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Jôlie Môme : travailleurs du théâtre
Publié dans L"Anticapitaliste n°208 (12/09/2013), hebdomadaire du NPA
Nous étions à Aurillac 2013, l’un des plus grands festivals de théâtre de rue d’Europe, et comme régulièrement, la compagnie Jolie Môme était présente, ni dans le In, ni dans le Off, simplement dans la rue, chantant des chansons révolutionnaires et anticapitalistes devant une foule toujours plus nombreuse. Nous avons rencontré autour d’un café Michel, le directeur et créateur de la compagnie, Clément, et Marie qui ont bien voulu répondre à nos questions. Propos recueillis par Laszlo Merville pour le NPA.
L.M : Est-ce que vous pouvez rappeler brièvement les origines de la création de la compagnie Jolie Môme ?
Michel : On a fêté nos 30 ans cette année. Avant j’étais comédien à la cartoucherie au théâtre de l’épée de bois. Je n’avais pas l’intention d’être directeur de compagnie, mais j’avais 18 ans en 1973 et j’étais de la génération où on s’imaginait qu’on allait faire toute notre vie dans une seule boîte. On ne s’entendait plus avec le directeur à l’époque mais je ne voulais pas chercher un autre boulot, je considère que faire notre métier c’est plutôt de pratiquer plutôt que de chercher du boulot, et j’ai essayé de m’entourer de gens qui avait cette vision là.
Alors on a monté notre propre compagnie.
Aujourd’hui l’envie c’est de bosser à Jolie Môme, l’intermittence on s’en sert parce qu’on n’a pas les moyens financiers au niveau de la compagnie d’être permanents, si on pouvait on le ferait.
Est-ce que tu étais d’abord militant ou est-ce que tu l’es devenu au fil des années ?
Je crois que je le suis devenu, j’étais déjà politisé, mon père était au PCF, il oscillait entre la ligne de la direction du parti et la rébellion envers celui-ci ce qui lui a valu son exclusion, donc j’étais baigné là-dedans dans mon enfance.
On connaît bien vos thèmes qui sont toujours très engagés, abordant aussi bien le conflit israélo-palestinien, la montée du FN ou bien l’anticapitalisme en général ; comment-est-ce que le public d’Aurillac réagit face à ces textes que vous leur chantez aujourd’hui ?
Bien, tu sais même dans Paris les gens marchent à l’affectif avec nous, est-ce que c’est parce qu’il y a beaucoup de filles ? Il y a le ton aussi, on essaie toujours d’avoir un peu d’humour, on n’essaie pas de faire pleurer ou de s’apitoyer sur le destin d’un tel ou d’un tel, on est plutôt dans une envie d’amener les gens à vouloir combattre plutôt qu’à leur dire c’est dur et se morfondre… Et on fait de la musique mais on fait aussi du théâtre donc peut-être que les chansons soient théâtralisées ça aide à accrocher auprès du public. Il y a bien un fou de temps en temps, tous les 20 tours de chants qui vient nous dire « l’union soviétique des millions de morts… » Mais autrement même les gens de droite ils nous aiment bien, ils ne font pas chier. Les gens savent bien qu’on n’est pas dangereux en spectacle…
Est-ce que toi qui es là depuis le début, tu observes une évolution dans l’accueil du public, depuis 20 ans que vous êtes dans la rue ?
De toute façon il n’y a pas besoin d’aller chanter dans la rue pour observer que les gens sont de plus en plus dégoûtés par le système dans lequel on est. Quand on a commencé ça ne faisait pas très longtemps que le mur de Berlin était tombé, alors c’était un peu délicat…
Manuel Valls est venu en plein festival pour rabâcher son discours sécuritaire, vous lui avez réservez un accueil des plus chaleureux, vous pouvez raconter brièvement ce qu’il s’est passé ?
On a appris qu’il était là, on a des contacts avec des militants d’Aurillac, on pensait aller à l’endroit où il avait une réunion, on en avait parlé au public pour peut-être y aller tous ensemble mais c’était à un 1km et demi de là où on était et je t’avoue que ça nous gonflait un peu d’interrompre notre tour de chant pour traverser la ville pour Valls.
