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CPN des 27-28 mars : Après l’échec électoral, la direction du NPA persiste dans la confusion politique et la dérive
droitière...
Pour avancer vers un NPA révolutionnaire, il faut lancer une grande tendance révolutionnaire
La direction n’est plus légitime
Pas moins de six textes de bilan (plus une contribution individuelle) étaient présentés au CPN (Conseil politique national) des 27-28 mars (1). La majorité du Comité exécutif (porteuse de l’ex-position A lors de la consultation nationale de novembre et de la confusion généralisée à cette occasion comme le reste du temps) s’est divisée en trois, tandis que la droite du parti (ex-position C) ne réussit toujours pas à s’unir (écartelée entre le courant Convergences et alternatives, qui avait appelé en décembre à faire la campagne du Front de gauche, et des militants plus loyaux envers le NPA) ; seule la gauche du parti, qui avait défendu la position B, est restée unie malgré sa diversité.
Finalement, les deux principales sensibilités de l’ex-position A (textes de bilan n° 1 et 2) se sont certes regroupées pour voter la résolution finale au nom de l’unité du parti. Mais, d’une part, elles se sont affrontées sous la forme d’amendements, l’une voulant continuer à discuter de façon centrale avec le PG et le PC, tandis que l’autre voulait donner la priorité à l’indépendance du NPA — sans pourtant refuser la poursuite de ces discussions avec les réformistes... D’autre part, la troisième composante de l’ex-position A (texte de bilan n° 3), correspondant à la sensibilité du bulletin Débat révolutionnaire (2), s’est abstenu. Au final, il n’y a pas eu de véritable majorité pour la résolution de la direction, adopté par 53 voix pour, 31 contre, 20 abstentions et 6 refus de vote. Si l’on rapporte ces résultats au nombre de membres du CPN élus au congrès fondateur, soit 192, il apparaît de façon évidente que la direction actuelle de notre parti n’a plus de légitimité — comme cela avait déjà commencé à apparaître lors de la consultation nationale des militants en novembre.
Certes, le Comité exécutif a été un peu rééquilibré avec l’entrée de deux représentants supplémentaire pour l’ex-position B et de trois pour l’ex-position C. Le CE étant dominé de façon écrasante par l’ex-position A alors que celle-ci n’avait recueilli que 35% des voix lors de la consultation nationale, cette mesure était la moindre des choses — et est en fait fort tardive ! Cependant, il faut rappeler que, lors du congrès fondateur, la direction avait voulu empêcher la constitution de tendances (au nom du respect des « primo-militants » !) et même réprimé les seuls militants qui avaient décidé d’en faire une, ceux de la Tendance CLAIRE (3). Dans ces conditions, il est urgent d’asseoir la légitimité des différentes tendances qui se sont constituées par la suite au sein du CPN (correspondant en fait pour beaucoup à différentes sensibilités de l’ex-LCR qui n’avaient pas été présentées aux fameux « primo-militants ») sur les votes des militants. Si la consultation nationale de novembre leur avait donné une certaine base, malgré ses grosses limites démocratiques (4), celle-ci est déjà largement périmée puisqu’il ne s’agissait pas d’un congrès et que la question posée alors restait très partielle.
Malgré l’urgence démocratique, la direction et la gauche du parti refusent de convoquer le congrès en juin
C’est pourquoi la démocratie, mais aussi les statuts explicites adoptés par le congrès fondateur (et que le CPN est censé appliquer...) exigeaient de convoquer un congrès en juin. Sur ce point, on ne peut que regretter que la gauche du parti ait fait bloc avec la majorité de la direction (contre les représentants du courant Convergences et alternatives, mais aussi d’un certain nombre de comités) pour repousser le congrès à novembre. L’argument selon lequel cela n’aurait pas été réaliste en termes de délai pour écrire les textes et approfondir les discussions ne tient pas : les bilans de la campagne électorale et des résultats ont été écrits en quelques jours et il aurait été possible de les discuter dans tout le parti pour préparer un congrès. De plus, sur la question du foulard musulman, plusieurs dizaines de textes ont été rédigés et publiés dans un bulletin spécial pour mener un premier débat dès ce CPN : là aussi, il était possible d’organiser la discussion. Quant aux élaborations programmatiques et stratégiques, elles sous-tendent les différentes positions qui s’expriment au CPN et il était donc possible, là aussi, de les développer et d’en débattre pendant deux mois dans tout le parti.
