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Les perspectives ouvertes par la victoire de Castillo au Pérou: Réunion zoom samedi 12 juin
C’est un séisme politique au Pérou : Pedro Castillo (« Pérou libre ») est en passe de gagner de justesse l’élection présidentielle du 6 juin face à la candidate mafieuse d’extrême-droite Keiko Fujimori, soutenue par toute la bourgeoisie, y compris « intellectuelle » (comme l’ancien prix nobel de littérature Vargas Llosa). Pour la bourgeoisie, mieux vaut une criminelle (le parquet a requis en mars dernier 30 ans d’emprisonnement contre elle pour appartenance du crime organisé) qui prone un régime autoritaire et liberticide qu’un syndicaliste lutte de classe qui menace un tant soit peu leurs intérêts. Comme on pouvait s’y attendre, Fujimori refusera de reconnaître sa défaite et crie déjà à la fraude. On peut donc s’attendre au minimum à de l’obstruction et du sabotage, au pire à une guerre civile. Avant le second tour, l’homme d’affaires d’extrême droite Rafael Lopez Aliaga (arrivé troisième à l’issue du 1er tour) a d’ailleurs appelé au meurtre de Castillo dans un meeting pour Fujimori !
A la surprise générale, Castillo était arrivé largement en tête du premier tour en avril. Il avait notamment largement devancé la candidate de la gauche traditionnelle (Ensemble pour le Pérou »), Veronika Mendoza, soutenue par les milieux intellectuels, les associations humanitaires, la bureaucratie syndicale et le parti communiste. Son programme était modéré, sans rupture avec le néocolonialisme, axé sur la redistribution, et non sur les réformes de structure
En revanche, le programme de Castillo est plus radical et menaçant pour la bourgeoisie. Il promet un grand plan de redistribution pour développer les services publics (santé et éducation). Il promet également de s’attaquer aux intérêts impérialistes, en renégociant les contrats miniers avec les multinationales, et en les nationalisant en cas de refus. Néanmoins, même si son parti se réclame officiellement du marxisme et du léninisme, le programme de Castillo n’est pas communiste, mais il se réclame de l’anti-impérialisme. Il promeut une « économie populaire avec marché », une forme d’économie mixte avec quelques nationalisations et la promotion de la petite propriété paysanne et artisanale. Castillo a aussi promis de mettre en place une Assemblée constituante pour en finir avec la constitution de 1993 mise en place par le père de Keiko Fujimori. Enfin, il faut souligner que Castillo est sur des positions conservatrices concernant le mariage homosexuel ou le droit à l’avortement, ce qui reflète la persistance d’idées rétrogrades et le poids des courants évangélistes au Pérou.
La polarisation de classe est aujourd’hui maximale. La bourgeoisie péruvienne et les impérialistes vont chercher à destabiliser le pays pour soumettre ou démettre Castillo. Notre rôle est de construire la solidarité internationaliste avec les travailleurs/ses du Pérou pour que la situation ouverte par l’élection de Castillo aille le plus loin possible. Tout en étant solidaire de Castillo face à la bourgeoisie, nous expliquons que la mobilisation doit aller jusqu’à l’expropriation des grands groupes capitalistes (notamment dans le secteur minier) pour développer une économie sous le contrôle des travailleurs/ses et permettre la satisfaction des besoins sociaux.
Pour discuter de la situation au Pérou (mais également en Colombie) avec des camarades péruviens engagés dans la mobilisation au Pérou, nous organisons samedi 12 juin à 10h une réunion zoom ouverte à toutes et tous.
https://zoom.us/j/93407974735?pwd=amxEMDhEUUlCRDd4WnhoQnlSdFczdz09
Code secret : 808235