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Malgré le départ de la GA, la direction maintient l’idée d’un « front avec le Front » et refuse de donner priorité à la lutte des classes
Bilan de la conférence nationale par les délégués de la Plateforme E
La CN n’a pas résolu la crise du parti. Les débats ont été bâclés, réduits en bonne partie à la question du FdG, alors que la situation politique et de nombreuses contributions exigeaient qu’on discute des moyens de relancer le NPA, de son orientation en général, de son fonctionnement et de la façon d’aborder la rentrée.
La GA part certes au FdG, mais la direction mise en place l’an dernier pour la présidentielle a explosé. La majorité de cette direction (plateforme F), qui a recueilli 39,7% des voix pour l’élection des délégués, n’a obtenu lors de la CN qu’une majorité artificielle de 8 voix (sur 216 exprimées), due au jeu du vote « non contradictoire » qui a permis à des délégués GA, voire I, de voter pour la plateforme F en plus de la leur. La F, qui prétendait rassembler le parti, n’a même pas essayé de trouver un accord avec les camarades de la I, qui avaient pourtant dirigé le parti avec elle depuis un an et dont la plateforme ne consistait qu’en deux amendements à la sienne. Son but était de reprendre le contrôle de la direction qu’elle avait dû partager avec sa gauche. Elle a mis un coup de barre à droite pour s’allier avec les membres restants de la GA sur l’objectif d’un front politique avec le FdG sous prétexte d’une « opposition de gauche » à Hollande. C’est donc reparti pour une tentative d’alliance avec les réformistes, malgré l’impasse de 2009-2011, au lieu de construire le NPA par en bas.
Les camarades de la I n’ont pas su rompre à temps et engager le combat contre cette ligne opportuniste. Avant la CN, au lieu d’une vraie plateforme alternative, que nous proposions à toute la gauche du parti, ils ont poursuivi leur démarche habituelle de compromis sur la base d’un texte flou, jusqu’à ce que la direction leur refuse deux ultimes amendements (clarification partielle sur le FdG et priorité aux luttes). Or ces amendements ne suffisaient pas à faire une orientation et cette démarche a non seulement entraîné la séparation de la Fraction Étincelle (plateforme H), mais aussi cautionné la restriction des débats à la question du FdG, entravant les discussions de fond, y compris sur la façon d’intervenir dans les luttes. Finalement, leur texte de rassemblement minimal à la CN, bien qu’il maintienne l’objectif faux d’une « opposition de gauche », s’est heurté au refus de la F.
Néanmoins, les camarades de la I ont maintenu le contenu de leurs deux amendements et, face à l’arrogance de la F, élaboré avec la H un projet de déclaration qui affirme une totale indépendance à l’égard du FdG,fixe l’objectif de s’implanter dans les lieux de travail, propose une campagne contre les licenciements et des mots d’ordre justes. Nous avions annoncé que, tout en défendant notre plateforme E, nous poursuivions inlassablement notre combat pour rassembler la gauche du parti autour d’éléments d’orientation. Nous avons donc proposé des amendements à ce texte, notamment l’exigence de réquisition sous contrôle des travailleurs des entreprises qui licencient et la convergence de nos mots d’ordre sur la nécessité d’un gouvernement des travailleurs. Ces amendements ont été acceptés : bien que le texte final I-H-E ne soit ni assez clair sur le programme, ni assez concret pour les luttes, nous l’avons voté car c’est un important pas en avant. Il a obtenu 89 voix, 38,8%. Il faut maintenant que toutes celles et ceux qui approuvent cette orientation la mettent en oeuvre, ensemble.
La direction a imposé cette CN pour préparer le congrès en position de force ; ses résultats indiquent clairement à toute la gauche du parti ce qui lui reste à faire. Les discussions de fond doivent s’ouvrir enfin sur le bilan du NPA, le programme et la stratégie.