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Conf nationale du NPA - Plateforme 3 : demandez le programme !
Nous remercions les camarades qui ont voté pour la PF3, membres ou non de la Tendance CLAIRE. Il n’a certes pas été facile de résister à la priorité électoraliste commune à la majorité de la direction (PF2) et aux principaux courants d’opposition (PF5) : les uns et les autres prétendent que l’absence du NPA à la présidentielle serait « suicidaire », nous considérons qu’il s’agit d’une question tactique. Dès lors, comme nous l’avions craint, les débats des AG ont été polarisés par la question du casting, les arguments pour ou contre la candidature de Philippe ou d’autres, les questions de fond étant réduites à la portion congrue.
De plus, nous déplorons le départ du CCR : nous avons assez dénoncé les pressions et intimidations qu’il a subies de la part d’une partie de la direction (et l’insuffisance de la défense de ses droits démocratiques par les courants de la pf5), mais celles-ci ne l’empêchaient pas de participer à la CN. En partant avant même les AG, la direction du CCR a confirmé les soupçons qu’elle cherchait des prétextes pour partir, qu’elle considérait la candidature d’Anasse comme prioritaire pour sa propre auto-construction. C’est d’autant plus regrettable que les courants de gauche avaient enfin l’occasion de gagner la majorité absolue !
Alors que la crise du parti est profonde, nous avions besoin d’un congrès, d’autant que le dernier date de 2018. C’était la seule façon de mettre au cœur de nos discussions le projet même du parti que nous voulons. Nous avons malgré tout saisi l’occasion de ces AG pour proposer la défense d’un programme communiste pour le 21e siècle, et nous nous réjouissons qu’un certain nombre de camarades des différentes sensibilités soient entrés dans ce débat. Car pour construire un parti révolutionnaire, il ne suffit pas de soutenir les luttes, de dénoncer les politiciens bourgeois, ni même d’être « anticapitaliste »... Entre le néo-réformisme d’un Mélenchon, la répétition en boucle d’un vieux discours ouvriériste et communiste abstrait à la LO et la « radicalité » sans ligne de masse des « black blocs », le NPA ne peut pas attirer les travailleurEs qui résistent, les Gilets jaunes révoltés, les jeunes qui manifestent, les femmes qui combattent le sexisme et le patriarcat, les personnes engagées dans l’antiracisme politique qui font le lien avec l’anticapitalisme…
Pour offrir des réponses politiques à la hauteur de ces attentes, nous devons défendre un projet communiste concret et vivant, par la diffusion de nos idées comme par nos propositions dans les luttes. Contre le chômage, les licenciements et les inégalités, nous pouvons nous nourrir des propositions de Friot pour un véritable statut émancipateur pour touTEs, garantissant un revenu et une place dans la division du travail par l’extension de la sécurité sociale comme moyen de satisfaire les besoins fondamentaux (alimentation, logement, presse, culture...). Nous pouvons appuyer la démarche d’un Lordon qui, critiquant l’illusion réformiste de Friot, reprend sa proposition sous la forme de ce que notre tradition trotskiste appellerait une « revendication transitoire » : seule l’action révolutionnaire permettra d’imposer la « garantie économique générale ». Mais, comme léninistes et trotskistes, nous proposons de mettre au centre la nécessité de la conquête du pouvoir par les travailleurEs auto-organisés, qui seule permettrait d’imposer cette garantie générale, l’interdiction des licenciements, la nationalisation sous contrôle ouvrier des entreprises stratégiques, la planification démocratique, écologique et anti-productiviste de l’économie, la rupture anticapitaliste avec l’UE, l’euro, l’OMC, l’OTAN, la socialisation des tâches de reproduction, pesant surtout sur les femmes, des mesures pour l’unité de notre classe et de notre camp social, contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie, enfin une politique internationaliste d’extension de la révolution et de solidarité anti-impérialiste avec les peuples opprimés... Loin d’être abstraites, ces idées attireraient à nous des milliers de personnes si elles étaient défendues à la fois par nos médias et par notre intervention dans les luttes, par un dialogue constant, articulé avec le combat pour le front unique et contre la politique des directions réformistes.
Si ces propositions étaient reprises au moins en partie par une majorité de la CN, avec la décision de faire un véritable programme révolutionnaire en rupture réelle avec l’orientation actuelle du NPA, alors nous nous tiendrions disponibles pour y participer pleinement, y compris par une campagne présidentielle. En revanche, dans le contexte politique global, nous trouverions vaine une campagne du NPA qui, quel que soit le ou la candidatE, se contenterait d’un anticapitalisme abstrait et d’une campagne de témoignage.