Or les militants, confrontés à la crise de notre parti, souvent déboussolés, parfois tentés de claquer la porte comme bien d’autres avant eux, en ont besoin de discuter immédiatement, de comprendre et de reprendre espoir. Beaucoup n’attendront pas le congrès de novembre. Certes, les textes préparatoires au congrès seront présentés au CPN de fin mai pour que la discussion commence en juin. Mais ce sont deux mois perdus pour l’urgent débat de fond et, vu le fonctionnement du NPA dans bien des endroits, il est évident que cette discussion ne pourra commencer réellement partout avant l’été et qu’elle sera très inégale selon les endroits, faute d’un enjeu immédiat (la motion voté propose qu’elle se mène indifféremment dans des « comités, regroupements de comités, départements, régions »...). Puis, avec les vacances et la rentrée, il faudra finalement mener la vraie préparation du congrès en un délai aussi court que celui séparant la fin mars de juin, pourtant jugé « non viable » !... La solution trouvée est donc bancale, une fois de plus, à l’image de l’orientation adoptée.
La résolution du CPN ne propose aucune orientation pour les luttes
Sur le fond, en effet, la résolution majoritaire au CPN ne propose aucune analyse de fond de la situation (au-delà d’un bilan essentiellement factuel des résultats des élections) et elle persiste à plonger notre parti dans l’inaction, la confusion politique et la dérive droitière. Tout d’abord, elle ne propose aucune ligne pour l’intervention dans les luttes : il n’y a même pas eu de discussion particulière sur cette question, la demande des camarades de la position B étant rejetée au profit d’une discussion réduite une fois de plus à la question des élections (quoique cette fois sous la forme d’un bilan) et d’un début de débat sur le voile musulman. La seule phrase qui concerne l’intervention dans les luttes est un amendement, concédé à la gauche, disant simplement que « le NPA favorisera le rassemblement de tous ceux et celles qui veulent construire des fronts de lutte à la base dans les quartiers et dans les lieux de travail. » C’est ainsi que notre parti doit une fois de plus affronter sans orientation politique claire la séquence sociale et politique actuelle, marquée pourtant par un certain regain des luttes ouvrières depuis janvier, la défaite de Sarkozy aux élections, qui a rendu flagrante son illégitimité, et la nécessité d’engager sérieusement le combat contre la réforme des retraites.
La direction continue à vouloir discuter d’un programme avec le PC et le PG... voire avec le PS !
En second lieu, la confusion politique persiste sur la question des rapports avec les partis réformistes : d’une part, la résolution affirme que le NPA ne participera pas (encore heureux !) à la nouvelle mouture de l’« union de la gauche » que nous préparent le PS, Europe Écologie et le Front de gauche pour 2012, que « nous avons pu vérifier dans l’entre-deux tours les désaccords fondamentaux que nous avons avec les directions des partis qui composent le Front de Gauche » et même « nous ne pouvons pas nous placer comme ceux qui veulent “rééquilibrer" la gauche, mais comme ceux qui, souhaitant une véritable rupture avec le capitalisme, tracent les voies et les moyens de cette rupture en indépendance totale avec ceux qui à gauche gèrent ce système » (5).
Mais, d’autre part, la résolution dit en même temps que « le NPA doit mener campagne activement en faveur d’un front visant à regrouper les organisations, courants et militants qui veulent offrir une alternative anticapitaliste opposée au Medef, à la droite et au social-libéralisme » et que « nous acceptons la discussion sur le contenu et les formes de l’alternative au pouvoir de la droite et aux politiques de droite » (6). Cela revient exactement à recommencer la politique des discussions avec le Front de gauche qui nous a conduits à une impasse désastreuse. Pire : cela pourrait même impliquer que le NPA aille jusqu’à ouvrir une discussion avec... le PS, puisque ce parti prétend lui aussi proposer une « alternative au pouvoir de la droite et aux politiques de droite » ! Après avoir perdu notre temps — et presque notre âme — en négociant avec les réformistes du PC et le PG pour qu’ils intègrent nos proposi-tions dans leur programme, va-t-on maintenant discuter « sur le con-tenu et les formes » avec la gauche bourgeoise — fût-ce en annonçant qu’on n’ira pas jusqu’au bout ?