Et en fait il se trouve qu’il est passé juste à côté de nous. On a été surpris, alors est-ce qu’il n’avait pas besoin de ça finalement pour se faire mousser un peu, est-ce qu’il n’y avait pas une part de provocation de sa part… on en sait rien. De toutes manières on pensait que c’était important de marquer le coup, donc il est passé à côté et on l’a suivi, avec la compagnie et le public, ils ont chanté et repris avec nous «Nous sommes tous des Rroms, Non aux expulsions». Et la concomitance avec les tags anars sur les permanences du PS dans Paris et bien ça tombe bien, après qu’on nous traite d’anars pourquoi pas ce n’est pas une insulte…
Vous éditez un petit bulletin, « Le môme », où dans le dernier numéro vous parlez notamment de la social-démocratie, du PS et de sa soumission au capital, en gros vous dites PS et UMP même combat. Est-ce que c’est une idée qui fait consensus chez vous ?
Oui, le texte a été soumis, mais il n’a pas été voté, il y avait un réel consensus. Concernant le parti socialiste, l’année dernière pour Aurillac 2012 on a fait un édito dans Le Môme, « A quelle soc’ allons-nous être mangé ? » On attendait de voir ce qui allait se passer après l'élection mais sans aucune illusion. Cette année, on vient de faire une semaine de travail sur la guerre de 14-18 et en particulier la trahison de la social-démocratie en 1914. On sait ce qu'est la social-démocratie, on sait à quoi elle aboutit, la trahison toujours, la guerre souvent.
Alors justement, la rentrée sociale s’annonce chaude, dans votre bulletin (que vous distribuez au public) vous appelez à la grève le 10 Septembre, à la convergence des luttes ; quels rôles les artistes peuvent-ils avoir dans ces luttes prochaines ?
Les artistes ils bougeront quand ils seront touchés, mais comme tout le monde. Les artistes n’ont rien de particuliers, d’ailleurs nous on dit qu’on est des travailleurs du spectacle et comme tous les travailleurs ça bouge quand tu es touché.
Dans les années 70 il y avait beaucoup de collectifs d’artistes qui jouaient dans les usines, qui soutenaient les ouvriers. Tu dis aujourd’hui que les artistes ils bougeront quand ils seront touchés, on entend souvent ce discours comme quoi les artistes sont indépendants politiquement, individualistes, en marges du système, presque corporatistes... Pourquoi à votre avis cet esprit là prédomine aujourd’hui ?
Mais les artistes sont comme les autres en fait, il n’y a pas de spécificité à tel ou tel un corps de métier. Je crois qu’il y a un concours d’ambiance général. Dans les années 70 tout le monde était politisé, donc même les artistes, tout le monde était solidaire, il y avait une espérance encore, il y avait le Vietnam, les guérillas en Amérique latine… Aujourd’hui on n’est pas dans l’espérance, mais on garde une culture, une réflexion, on est présent dans les manifs même si on sait que ça va se passer comme d’habitude. L’année dernière on a vu un nombre incroyable d’entreprises qui ont fermé et on n’a pas vu une seule grosse manif’ commune à tout ces gens qui étaient mis à la porte, il y a eu seulement quelques collectifs comme les licenci’elles par exemple. Mais sinon chacun s’est battu dans sa boîte pour obtenir un PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) convenable mais il n’y a pas eu ensemble Florange, Virgin, PSA, etc. Ou alors on a vu qu’un ou deux rassemblements avec seulement les ouvriers concernés et quelques militants du NPA, de LO etc.
Qu’est-ce qui bloque les convergences alors ? Est-ce la résignation des gens, ou bien un renforcement de la bureaucratie syndicale ?
Bien sûr la bureaucratie syndicale bloque mais je ne sais pas quelle solution on a par rapport à ça. Mais ce que je pense déjà c’est que si on pouvait arrêter de se diviser les uns les autres, entres anars’, trotskystes, et mêmes stals combattifs ça serait pas mal. Recréer les collectifs unitaires de 2005 ça pourrait aussi aider à éviter les querelles de chapelle. Quand on voit parfois qu’on arrive mieux à se battre entre nous que contre notre ennemi commun…
Sur les réformes UNEDIC de la rentrée, est-ce que les artistes sont en dangers ?
