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    Pour un 8 mars féministe et révolutionnaire

    Par Daria Darwich ( 7 mars 2019)
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    Pour un 8 mars féministe et révolutionnaire

    Quelques jours après la polémique autour du Hijab de course vendu par Décathlon et après la parution d'une tribune, le 3 mars dernier, intitulée "Pour un 8 mars féministe universaliste", on sait d'avance que la journée internationale de lutte pour les droits des femmes se tiendra dans un climat délétère ce vendredi 8 mars, surtout pour les femmes racisées, les femmes musulmanes, les femmes des classes populaires, qui subissent en même temps la violence du patriarcat, de la bourgeoisie et du racisme d’Etat.

    Car dans notre camp, on sait bien ce que recouvrent les mots "universalisme" (on préférera toujours l'internationalisme à leur universalisme), "laïcité", "communautarisme". C'est qu'en termes de communautarisme, la bourgeoisie en connaît un rayon ! Il suffit de voir la secrétaire d'État chargée de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, prendre la défense de Yann Moix - qui avait confié à Marie-Claire qu'il ne lui était "pas possible" de tomber amoureux d'une femme de 50 ans - pour comprendre que leurs intérêts de classe primeront toujours sur le nôtre.

    Alors on nous accuse d'être "indigéniste", ''post-moderne", ''racialiste", on nous accuse de "relativisme culturel". En invoquant "l'universalisme", les signataires de cette tribune nous expliquent que le seul féminisme valable, c'est le féminisme occidental, blanc et bourgeois.

    Dans le même temps, un appel unitaire à la grève des femmes a été lancé et signé par un certain nombre d’associations, collectifs, organisations syndicales : "Nous représentons 52% de la population française. Nous sommes caissières, enseignantes, agentes d’entretien, secrétaires, infirmières, aides à domiciles, assistantes maternelles, travailleuses sociales, administratives, sage-femmes, hôtesses… Nos métiers sont indispensables à la société. Pourtant, ils sont mal rémunérés et leur pénibilité n’est pas reconnue. (…) Nous sommes des Brésiliennes, des Espagnoles, des Iraniennes, des Argentines, des Polonaises, des Indiennes, des Etats-Uniennes et nous sommes partout dans le monde solidaires de toutes les femmes qui luttent contre les réactionnaires et conservateurs au pouvoir. Pour dire que nous exigeons nos droits. Pour exiger que notre travail soit reconnu et rémunéré. Pour imposer la fin des violences et garantir nos libertés de choix. Pour gagner l’égalité. Pour faire entendre nos revendications à nos employeurs et au gouvernement. Nous appelons à une grève féministe le 8 mars, à des actions des rassemblements, des manifestations. Débrayons à 15h40. Portons toutes et tous un foulard violet !", peut-on lire sur l'appel (source : http://syndicollectif.fr/8-mars-appel-a-la-greve-pour-les-droits-des-femmes/).

    Un texte sur la précarité des femmes, qui renvoie à la dimension internationale du 8 mars semble plutôt le bienvenu dans la période. Il l’aurait toutefois été davantage s’il avait été relayé correctement par les organisations syndicales, supposées représenter les travailleuses, et accompagné d’un réel travail de promotion de la grève des femmes.

    Pourtant la période s’y prêtait : après la « vague féministe » contre les violences faites aux femmes en novembre, les femmes gilets jaunes ont largement démontré, dans plusieurs endroits de France, qu’il faut compter avec elles pour la lutte sociale et qu’elles incarnent des oppressions, nombreuses et spécifiques. A l’international, le mouvement de grève en Espagne en 2018, comme les luttes des femmes en Argentine, au Brésil… ont offert des exemples efficaces d’organisation des femmes et des travailleuses.

    Mais force est de constater que les syndicats en France montrent une nouvelle fois leur faiblesse sur les questions du féminisme. Considérer que la promotion de la grève des femmes n’est pas un réel enjeu, c’est rester en marge des mouvements et collectifs qui s’organisent, rester déconnecté de leurs réalités.

    Les 8 et 9 mars, nous serons dans la rue, pour défendre un féminisme révolutionnaire, sur une base lutte de classe et antiraciste. En gilets roses, jaunes ou rouges, pour faire entendre nos revendications de dignité, féministes, anticapitalistes, anti-racistes et de justice sociale !

    Crédit photo : https://renverse.co/700-feministes-a-la-manif-du-8-mars-a-Geneve-1429

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