Comme l’écrivent à juste titre les camarades de l’ex-position B au CPN, « en cherchant jusqu’au bout à faire un compromis entre deux positions différentes, le texte a été adopté en intégrant deux propositions contradictoires (...) sur l’attitude vis-à-vis du reste de la gauche lorsqu’il s’agit de chasser la droite ! Alors que des désaccords ont été discutés au CPN, la résolution présentée à l’ensemble des militants a fait comme s’il n’existait pas de désaccord… » Autrement dit, la direction continue de nous mener en bateau en voulant nous faire épouser les méandres de ses propres confusions politiques, oscillant entre un anticapitalisme inconséquent et un opportunisme impuissant.
La direction nous propose un programme à tendance réformiste
Enfin, la racine de cette politique s’exprime dans l’orien-tation programmatique mise en avant, de façon beaucoup plus fondamentale, par la résolution adoptée au CPN. En effet, la résolution affirme que « nous proposons au projet d’alternance social-libéral, sous la houlette du PS, une autre politique, un programme de mesures radicales anticapitalistes, sociales et écologiques, qu’appliquerait un gouvernement véritablement au service des classes populaires et qui ne craindrait pas de remettre en cause le pouvoir de la finance, des banques et du patronat. Ces mesures, nous les porterons et en débattrons partout, avec celles et ceux qui cherchent à en finir avec la droite et Sarkozy pour mettre en œuvre une politique répondant aux besoins des classes populaires pour en finir avec la dictature de la finance. »
Autrement dit, la direction du NPA ne propose pas un programme de transition révolutionnaire, axé sur l’objectif d’un gouvernement des travailleurs eux-mêmes :
• En proposant un program-me qui se limite à vouloir « en finir avec la dictature de la finance », on renonce au but fondamental d’en finir avec le capitalisme lui-même.
- En proposant une simple « remise en cause du pouvoir de la finance, des banques et du patronat », on renonce à combattre pour leur expropriation pure et simple, sans indemnités ni rachat, pour leur collectivisation, leur auto-gestion et une planification globale démocratique.
- En fixant l’objectif d’un « gouvernement véritablement au service des classes populaires », on renonce de fait à se battre pour celui des travailleurs eux-mêmes. S’ils étaient développées jusqu’au bout, ces axes seraient typiquement ceux d’un programme réformiste. Cela confirme l’urgence de reprendre le débat de fond, programmatique et stratégique.
Revenir aux orientations du congrès fondateur... ou trancher leurs ambiguïtés dans un sens révolutionnaire ?
Nous ne devons pas laisser la direction trancher les ambiguïtés des principes fondateurs, qui mêlaient des considération sur la révolution et le pouvoir des travailleurs à des confusions réformistes, dans le sens du réformisme. Mais cela suppose d’abord de bien identifier ces ambiguïtés du congrès fondateur, au lieu de se contenter d’accuser la direction de ne pas respecter les orientations de celui-ci, comme le font les camarades de l’ex-position B au CPN. C’est pourquoi nous avions, pour notre part, assumé dès ce congrès la défense de positions programmatiques ouver-tement révolutionnaires — centrées sur l’objectif du gouvernement des travailleurs — et une résolution politique alternative proposant une orientation stratégique pour la lutte de classe immédiate fondée notamment sur l’auto-organisation et le combat contre les directions syndicales et réformistes.