On est en danger tout le temps, dès qu’ils peuvent s’en prendre à nous ils n’hésitent pas, comme pour les chômeurs en général en fait. Il faudra bien qu’ils fassent des économies quelque part. On a déjà eu une lutte en 92 contre le PS mais c’est dur de se battre contre lui, les artistes connus et reconnus de la profession savent à qui ils doivent leur reconnaissance, et le gouvernement va dire qu’il est avec nous jusqu’au dernier moment mais que ce n’est pas de leur faute car ce sont les négociations paritaires et que vraiment la démocratie c’est le paritarisme, ce qui n’est évidemment pas vrai. Quand la CFDT et le patronat décident tous les deux de réduire nos droits ce n’est pas démocratique, la CGT spectacle est ultra majoritaire dans notre métier (autour de 80% des syndiqués) et ses revendications ne sont pas prises en compte…
En tant que Cie Jolie Môme vous allez organiser des choses ?
Ce n’est pas nous qui décidons, c’est le syndicat ou la coordination (Coordination des Intermittents et Précaires - NDLR) qui impulsent. On a des membres de la compagnie qui sont à la CGT spectacle, à la CNT, d’autres à SUD culture, mais il n’y a pas de querelles de chapelle entre nous. Nous encourageons même chacun à s"organiser là où il le souhaite, parce qu'il y a besoin d"organisations, parce que cela permet une ouverture interprofessionnelle, et aussi pour pouvoir s'adresser à tous les gens syndiqués, ce qui est beaucoup plus difficile si on ne l'est pas soi-même. Une fois dans le mouvement, ce qui est important ce sont les comités de luttes, les comités d’occupation. Mais en ce moment, la coordination, les syndicats, et surtout le comité de suivi organisent notre réponse aux menaces et même travaillent à améliorer notre indemnisation au lieu de l'habituelle position défensive.
La prochaine réforme de l’UNEDIC risque de ne pas toucher que les intermittents mais tous les chômeurs, il faudra donc qu’on les soutienne dès le début, avant même que soit attaquée l’annexe 8 (celle des techniciens, plus immédiatement en danger que celle des artistes). C'est toute l’importance de la solidarité interprofessionnelle et de la convergence des luttes.
Pour en revenir à Jolie Môme, nous ne sommes donc pas une organisation ni politique ni syndicale. Mais notre proximité avec le public militant, l'attention que nous portons à la vie sociale et politique font que nous sommes assez réactifs quand même en tant que compagnie. Quand il se passe quelque chose nous arrivons à intervenir assez rapidement. Notre atelier de chanson et fanfare notamment nous permet d’être assez présents pour soutenir des luttes.
Avec les luttes qui arrivent à la rentrée sur l’intermittence, on observe que tous les syndicats défendent ce système là, mais est-ce que c’est une fatalité pour les artistes ? Est-ce qu’il n’y aurait pas un autre moyen, un autre fonctionnement à repenser concernant la place des artistes dans la société ?
Alors non ce n’est pas une fatalité dans un cadre révolutionnaire. Si on était dans un mouvement révolutionnaire, je pense qu’on pourrait faire des artistes des gens au service du peuple comme les enseignants, une sorte de fonctionnarisation, mais ça dépend bien sûr de quel Etat.
Dans une situation de grève générale il y aurait une solidarité comme il y a des caisses de grèves. Tu vois aujourd’hui les subventions par exemple ça dépend des politiques donc ça dépend de comment tu es apprécié au niveau municipal, régional, national, etc. Et en fait il est évident qu’une troupe comme nous n’est pas appréciée. On a quand même une subvention régionale (Île-de-France) mais c’est parce qu’on avait des amis politiques à l’époque, qui ont fait pression pour que soit reconnus le travail, la longévité et le public de notre Compagnie.
Mais pour sortir de ce système un peu clientéliste quand même, dans le cadre actuel il n’y a que la solidarité des travailleurs entre eux qui est possible, c'est-à-dire que les travailleurs considèrent qu’il faut qu’il y ait des artistes donc leurs cotisations servent à payer ces derniers. (Il serait préférable que cela ne soit pas dépendant de la gestion catastrophique de pôle emploi comme c'est le cas aujourd'hui) Il faut que ça soit accepté comme tel : les artistes sont payés par les cotisations des travailleurs qui ont besoin d’eux dans leur société, comme un service publique mais indépendant du pouvoir d’état, c’est une réflexion que j’ai en ce moment. Aujourd’hui on est culpabilisé en permanence parce qu’on est des chômeurs de luxe etc. Cela éviterait le clientélisme et le lêche-cultage auprès des politiques pour les subventions.
