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    157e jour de grève à MA France : perspectives, risques et combativité ouvrière

    Par Victor Müller (23 septembre 2024)
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    Les salarié.e.s de MA France (Aulnay-sous-Bois, 93) sont en grève et occupent leur usine depuis 157 jours, face à une direction qui veut fermer le site alors que le carnet de commandes était plein.

    Ce vendredi 20 septembre 2024, nous avons reçu le message suivant :

    « Bonjour tout le monde
     

    On a besoin des camarades sur le piquet de grève de M.A France cette après-midi à partir de 13h00, on a des informations que Stellantis et CLN avec le liquidateur vont passer à 14h00.
     

    Merci de répondre à notre appel »

    En arrivant au rassemblement de soutien, nous avons été accueillis chaleureusement. Nous avons pu visiter l’usine et constater que l’outil de production est toujours en parfait état. Il reste aussi toutes les pièces de carosserie finies, des pièces en cours de travail, des matériaux. Le travail pourrait reprendre aujourd’hui, si la direction était raisonnable. Aujourd’hui, la grève continue de perturber les opérations du groupe Stellantis et des autres clients de MA France.

    Les grévistes restent déterminés et combatifs. Face à la menace d’un déménagement, ils ont rameuté leurs nombreux soutiens et exprimé leur avis d’en découdre. Tant qu’ils conservent leur usine, ils savent qu’ils sont en position de force face à la direction qui les licencie.

    La lutte engagée par les salariés de MA France à Aulnay-sous-Bois ne se réduit pas à un simple conflit local. Elle s’inscrit dans un cadre plus large de la lutte de classe internationale, où les travailleurs sont confrontés à l’offensive croissante du capital contre leurs droits et leurs conditions de vie. MA France, sous-traitant de l’industrie automobile, est un exemple frappant des méthodes brutales que le patronat utilise pour maximiser ses profits, au détriment des salariés.

    Malgré la présence de nombreux soutiens CGT et le rôle déterminant du syndicat local CGT, nous regrettons que les directions syndicales n’aient pas soutenu cette lutte contre les licenciements. Elles ont négocié des indemnités de licenciement plutôt que de proposer un vrai plan de bataille. Les sections CFDT et FO ont même quitté la lutte avec la bénédiction de leurs directions.

    Cette journée marque un tournant : pour la première fois, la direction a affiché sa volonté de récupérer le bâtiment d’usine et liquider les machines. Les grévistes ont été à l’honneur le weekend dernier pendant la fête de l’Humanité, et ont reçu cette semaine la visite de Jean-Luc Mélenchon. Il est temps maintenant pour les directions de la CGT et du NFP de renforcer leur soutien concret.

    Quand les représentants de la direction sont arrivés, ils ont dit clairement leur volonté d’enlever les machines. Les grévistes ont répondu en bloc : « pas d’accord, pas d’enlèvement ! » Iels montrent la voie à suivre : à MA France et partout, prendre possession de nos outils de production, et contrôler nous-mêmes la production.

    À peine un quart d’heure plus tard, les représentants de la direction sont repartis penauds. C’est une victoire mais la lutte continue… à MA France et ailleurs, face à l’exploitation capitaliste intensifiée par la crise : expropriation des grands groupes capitalistes ! Contrôle des travailleur.e.s sur la production !

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