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Tahia Palestine ! Soutien à la lutte de libération du peuple palestinien !
Seul le peuple sauve le peuple !
Déclenchée samedi 7 octobre, 50 ans et un jour après le début de la guerre du Kippour, l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » est venue frapper Israël en plein cœur. Planifiée depuis des mois, cette offensive menée par le Hamas avec l’appui de la population de la bande de Gaza et soutenue par le Hezbollah a complètement pris de surprise l’état-major israélien, pourtant à la pointe en matière de contre-insurrection et de renseignement. Toute la propagande de Netanyahou, qui a voulu faire croire que les territoires occupés étaient un havre de paix pour les colons, s’effondre : jamais les Palestinien.ne.s ne cesseront de se battre pour retrouver leur terre, leur histoire et leur dignité. La colonisation est un piège pour les Israélien.ne.s eux-mêmes, comme nous le rappellent de façon tragique ces nouveaux affrontements et leur lot de victimes, y compris civiles.
Les récents événements sont bien sûr terribles, et il ne fait pas de doute que les opérations menées par le Hamas ont été l’occasion de crimes de guerre qui doivent être condamnés, comme la rafle de familles israéliennes, les viols ou encore le massacre de victimes civiles réunies à l’occasion d’un festival de musique. Ces méthodes ne sont pas les nôtres. Elles doivent aussi être comprises comme le produit terrible que l’oppression coloniale de l’Etat israélien ne pouvait malheureusement manquer d’engendrer. La lutte armée du peuple palestinien, dont le Hamas a de fait réussi à prendre la direction à cause de la trahison du Fatah et de la faillite de la plupart des organsations palestiniennes laïques, relève de la résistance contre une puissance coloniale. La multiplication des actes de provocation (check-points interminables, contrôles systématiques, plusieurs fois par jour…), d’humiliation (occupation de l’esplanade des mosquées, interventions militaires et policières pendant des prières…), d’agression (meurtres de journalistes, tirs délibérés provoquant des amputations et des handicaps, sans parler des assassinats réguliers, notamment d’enfants) et de colonisation (vols de terres, de logements…) mettent en évidence la situation que subissent au quotidien les Palestinien.ne.s : une guerre d’occupation, visant à les faire disparaître de Palestine. Dans ce contexte, la résistance du peuple palestinien, y compris par la lutte armée, est non seulement légitime dans son principe, mais de toute façon inévitable. On ne peut exiger d’un peuple martyrisé qu’il se tienne sage, ni s’étonner quand sa révolte donne malheureusement lieu à des épisodes de violences indiscriminées. L’indignation à géométrie variable des impérialistes et de leurs médias ne saurait faire oublier que les exactions du Hamas succèdent, qu’on le veuille ou non, à toutes celles – objectivement infiniment plus meurtrières – commises par l’État israélien, qui ne font pourtant jamais l’objet des mêmes dénonciations. Il est d’ailleurs aujourd’hui déjà clair que le peuple palestinien, tout particulièrement dans la bande de Gaza, va payer infiniment cher le prix des opérations du Hamas, la réponse israélienne donnant lieu à une véritable boucherie.
L’intensité de l’attaque a provoqué une profonde sidération en Israël : il ne s’agit plus de cerfs-volants enflammés ou de lance-pierres, mais de roquettes par milliers, de soldats formés et équipés déterminés à prendre des positions, avec le soutien de la population palestinienne. Des attaques tactiques ont eu lieu le long de la frontière qui enclave la bande de Gaza, avec des percées dans les grillages et les murs. La ligne de front s’est donc étendue à plusieurs espaces, soulignant la préparation minutieuse de l’assaut. Des dizaines de soldats, mais aussi de civils, ont été pris en otage, ce qui laisse penser que le Hamas cherchera à s’en servir pour ouvrir des négociations. La réponse de Tsahal est déjà terrible et, comme l’a annoncé Netanyahu, tout l’appareil militaire israélien sera mis au service de la guerre contre le Hamas et ses alliés. Des bombardements ont eu lieu à Gaza mais aussi au Liban, détruisant de nombreuses infrastructures et faisant de nombreuses victimes.
Netanyahu peut compter sur ses fidèles soutiens occidentaux qui, tous sans exception, de Biden à Macron, du Haut-Commissariat des Nations Unies à Zelenski, ont condamné « l’attaque terroriste » et apporté leur plein soutien à Israël. Mais au-delà de ces prises de positions somme toute prévisibles tant Israël est le poste avancé de l’impérialisme occidental au Moyen-Orient, c’est la position des pays arabes qui interroge. En effet, dans un processus de normalisation des relations avec Israël, la majorité des pays du Golfe appellent à mettre fin aux « violences entre Palestiniens et Israéliens », renvoyant dos-à-dos agresseurs et agressés, colonisés et colonisateurs. S’ils ne peuvent apporter leur soutien à Israël, tant le soutien au peuple palestinien est puissant dans la population arabe (on se souvient par exemple des nombreux supporters qui abordaient fièrement des drapeaux palestiniens ou qui refusaient de répondre aux questions de journalistes israéliens pendant la coupe du monde au Qatar), leur posture « ni… ni… » montre en réalité leur embarras face à la situation. L’Egypte se trouve elle-aussi dans une impasse, et même Moscou a exprimé sa « plus grande préoccupation » et a appelé à un « cessez-le-feu immédiat », ce qui ne manque pas de prétention de la part d’un pays lui-même agresseur en Ukraine.
