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COP 21, l’enfumage planétaire !
A lire ou à écouter les commentaires "à chaud" des soldats du capital, médias ou politiques, on a eu l'impression au sortir de la COP 21, qu'un accord historique venait d'être rédigé entre les 195 pays participants.
Et les protestations des ONG écologistes n'y ont rien fait, ce sont les larmes de Fabius qui ont défilé en boucle sur les écrans géants de la propagande capitaliste.
Examinons donc "à froid" ce qu'il en est réellement :
Depuis 20 ans, les" négociateurs" des COP ont toujours finalisé des engagements non-contraignants qui n'ont donc jamais eu vocation à aboutir. C'est bien pour cette raison que nous en sommes arrivés à un état d'urgence climatique puisque depuis des décennies nous battons des records d'émissions de gaz à effet de serre (GES).
Cette COP 21, quoiqu'ils en disent, ne fait pas exception à la règle.
Passons rapidement sur les phrases creuses du texte final dont le ridicule n'aura échappé à personne et notamment la pire de toutes :
"le pic des émissions de GES devra être atteint dès que possible"
Passons également sur les lacunes évidentes de ce texte :
- Nulle part ne sont évoqués les conséquences dramatiques des changements climatiques telles que l'effondrement de la biodiversité, l'acidification des océans et ses conséquences, les diverses pollutions de l'air, de l'eau, de la terre,
- Pas un mot sur un certain nombre de causes structurelles de ces changements: l'épuisement des ressources et les multiples conflits pour leur accaparement, la disparition dramatique des terres arables par l’industrie du BTP ou les plantations de palmeraie destinées aux "biocarburants",
- Pas un mot non plus sur la consommation animale et son industrie, pourtant responsable d'au moins 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre (et en fait beaucoup plus si l'on prend en compte par exemple la respiration des animaux).
- Aucune remise en cause d'aucun grand projet inutile imposé.
- Si les forêts sont citées, elles sont perçues de manière utilitaire comme des réservoirs à carbone.
- Enfin un fait remarquable : le mot "énergies renouvelables" n'existe même pas une seule fois dans le traité.
Passons enfin sur le caractère irresponsable des délais envisagés et des prétendues contraintes imposées aux Etats : Pour être considéré comme adopté, au moins 55 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre devront ratifier le texte. Et rien ne sera vraiment gravé dans le marbre : jusqu’à trois ans après l’entrée en vigueur de l’accord, un pays pourra librement se retirer.
Et de toute façon, tel qu'il est formulé, l'accord ne prévoit pas de clause de révision des politiques avant 2025, soit dans dix ans!
Et pourtant, même additionnées, les promesses actuelles ne permettraient de limiter le réchauffement qu'à 3°C au mieux; bien loin des 1,5 ou 2° claironnés par Fabius
Pour limiter le réchauffement à 1,5°C (selon les hypothèses de sensibilité climatique du GIEC), il faut cesser totalement de consommer à l'échelle mondiale charbon pétrole et gaz dès 2025, énergies qui pèsent aujourd'hui 80% dans le mix mondial. Prétendre que l'on va y parvenir avec le fameux texte de la COP21 relève de l'escroquerie intellectuelle.
Passons car tout cela n'est pas le moins du monde étonnant: un rassemblement des laquais du capital ne pouvait déboucher sur rien d'autre
Le texte final ne laisse d'ailleurs aucun doute sur le maintien des orientations du monde : pour sauver le climat, ayons recours au capitalisme effrené !
Complètement déconnecté de ses causes systémiques, le changement climatique y est présenté comme "l'ennemi principal", contre lequel il s'agit d'élaborer des "ripostes" grâce aux transferts de technologies industrielles (tout cela sans transfert public de propriété, sous le contrôle de nos capitalistes et pour leurs plus grand profit) et à d'éventuels financements pour la mise en œuvre de mesurettes d’atténuation et d’adaptation au dérèglement climatique (articles 9 et 10).
Pour ces bandits, le changement climatique n'est donc rien d'autre qu'une opportunité guerrière pour la croissance industrielle et le développement capitaliste "durable", avec à la clef un marché ouvert vers les pays en développement.
Bref rien ne change !
Les peuples qui subissent d'ores et déjà les effets dévastateurs de l'actuel dérèglement climatique suite à l'élévation de la température moyenne de la planète de 0,85° C depuis 1990, vont devoir patienter encore sous les coulées de boues.
Les commentateurs béats ont parlé de "saut qualitatif"!
Mais en réalité, le seul saut qualitatif remarquable, c'est que la COP de Paris aura entériné définitivement la marchandisation du climat au moyen d'une fantastique mascarade de "greenwashing" et de banalisation du lobbying des multinationales les plus climaticides, toutes présentes pour sponsoriser ce "merveilleux évènement historique".
Ces mêmes multinationales sont responsables des 2/3 des émissions de GES. L'État français leur devait bien ça !
Les choses sont désormais claires. Une seule solution s'offre désormais à l'humanité pour éviter la catastrophe : sortir du système capitaliste prédateur (fut-il déguisé en vert), sortir du mode de vie productiviste / consumériste, sortir de la compétition mondiale pour que chacun dans ce monde puisse accéder aux besoins fondamentaux, dans une jouissance raisonnable des richesses offertes par notre planète.
Les manifestations qui ont eu lieu autour de la COP 21 ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes alors même que l'etat d'urgence imposé après les attentats du 13 novembre a permis au gouvernement de casser le mouvement gigantesque qui se préparait
L'humanité dans sa majorité n'est désormais plus dupe des mensonges des chefs d'Etat et des industriels
Un boulevard est ouvert pour les révolutionnaires, pour celles et ceux qui veulent réellement changer ce monde. et pas seulement réformer le capitalisme.
Nos idées sont plus que jamais à l'ordre du jour, n'ayons pas peur de les proposer fièrement, sans compromis, sans complexe aucun car les assassins de la planète eux, ne nous feront aucun cadeau.