On s'intéresse aussi à la position du Comité de suivi, qui dit que la réforme de l’UNEDIC ne va pas toucher que les intermittents mais tous les chômeurs et donc qu’il faut qu’on soutienne dès le début ces derniers. Si on ne soutient pas les chômeurs du régime général ils vont de toute façon essayer de nous diviser en attaquant d’abord l’annexe 8 (des techniciens) qui est plus fragile que celle des artistes. Et si les artistes ne se mobilisent pas pour les techniciens, dans 3 ans il y aura une nouvelle renégociation de l’annexe 10 et si on leur demande de l’aide les techniciens nous diront que ça fait trois ans qu’ils sont intérimaires, qu’ils galèrent, et qu’on peut donc aller se faire voir… Ca montre l’importance de la convergence.
Mais même dans les autres domaines, pourquoi l’ouvrier de PSA il ne soutient pas les intermittents ? C’est parce que lui, quand il se fait virer, les autres ne sont pas là. C’est pour ça peut-être qu’on ne se définit pas en tant qu’artiste mais en tant que travailleur avant tout, ce qui nous permet d’arriver à soutenir tous les travailleurs quels que soient leur fonction. C’est là où aussi tu vois le problème des bureaucraties syndicales où tu vois les grosses confédérations qui vont le Lundi en manif’ pour les personnels soignants, le mardi pour les instits, le mercredi pour les chômeurs, le jeudi pour les salariés du privé, etc. Pourquoi ne pas faire une seule manif’ mais avec tout le monde ?
En tout cas notre système pour les artistes, même s'il doit être amélioré, est un des meilleurs modèles au monde, ça permet aux travailleurs du spectacle d'autres pays de regarder ce qu’on a pour s'en inspirer... raison de plus pour qu'on le défende, comme pour les retraites, la santé, etc. qui ne sont pas encore complètement détruits.
Question pour toi Marie, je vois que dans les arts de la rue ce n’est pas toujours évident l’égalité de présence sur scène entre les hommes et les femmes (en musique notamment). A Jolie Môme il y a une certaine parité là-dessus, même plus de femmes que d’homme sur scène par exemple, est-ce que c’est quelque chose que vous défendez politiquement ou bien c’est comme ça c’est le hasard de la compagnie ?
Marie : Je crois que c’est quand même un choix oui, notre emblème c’est Lili Brik ce n’est pas un bonhomme et notre nom c’est Jolie Môme au féminin. Alors oui on défend une certaine valeur féministe là-dedans c’est sûr.
Mais c’est sûr que dès qu’on a des enfants dans ce métier ça devient très compliqué pour tourner, il n’empêche qu’on adore cette vie là, on adore partir en tournée, ce n’est pas qu’un truc de mec… Et même dans un couple d’artiste les modèles qu’on a évoluent mais ils évoluent lentement alors je pense que oui c’est toujours un peu plus compliqué pour nous en tant que femmes.
A Aurillac, on voit beaucoup de spectacles assez engagés ou simplement rebelles (Compagnie Mettalovoice, Quality Strret, Marx, le retour, vous…) Est-ce que c’est important en tant qu’artiste d’être militant, dans le sens où on a l’accès à la parole…?
Oui ça me semble important quand on a accès à la parole, d'aborder les thèmes politiques, les luttes sociales, l'histoire... mais ceux qui ne savent pas le faire il ne faut pas qu’ils le fassent.
L’important c’est quand même d’être dans les luttes quand il y en a, comme tout citoyen à un moment donné, mais t’es pas obligé de faire du spectacle militant. On ne pense pas que tout le monde doit faire comme nous. Si tu sais le faire, il faut le faire, mais moi j’ai vu beaucoup, dans les luttes de 2003, d’intermittents qui étaient très rebelles sur le plateau mais qui avaient peur de faire grève ou qui ne faisaient pas grève alors qu’il y avait des danseurs, marionnettistes, à priori moins rebelles… qui étaient à fond dans la lutte, il n’y a pas de règles en fait.