En France, l’ensemble ou presque de la classe politique s’est, comme à son habitude, solidarisée avec l'Etat d'Israël. Rien de plus normal venant du camp macroniste, de LR ou encore du RN qui, dans son entreprise de dédiabolisation met sous le tapis son antisémitisme structurel au profit d’une islamophobie décomplexée. C’est à gauche que la question palestinienne permet une nouvelle fois de faire tomber les masques. Là encore, on voit comment la NUPES ne peut rien être de plus qu’un accord électoral conjoncturel sur la forme et non pas sur le fond : Olivier Faure condamne « totalement et fermement » l’attaque, Fabien Roussel la qualifie « d’inacceptable et injustifiable », en déclarant que cela ajoute de « la guerre à la guerre ». Marine Tondelier parle « d’horribles attaques terroristes » (bien qu’elle appelle à ne pas mettre en œuvre une « réaction indiscriminée sur les civils de Gaza ») et Sandrine Rousseau, de concert avec son meilleur ennemi Fabien Roussel, « d’attaque inacceptable et intolérable ». S'en tenir là, c'est ne plus faire la distinction entre les crimes de guerre perpétrés par le Hamas, qui ne doivent effectivement pas être justifiés, et le principe même de la résistance d'un peuple colonisé, qui est au contraire légitime. Comme si les guerres de libération nationale étaient en soi « injustifiables » ! Comme d’habitude, dans les moments les plus critiques, on aperçoit le vrai visage des « humanistes de gauche ». Mais c’est aussi François Ruffin (approuvé par Corbière) ou encore Clémentine Autain qui viennent hurler avec les loups. L’aile droite de la FI l’est sur tous les sujets, intérieurs comme internationaux.
Le communiqué officiel de la FI, minimal, traduit un point d’équilibre entre l’aile droite et l’aile la plus pro-palestinienne (Guiraud, Boyard…) – cf. la lucide analyse qu’en a fait Houria Bouteldja : https://twitter.com/HB__officiel/status/1710755290184864018. Il rappelle cependant que cette attaque n’est pas un acte isolé qui viendrait déchirer un ciel serein. Il revient sur la politique d’occupation menée par Israël et appelle à un cessez-le-feu pourtant bien naïf tant le rapport de force est inégal. Cela suffit pour que la France insoumise soit soumise à un feu nourri de tout le champ politique et médiatique bourgeois, qui la somme de « condamner les terroristes ». Pour le moment, la direction de la FI tient bon sur ce plan.
Mélenchon continue par ailleurs de se réfugier commodément, mais abstraitement, dans la position intenable des accords de Stockholm, qui cherchent à définir une solution à deux États. Pour notre part, nous continuons au contraire d’affirmer que, en raison des dynamiques historiques objectivement à l’œuvre, le dépassement du conflit ne résultera d’aucun découpage artificiel de la région, mais ne pourra être que le produit d’un processus d’égalisation des droits au sein d’un État multinational. C’est la lutte des Palestinien-ne-s pour une citoyenneté égale, pour la déracialisation des institutions, pour la reconnaissance de leurs droits, y compris le droit au retour de tou-te-s les exilé-e-s, qui est seule susceptible de transformer l’état existant. Dans cette lutte contre les institutions coloniales, la résistance militaire est inévitable. Mais au-delà, il faut espérer maintenant un soulèvement général du peuple palestinien et des peuples du Moyen-Orient, à la fois contre l’oppression israélienne et contre les dictatures qui empêchent les peuples de prendre en main leur destin, avec le plein soutien des impérialistes occidentaux.
Seuls quelques groupes ou organisations en France ont apporté leur soutien à la résistance du peuple palestinien dont l’UJFP, le NPA, RP, le collectif juif décolonial Tsedek. C’est peu, et c’est alarmant. Le peuple palestinien doit pouvoir compter sur le soutien d’allié-e-s, à l'international comme dans la population israélienne elle-même. Sans une telle solidarité, les Palestinien-ne-s resteront condamné-e-s, comme ils et elles le sont depuis si longtemps, à se battre seul.e.s ou presque.
La Tendance Claire rappelle son soutien inconditionnel à la lutte de libération du peuple palestinien !
Palestine vivra, Palestine vaincra !