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Les autres courant de la Pf A ont commis une erreur politique en votant la résolution avec les Pf B et C
Nous avons voté contre la résolution politique alors que les autres courants de la Pf A ont voté pour... avec la grande majorité des Pf B et C ! N’est-il pas curieux que, au cœur d’un CPN dominé par des tensions terribles, la plupart des camarades se retrouvent sur la même résolution ? Car pourquoi les camarades des Pf B et C « suspendent »-ils/elles (ou cautionnent-ils/elles la suspension) des camarades de la Pf A à Marseille et refusent-ils/elles de valider les résultats de la CNJ... s’il y a en fait assez d’accords pour voter une résolution commune ? Et comment les camarades de la Pf A peuvent-ils/elles espérer être une alternative politique crédible pour le parti s’ils/elles se retrouvent à défendre la même orientation politique que les camarades que l’on conteste ? La question est d’autant plus préoccupante que ce CPN s’est déroulé durant le plus important mouvement de notre camp social depuis l’élection de Hollande et qu’il y a des désaccords importants sur la stratégie.
Certes, il était juste de faire beaucoup de compromis lors de la CN, car il n’y avait pas de majorité absolue et c’était la seule solution pour lancer la campagne présidentielle. C’est pourquoi nous avions voté, avec le reste de la Pf A, la Pf B et la Pf C, pour la résolution finale, et même participé activement aux amendements, malgré son contenu insipide.
Mais cela ne veut pas dire que, au-delà de la CN, il faille négliger le combat politique de fond pour une nouvelle majorité du NPA sur une ligne anticapitaliste et révolutionnaire ! Le CPN est la direction politique issue du congrès. Le combat pour mettre fin à la ligne floue du parti, ambiguë à l’égard des réformistes, avait remporté une première manche l’an dernier, en mettant en minorité l’ex-majorité (P1). Mais il n’avait pas abouti à la nouvelle majorité P2-P3-P4-P5 que nous (P5) voulions... Au contraire, si une partie de la P2 s’est bien engagée sur cette voie, dont la Pf A est un premier résultat, il y a eu parallèlement un rapprochement entre la P1 et l’autre partie de la P2 (Pf B et C à la CN). Ainsi se constitue de fait une nouvelle majorité – et il est regrettable que certain-e-s camarades de la A sous-estiment sa force relative.
Certes, cette majorité se noue avant tout sur l’hostilité envers la Pf A, dont la « suspension » de camarades à Marseille est l’acte le plus grave. Mais il y a aussi un contenu politique commun, qui consiste dans le refus de faire du NPA un parti révolutionnaire mettant en son centre la défense d’un programme de transition et l’intervention dans les luttes sur la base d’une orientation radicalement alternative à celle des réformistes.
Cela s’est vérifié une fois de plus lors de ce CPN : sur les questions cruciales du mouvement en cours, l’auto-organisation et les directions syndicales, il y a des désaccords majeurs. Les dirigeant-e-s des Pf B et C sont loin d’être homogènes, mais se retrouvent quand il s’agit de refuser le combat central contre la stratégie des directions syndicales ! Quoi qu’ils/elles en disent, cela n’a rien à voir avec le front unique : il faut certes éviter la tentation gauchiste des actions minorisantes impulsées par certain-e-s camarades et il ne faut pas contourner la question clé des organisations massives ; mais la nécessité de se battre pour l’unité de ces organisations, de la base au sommet, n’est pas condictoire avec la nécessité de critiquer publiquement leur stratégie et de les interpeller tactiquement. Tout au contraire, l’une implique l’autre.
C’est pourquoi les autres courants de la Pf A ont commis à notre avis une erreur politique en votant la résolution avec la majorité B-C. Si l’on veut aller vers une nouvelle majorité sur la base de la Pf A, il faut montrer systématiquement le contenu du clivage politique, qui ne se réduit pas à des textes soumis au vote lors des consultations internes, mais qui irrigue toute la politique du parti.