À l’époque, les autres courants et sensibilités de gauche dans le parti (à l’exception partielle de la Fraction L’Étincelle issue de LO) avaient refusé de défendre comme telles leurs propres positions pour le congrès — voire nous avaient accuser de ne pas « respecter les rythmes », de nous « auto-proclamer », etc. En réalité, elles avaient pris ainsi la responsabilité de contribuer à une confusion qui n’était pas due à l’afflux de « primo-militants » ou à la dynamique inhérente à la fondation d’un nouveau parti, mais avant tout au choix des dirigeants de l’ex-LCR de dépolitiser les débats en ne leur donnant aucune hiérarchie et en les laissant partir dans tous les sens.
La plupart des militants et dirigeants qui sont maintenant dans la gauche du parti avaient même voté non seulement pour la résolution politique générale, qui ne proposait aucun plan d’action clair pour les mobilisations, mais même pour la résolution sur les élections européennes. Or celle-ci se prononçait pour une « Europe sociale », comme le PS et le PCF, et proposait ensuite un vague « plan d’urgence pour l’Europe, de rupture avec le capitalisme, (...) un projet anticapitaliste alternatif aux choix européens réalisés jusqu’à ce jour », sans poser la question du pouvoir. Cette question est pourtant la condition même d’un programme anticapitaliste révolutionnaire : son absence ouvre la porte aux dérives opportunistes, voire réformistes. De fait, la résolution débouchait sur la décision de tout faire pour un « accord durable de toutes les forces qui se réclament de l’anticapitalisme » et qui « ne se limite pas aux élections européennes, mais s’étende aux élections régionales » — même si la résolution précisait certes que cette unité ne devrait pas être « un cartel électoral sans lendemain, mais un instrument pour les luttes des travailleurs »... Avec le recul, n’est-il pas évident que l’acceptation de la confusion politique au congrès et le refus de mener les combats d’idées et de programme — au-delà de quelques amendements — ont contribué à préparer et justifier la dérive toujours plus droitière de la direction depuis lors ?
Fort heureusement, la fuite en avant opportuniste que permet-taient les résolutions du congrès n’ont pas été acceptées par de nombreux camarades, ceux de la future position B, dès la déclaration commune NPA/PG au mois de juin. Mais il faut en tirer les consé-quences en reprenant le débat programmatique et en confrontant les idées. Par exemple, dans leurs textes pour le dernier CPN, les camarades de la position B n’ont pas contesté l’orientation program-matique de la direction sur la question du « gouvernement au service des classes populaires » : aucune de leur critique ne porte sur ce point (7). Et, dans leur texte de novembre (pour la consultation nationale), tout en faisant des critiques justes contre la ligne de la direction et des propositions pertinentes pour les luttes (raison pour laquelle nous avions apporté notre soutien à leur texte), ils se contentaient, quant au programme, de reprendre la ligne de l’ex-LCR en proposant un « plan d’urgence » et de « rupture avec le capitalisme », au lieu d’articuler le combat pour les revendications immédiates avec la question décisive du pouvoir et du combat pour le socialisme... C’est une question clé dont il va falloir discuter pour préparer le congrès.
Reculer encore face à la nécessité d’une tendance révolutionnaire serait irresponsable
Sans attendre, il devrait être désormais évident pour tous les partisans d’un NPA révolutionnaire qu’il est vital de se rassembler et de s’organiser pour préparer au mieux le congrès. Les camarades de l’ex-position B au CPN, après avoir plusieurs fois refusé de prendre cette initiative, appellent enfin à une réunion nationale (le 23 mai). C’est une bonne chose car nous avons besoin de débattre entre camarades du parti qui avons voté pour la position B en novembre et au-delà.
Cependant, certains camarades dirigeants de la position B semblent avoir l’illusion qu’il serait possible de convaincre rapidement une partie de la majorité actuelle, qui vient pourtant de confirmer son homogé-néité de fond, au-delà de ses divisions secondaires, en votant pour la résolution du CPN (à l’exception des camarades de Débat révolutionnaire, qui se sont abstenus). Ils soutiennent qu’il y aurait seulement deux orientations dans le parti : la leur et celle de la droite. C’est ainsi qu’ils justifient jusqu’à présent leur refus de lancer une tendance révolutionnaire, semblant croire qu’il serait possible que leurs propres positions gagnent la majorité en quelques mois par la seule valeur de leurs arguments, sans constituer une force politique au sein du parti. En réalité, le risque pourrait être que cela aboutisse à des compromis avec une partie de la direction actuelle, aux dépens des clarifications nécessaires et au prix d’une orientation peut-être plus à gauche, mais non clairement révolutionnaire.
