[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Lycée Bergson : pas une bavure, des violences orchestrées

    Par Pauline Meriot (27 mars 2016)
    Tweeter Facebook

    La vidéo du lycéen d'Henri Bergson qui s'est fait tabasser par des flics est maintenant très connue. Non, ce n'était pas une « bavure » comme le disent certains média. Ce lycéen qui a fait le tour du web a été le plus malmené, mais il n'est pas le seul, loin s'en faut. Sur place, les lycéen-ne-s racontaient ce vendredi matin comment s'était passée cette journée sanglante.

    Les lycéen-n-es se lançaient des œufs entre eux et elles, un œuf est tombé sur un policier. Les flics n'attendaient que ça pour commencer des interpellations. A partir de là les lycéen-ne-s ont dirigé leurs œufs sur la police. Qui a gazé. Chargé. Couru vers eux et elles, matraques en mains. Même des lycéen-ne-s qui étaient là en spectateur se sont retrouvés sous les coups.
    "là on te frappe pas, si tu veux on peut te frapper jusqu'à ce que t'arrives pas à te relever"

    M, 16 ans raconte :

    « J'ai jeté un œuf. 10 minutes plus tard ils m'ont mis à l'écart dans un coin. Ils m'ont mis des coups de matraque (dont un qui m'a laissé un bleu que j'ai pris en photo). Ils étaient deux : un CRS et une personne de la BAC en civil. Le « Baceux » m'a donné des coups de matraque et le CRS de casque avec sa visière. Je disais "arrêtez" je les poussais pour qu'ils arrêtent. Ils ont continué en me disant "là on te frappe pas, si tu veux on peut te frapper jusqu'à ce que t'arrives pas à te relever". Après un silence ils ont pris ma carte d'identité en photo en me disant que si je ne partais pas du lycée il viendraient le lendemain matin chez moi. »

    Il est resté malgré les menaces.

    En voyant une amie qui suffoquait à terre, S., 16 ans, est allé demander de l'aide aux policiers qui lui ont répondu en l'insultant. Ils étaient au volant de leur voiture et se sont mis à foncer sur les lycéen-ne-s. En voyant cela, S. a mis un coup de pied dans leur voiture, presque par réflexe. Cela a suffi à le faire embarquer au commissariat :
    « Ils m'ont plaqué au sol. Menotté. Dans la voiture la policière au volant a dit que j'étais "une sous-merde", que c'était vraiment "une génération de merde" qu'on n'était "pas éduqués". Le policier à côté de moi qui me tenait m'a dit que si je bougeais je me prendrais une claque. Le trajet a duré deux minutes pendant lesquelles la policière n'a cessé de m'insulter.
    Au commissariat, ils m'ont menotté à une chaise. il y avait autour de cinq flics qui se sont moqués de moi en m'insultant « ferme ta gueule » « t'as pas à parler », « espèce de pédé », « t'es un voyou » alors que je demandais à aller aux toilettes. Ils ne m'ont laissé y aller qu'au bout d'une heure et demie.
    Les insultes ont duré tout le temps ou je suis resté au commissariat (2 à 3h je pense). Ce qui m'a étonné, c'est qu'il n'y en avait vraiment pas un pour rattraper l'autre. Une flic est arrivée plus tard et a dit en me voyant « ah c'est lui le petit con. » »

    Ses copains témoignent que ce sont eux qui ont prévenu ses parents. Les flics l'ont gardé plusieurs heures au commissariat sans s'en donner la peine – T. est mineur. Pour finir, son ADN a été prélevée (salive, empruntes digitales). Il est convoqué pour 'outrage à agent » dans trois mois.

    V., la meilleure amie du jeune dont le tabassage a été filmé raconte aussi sous le choc comment il s'est retrouvé presque inconscient suite au gazage lacrymo. Et puis elle explique aussi sous l'émotion qu'il aurait dû partir aujourd'hui avec sa classe pour Londres, et qu'il espérait ce voyage depuis longtemps. À l'heure où nous écrivons, il ne serait plus au commissariat mais à l’hôpital.

    Au-delà de ces quelques témoignages, toutes et tous n'avaient que la journée d'hier à la bouche : « Ils ont tabassé tout ce qui bouge », « ils ont couru vers nous », « ils nous ont gazé à quelques centimètres ».

    La journée d'aujourd'hui a montré leur volonté de continuer à se mobiliser, à faire de la politique. Ils et elles ne se sont pas laissé impressionner par les excuses du préfet qui ne suffiront pas à panser leurs plaies. Ils et elles semblent plus que jamais déterminé-e-s à mener leur lutte jusqu'à la victoire.

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    Grève

    157e jour de grève à MA France : perspectives, risques et combativité ouvrière

    Les salarié.e.s de MA France (Aulnay-sous-Bois, 93) sont en grève et occupent leur usine depuis 157 jours, face à une direction qui veut fermer le site alors que le carnet de commandes était plein.

    Ce vendredi 20 septembre 2024, nous avons reçu le message suivant : « Bonjour tout le monde,
    On a besoin des camarades sur le piquet de grève de M.A France cette après-midi à partir de 13h00, on a des informations que Stellantis et CLN avec le liquidateur vont passer à 14h00. Merci de répondre à notre appel » Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Grève

    Université Paris-Dauphine : grève des salarié·e·s du ménage après 10 licenciements de l’entreprise OMS Synergie

    Mercredi 11 septembre 2024, les salarié·e·s de la société de nettoyage OMS Synergie, à qui l’université Paris-Dauphine sous-traite le ménage, se sont mis·e·s en grève après que l’entreprise a licencié 10 d’entre elles et eux. Certain·e·s de ces agent·es de ménage travaillent sur le site de Dauphine depuis plus de 30 ans, passant d’une entreprise à l’autre, au gré des reprises régulières de marché. Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    France

    Que faire face au coup de force de Macron ?

    Depuis maintenant près de deux mois, Macron refuse de nommer un premier ministre issu du premier bloc au parlement (le Nouveau front populaire). Il cherche la martingale pour un gouvernement de « front républicain » qui disposerait d’une majorité et qui prolongerait peu ou prou la politique qu’il mène depuis 2017. De façon scandaleuse et anti-démocratique, un gouvernement « démissionnaire » se maintient, prépare le budget 2025 et s’apprête (parmi d'autres choses) à mettre en place son « choc des savoirs » à la rentrée scolaire. De façon ubuesque, la Constitution de la 5ème République permet à un gouvernement démissionnaire de se maintenir sans limite de durée. Pendant l’été, Macron a multiplié les dîners avec les grands patrons, leur assurant que tous leurs intérêts seront garantis ! Autrement dit, Macron réalise un « coup de force » contre la démocratie au nom des intérêts supérieurs de la bourgeoisie. Face à cela, les forces politiques qui constituent le Nouveau Front populaire ont pour le moment maintenu leur unité et continuent à exiger la nomination de Lucie Castets à Matignon. Mais l’heure est aujourd’hui à la mobilisation !

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook