront de donner comme les années précédentes ! Rappelons que ce type de dons permet une réduction de 66 % de la valeur de ces dons sur sa feuille d’impôts. La télé grand publique n’est pas avare de montrer les affrontements dans les rues de Paris ces derniers week-ends. On s’est cependant abstenu de trop développer sur « l’implication » ou « l’engagement » de ces rentiers capitalistes qui cessent de se la jouer Grands Princes. L’argent ruisselle chez ces avares, soit disant « prodigues » autrefois, ne feront plus rien (s’é)couler dans les musées, le spectacle vivant, la recherche médicale, la prévention, etc. Avec l’ISF le gouvernement a également tué le philanthrope, ou plutôt démontré qu’il s’agissait simplement d’un apparât, un rôle, pour racheter une conscience ou une moralité chez les exploiteurs. Nous n’y voyons plus que de vulgaires accumulateurs de capitaux à la recherche de moyens pour diminuer leurs impôts. Moyens devenus inutiles.
Ces œuvres culturelles, sociales, scientifiques, curatives, existent dans la vie sociale et les gens y tiennent tout naturellement. Leur existence ou leur continuité pourraient être pourtant menacées à terme, non par manque de « solidarité », mais par l’asphyxie que le système capitaliste leur tend : entre ses premiers de cordées qui n’ont pas de raison de donner, et les classes laborieuses qui ont de moins en moins de marges. Seule la réappropriation des moyens de production et des richesses orientée par une démocratie ouvrière pourra assurer le maintien, la continuité et l’abouttissement de ces combats.
Note
[1] Décrochage qui sera sans doute à pondérer. Les promesses de dons et les dons effectivement reçus ne coïncident pas totalement. Bien qu’ils suivent la même tendance et contrairement à un mauvais réflexe de pensée, les dons effectifs sont plus important que les promesses – du moins dans le cadre du Téléthon.