En réalité, il y a bien trois orientations principales dans le CPN, même s’il n’y en a que deux qui soient conséquentes : celle de la « droite », partisane d’une alliance programmatique et stratégique avec le Front de gauche ; celle de la « gauche » du parti, partisane d’un NPA indépendant et centré sur l’intervention dans la lutte de classe ; mais aussi celle du « centre », la majorité actuelle, qui oscille et continuera d’osciller longtemps entre ces deux orientations (quels que soient ses tiraillements internes), mais dont la tendance générale est d’aller toujours plus vers la droite. Entre ces trois orientations, il faut trancher. Elles doivent donc s’assumer comme telles, par la constitution de tendances clairement identifiées et soumises aux militants. C’est pourquoi il est urgent de lancer une tendance révolutionnaire, pour un NPA révolutionnaire.
Dans le processus constituant de cette tendance et la préparation du congrès, il faudra mener des discussions de fond, cerner les points d’accord et de désaccords, sans pouvoir prétendre surmonter toutes les divergences — processus qui suppose justement des combats communs dans le parti comme dans la lutte des classes. Mais les dirigeants de la position B ne doivent plus temporiser ou hésiter : toute une partie de la base attend qu’ils aillent jusqu’au bout de leurs responsabilités (8). Car il en va en dernière analyse de l’avenir même de notre parti, aujourd’hui en crise.
1) Ces textes sont publiés sur le site du NPA : http://www.npa2009.org/content/retours-sur-les-elections-regionales
2) Cf. http://www.npa-debatrevolutionnaire.org Cette sensibilité, héritière du courant Démocratie révolutionnaire de la LCR (qui éditait le bulletin Débat militant), venant lui-même du groupe Voix des travailleurs exclu de LO en 1997, n’était plus un courant depuis l’avant-dernier congrès de la LCR, mais une composante de la majorité. Jusqu’à ce CPN, elle essayait de l’infléchir un peu sur la gauche, mais restait toujours solidaire d’elle. Cette sensibilité est obligée maintenant de se démarquer du noyau de la direction si elle ne veut pas renier ses propres principes. Il est pourtant clair qu’elle ne pourra que continuer à semer la confusion, comme elle y contribue depuis le début, si elle ne rompt pas franchement avec la direction sur la base d’un bilan sans concessions de sa dérive droitière des dernières années.
3) Le courant Convergences et alternative s’est constitué après le congrès fondateur et non avant ou pendant, contrairement à ce qu’on peur lire dans le bulletin de compte-rendu du CPN, p. 48. Ses partisans n’ont nullement proposé de plate-forme politique au vote des délégués, qui aurait permis de mesurer leur audience et de voir élire un nombre de représentants au CPN correspondant à celle-ci. — Cf. notre compte-rendu du congrès, http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=10
4) Cf. http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=103
5) Cette dernière formulation résulte d’un amendement des partisans du texte 2, qui veulent marquer l’indépendance du NPA par rapport au PCF et au PG, mais sans remettre en cause fondamen-talement l’orientation du reste de la direction. Il a été adopté par 46 pour, 24 contre, 16 abstentions et 26 NPPV.
6) Amendement adopté de justesse (38 pour, 36 contre, 11 abstentions, 29 NPPV), à l’initiative des plus droitiers de la majorité...
7) Seul le texte de bilan des camarades du bulletin Débat révolutionnaire se prononce en ce sens : « Notre parti doit sans ambiguïté opposer au pouvoir des banques, du patronat, de la haute administration, le pouvoir démocratique des travailleurs et de leurs organisations. » Mais alors, comment serait-il possible de ne pas rompre avec la direction et l’affronter désormais, puisqu’elle ne développe absolument pas cette orientation ?
8) Cf. notamment le très important appel des camarades de la Meuse, http://npa-commercy.over-blog.com/article-appel-des-militants-de-la-meuse-48399532.html