L’important c’est la cohérence. Si tu fais Marx, le retour d’Howard Zinn ou un texte rebelle quel qu’il soit et que, si jamais l’année d’après à Aurillac il y a une vague de grèves, tu refuses de participer parce que tu préfères jouer, est-ce que c’était important de faire un spectacle rebelle, je ne pense pas.
Chez Jolie Môme ce qu’il y a de beau c’est la cohérence, c’est pour ça qu’on a plein de contacts avec les assos militantes ou les syndicats à Aurillac, c’est qu’ils savent que même si ici on fait d’abord du spectacle, quand il faut aller se battre on y va avec eux. Et ce n’est surtout pas parce que t’es danseuse au Lido ou à l’Opéra que tu vas être moins militante.
Finalement il n’y a pas de domaine artistique plus révolutionnaire qu’un autre ?
Non c’est sur que non, il ne faut pas se laisser avoir au comportement, les gens disaient que le rock and roll c’était une musique de révolté, alors tu étais habillés en cuir noir avec des boucles d’oreilles et ça y‘est tu étais un rebelle ? Non, franchement c’est ridicule, ça n’a rien à voir. A Aurillac en 2003, tu avais des artistes à l’allure rebelle et aux beaux discours qui refusaient de faire grèves. Et dans le même temps tu as des musiciens en queue de pie de l’Opéra qui jouent, certes, principalement pour la bourgeoisie, mais qui sont toujours dans les luttes… Mozart est un des meilleurs exemples car il s’est émancipé de l’aristocratie et de l’église de l’époque en envoyant se faire voir les archevêques pour composer sa musique indépendamment de tout ça, quitte à moins bien gagner sa vie. Et nous par exemple on ne s’interdit pas de faire des spectacles d’inspiration bourgeoise, on a monté Faust l’année dernière.
Comme Lénine on pense qu’il faut acquérir la culture bourgeoise au maximum, pour pouvoir la combattre ensuite. On a beaucoup à apprendre de la culture bourgeoise. Mais autant on pense ça, autant on pense qu’il ne faut pas aller sur leur terrain pour s’affronter avec eux, on ne met pas les pieds dans leurs débats culturels parce que si on prend la parole là-bas on passerait pour les rebelles de service. Si on doit prendre la parole c’est sur notre terrain, dans la rue, et en dehors des pastilles.
Vous vous revendiquez de l’anticapitalisme, du drapeau rouge, de l’internationale… Est-ce que c’est encore un but en soi le communisme révolutionnaire ? Est-ce que vous y croyez encore ?
Michel : Ce n’est pas une histoire de croyance, mais de conviction oui. Je suis sur à 50,01 % d’avoir raison mais le 0,1 % je le rajoute. Je comprends les gens qui font leur petit chemin, quand tu regardes les cathos etc., je les comprends finalement, dans un sens on peut aussi se dire que l’apocalypse est possible avec les guerres dans tous les sens, la prolifération nucléaire etc.
Mais moi j’ai décidé d’avoir de l’espoir dans l’humanité et de ne pas être défaitiste… J’ai décidé d’être positif, j’ai décidé de me battre pour l’humanité plutôt que d’en désespérer, et se battre pour l’humanité il me semble que c’est le communisme parce que c’est l’entente de tous les peuples du monde pour que tout le monde puisse vivre dignement, avoir accès à la santé, à la bouffe, à l’art, etc. C’est une conviction profonde mais ce n’est pas une croyance, sinon à la première trahison t’es désespéré et tu te suicides…
www.cie-joliemome.org
Compagnie Jolie Môme - Théâtre La
Belle Etoile
14 rue Saint-Just, La plaine -
Saint-Denis (93) M°Front Populaire
01 49 98 39 20
Prochains spectacles :
Parole de Mutins !
Spectacle de chansons, en tournée puis
en diners-spectacles à La Belle Etoile à partir d'octobre 2013
Patates & Roses
Spectacle théâtral tous publics dès
7 ans, créé à partir de novembre 2013 à La Belle Etoile