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Bilan du Conseil Politique National (CPN) du NPA des 12-13 mai 2012
N.B. : Nos amendements (rejetés) à la résolution politique soumis en plénière
Ce CPN était l’occasion de faire le bilan de la séquence présidentielle et de mobiliser le parti dans la nouvelle situation marquée par la défaite de Sarkozy, mais aussi par l’aggravation de la crise en Europe et l’imminence de l’« austérité de gauche » en France. De fait, en l’absence de la GA, qui a osé tenir sa propre réunion nationale au même moment, les discussions politiques du premier jour ont été plus intéressantes que lors des CPN précédents (analyse des résultats, dynamique et nature du FdG, montée du FN...).
Cependant, si les dirigeants de la GA ont décidé de continuer à nuire le plus possible au parti (cf. notre explication de vote n°2), la majorité persiste dans sa désinvolture à l’égard des questions de fond. C’est ainsi que les discussions orales n’ont pas abouti à de véritables clarifications dans la résolution politique, considérée manifestement comme peu importante.
La résolution reconnaît certes les « faiblesses » de notre campagne, « en particulier notre difficulté à lier les deux premiers points à une perspective plus générale tant autour de la question du pouvoir, de l’Europe que de la perspective transitoire »... mais aucune conclusion n’en est tirée, aucun réajustement de ligne n’est opéré. Au contraire, la profession de foi pour les législatives ne dit pas un mot sur la question du pouvoir et sur les moyens à utiliser pour mettre en œuvre nos revendications, ce qui rend notre programme certes sympathique, mais peu convaincant. Le CPN a rejeté sans discussion notre proposition d’utiliser la campagne des législatives pour mettre enfin au centre l’objectif du gouvernement des travailleurs qui « répudierait la dette, exproprierait les banques, le secteur de l’énergie et d’autres groupes capitalistes pour en faire des monopoles publics et relancer la production sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes ».
De plus, la résolution ne dit rien de ce qui se passe en Grèce et ne se prononce pas sur l’euro et l’UE, alors qu’il faudrait les dénoncer tout en expliquant, contre toutes les formes de nationalismes, que la seule solution est de rompre avec le capitalisme par un programme révolutionnaire, incluant évidemment la rupture avec l’UE et sa monnaie, dans la perspective d’une Europe socialiste des travailleurs.
Par ailleurs, la discussion spécifique sur le FN a une nouvelle fois été reportée malgré ses scores inquiétants.
En revanche, nous nous réjouissons d’avoir contribué à mieux définir la campagne immédiate du parti : refusant tout « état de grâce » à Hollande et toute trêve électorale, il s’agit à la fois d’œuvrer aux mobilisations immédiates et d’interpeller les organisations du mouvement ouvrier, dont les syndicats et le FdG, pour exiger l’abrogation des lois du sarkozysme que le PS prétendait combattre, la non ratification du traité européen imposant l’austérité permanente, l’unité dans la lutte contre les licenciements et pour l’augmentation des salaires.
Cependant, il faut défendre aussi notre propre programme, susciter des discussions à son sujet en profitant des acquis limités, mais réels de notre campagne. Dans cette perspective, on ne peut se contenter de dire que celle-ci a permis de « développer une partie des ambiguïtés de Mélenchon », sans dresser un vrai bilan et sans clarifier la façon dont le NPA doit se prononcer sur la politique du FdG. Nous devons interpeller le FdG pour faire éclater les contradictions entre les aspirations de celles et ceux qui se tournent vers lui et l’impasse totale de son programme réformiste, de sa logique institutionnelle qui le conduira à soutenir la majorité parlementaire de Hollande et de son chauvinisme de gauche qui le fait couvrir l’impérialisme français.
Tout cela est indissociable d’une réappropriation des questions programmatiques et stratégiques par l’ensemble des camarades. Au moment où la direction de la GA s’apprête à rejoindre le FdG et où la majorité de direction se fissure après un an d’accord sans contenu, il est vital de lier la relance militante du parti à sa refondation clairement révolutionnaire.