[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    La non mixité féministe, une avancée bienvenue à la Nuit Debout

    Le 17 avril, à la Nuit Debout place de la République, des féministes, parmi lesquelles des militantes NPA de la Tendance Claire, ont animé un atelier public portant sur la non-mixité, et son utilisation en particulier par les femmes. L’initiative a été l’occasion d’argumenter sur les apports de la non-mixité d’abord au travers d’une présentation introductive, puis d’un tour de parole nourri au sein de l’auditoire qui a permis d’approfondir les échanges et de déboucher sur des propositions concrètes.

    Cet atelier ouvert et mixte a rassemblé un auditoire d’une cinquantaine de personnes, composé principalement de femmes, ce qui prouve la pertinence de mettre en lumière cet outil politique, dont l’usage par les dominé-e-s soulève encore des questions voire des oppositions, non seulement dans le public large, mais également dans le milieu militant.

    Le topo introductif est d’abord revenu sur la structure patriarcale de la société, c’est-à-dire une société caractérisée par la domination des hommes sur les femmes. Cette domination se reflète notamment par une plus grande exploitation des femmes (inégalités salariales, temps partiels imposés, précarité accrue…), la prise en charge très majoritairement par les femmes du travail domestique, ainsi que l’invisibilisation de ce travail, les oppressions et violences sexistes subies au foyer, au travail, et d’une façon générale dans l’espace public, y compris l’oppression symbolique véhiculée par l’idéologie de la femme-objet.

    Partant de ce constat, le féminisme consiste à lutter pour que les femmes en tant que groupe social parviennent à se libérer de la domination des hommes et obtiennent l’égalité réelle. Dans cette lutte, la non mixité choisie et temporaire est un outil politique incontournable pour que les femmes soient effectivement actrices et meneuses de leur émancipation.

    En effet, c’est un fait que dans les cadres mixtes, on entend peu les femmes, non seulement parce que leur parole est minorisée par les hommes (consciemment ou non), mais aussi parce qu’elles ont intériorisé leur oppression (perception d’un manque de légitimité). Le fait d’exclure temporairement les hommes des cadres de discussion empêche matériellement les hommes de s’accaparer la parole et de faire jouer la supériorité prétendument « naturelle » que le patriarcat leur donne. Elle permet aussi aux femmes de ne plus être confrontées directement au groupe qui les domine, et donc d’être plus à l’aise pour parler de leur oppression et exprimer leurs revendications légitimes. Or c’est là le point de départ de l’auto-émancipation des femmes : politiser elles-mêmes leur oppression et par conséquent décider des moyens de leur émancipation.  

    Il faut rappeler que cette non mixité temporaire ne signifie pas l’absence de discussion ou de mise en débat en mixité. Au contraire, le retour en mixité est nécessaire pour faire avancer la lutte féministe parmi les hommes et mener le combat social en général, y compris la lutte des classes, et pourquoi pas y trouver des alliés. Cette convergence pose la question d’une forme d’alliance dont les modalités restent à définir.

    Enfin, à partir de l’expérience parfois récente des différents mouvements féministes, il ressort que face aux tentatives de minorisation, de récupération institutionnelle ou d’instrumentalisation raciste du féminisme, il est nécessaire que le mouvement d’émancipation des femmes s’affirme comme autonome, radical et inclusif avec une vocation à se massifier.

    Les prises de parole ont souligné, entre autres :

    • Les apports concrets de la non mixité, depuis les avancées du MLF dans les années 70 à nos jours, avec aussi l’exemple du PKK où les femmes se sont constituées en groupes non mixtes pour faire valoir leur place et leurs revendications dans la lutte de libération du Kurdistan
    • La place des hommes dans la lutte féministe, qui implique pour les alliés un renoncement volontaire aux privilèges dont ils bénéficient en tant que dominants, et l’idée de constituer des groupes de soutien d’hommes anti-masculinistes, sans qu’il revienne aux femmes d’impulser ces groupes.

    Les interventions ont aussi montré une volonté positive de se saisir de la non-mixité féministe pour relever la tête et avancer concrètement. Dans ce sens, trois actions immédiates ont été votées de façon indicative pour être proposées à la Nuit Debout :

    • Mettre en place à la Nuit Debout un espace non-mixte femmes permanent et clos : cet espace serait à disposition de toutes les femmes qui souhaiteraient discuter ou agir en non mixité
    • Organiser un atelier féministe d’auto-défense verbale pour apprendre ensemble à réagir aux agressions sexistes qui ont été signalées à la Nuit Debout ou ailleurs, faire reculer la « culture du viol » en réaffirmant les principes du consentement
    • Mettre en avant des noms de femmes auprès de la commission de la Nuit Debout qui est en train de (re)nommer les lieux et allées occupés de la place de la République

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    France

    Viols de Mazan : un procès historique qui doit faire avancer la lutte contre le viol et l’impunité

    Depuis son ouverture lundi 2 septembre, le procès des viols de Mazan, dont on attend le verdict, est au centre de l’information, de nos discussions et de nos émotions. La détermination de Gisèle Pélicot, qui a décidé de refuser le huis-clos pour affronter publiquement ses bourreaux et les horribles vidéos, malgré les conditions extrêmement difficiles que cela implique, frappe les esprits. Attaquée de façon ignoble sur certains fils des réseaux sociaux, mais aussi par certain-e-s avocat-e-s des accusés, soutenue en revanche par toutes les associations féministes, traversant une haie d’honneur sororale chaque matin en arrivant au tribunal et chaque soir en en repartant, Gisèle Pélicot est devenue le symbole de toutes les femmes qui se battent pour que la honte change de camp, pour que les violeurs cessent de rester massivement impunis, pour que les femmes construisent la solidarité nécessaire qui permet aux victimes de briser le silence et d’aller jusqu’au bout des procédures judiciaires, malgré la souffrance que cela entraîne.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    France insoumise

    Affaire Quatennens : la FI doit assumer ses responsabilités en tant qu’organisation politique

    Après la révélation par la presse de mains courantes déposées contre lui par son ex-compagne, Adrien Quatennens, député de l'Union Populaire, a expliqué avoir effectivement déjà été l'auteur d'une gifle, d'un geste brusque ayant conduit son ex-compagne à se cogner, ainsi que de textos trop insistants en contexte de rupture conflictuelle. Au-delà du contenu particulier de l'affaire elle-même, un certain nombre de conclusions politiques peuvent être retenues

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Féminisme

    Affaire Coquerel : refuser de hurler avec les loups de la bourgeoisie ne veut pas dire refuser d’entendre la parole des femmes

    Alors qu’Éric Coquerel venait d’être élu à la tête de la commission des finances, plusieurs militantes féministes ont évoqué l’existence de témoignages concernant des comportements problématiques à l’encontre de femmes. Rapidement, un premier témoignage a été porté publiquement par Sophie Tissier : elle fait part de comportements inappropriés de la part du député tout au long d’une soirée, d’une drague « très lourde » qui n’aurait pas cessé malgré l’expression claire de sa désapprobation, de contacts trop insistants au cours d’une danse, de sms insistants après la soirée.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook