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    Commémoration du naufrage du Sewol : mobilisation à Séoul

    Par Lucien Timoré (20 avril 2015)
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    Sur la mobilisation en Corée du Sud du 16 au 18 avril 2015

    Le 16 avril, l’anniversaire du naufrage du Sewol

    Le 16 avril, environ 70 000 personnes ont manifesté pour annuler le décret de la loi qui veut complètement vider l’enquête de sa substance de l’enquête sur le naufrage. La manifestation a continué jusqu’à la nuit car les familles de victime voulaient aller à la Maison Bleue (siège de la présidence), même si la présidente Park est partie à l’étranger le 16 avril. La manifestation qui avait lieu à Seoul le 16 avril, s’est déroulée dans une ambiance commémorative plutôt que revendicative.

    Entre le 16 et le 18 avril

    La situation a commencé à basculer lorsque les familles de victimes ont été isolées devant Gwanghwa Moon, un symbole historique proche de la Maison Bleue (c’est comme si des manifestant-e-s en France essayaient d’entrer à l’Élysée). La police les ont encerclés, pour que personne ne puisse sortir/entrer. C’est-à-dire que les familles de victimes ne pouvaient même pas aller aux toilettes, et n’avaient rien à manger depuis le 16 avril. Elles dormaient dans la rue, et quelques passants ont essayé de leur donner à manger.

    Le samedi 18 avril

    Le samedi 18, les gens ont commencé à se rassembler pour « rencontrer » et « sauver » les familles isolées par la Police et pour revendiquer l’annulation du décret et le renflouement du Sewol. Mais la police a bloqué complètement les rues dès le matin avec les bus de police, y compris Sejong-ro (Boulevard Sejong, un boulevard principal du centre de Séoul, et Gwanghwa-moon se situe au bout de ce boulevard).

    De plus en plus de manifestants ont commencé à se rassembler vers 15h, étant révoltés par la répression policière et agacés par le blocage des rues. Environ 30 000 personnes se sont mobilisées pour manifester. Pour « rencontrer » les familles de victimes, il fallait percer/forcer le mur érigé par plusieurs lignes de bus de police. Certains disent que c’était comme si on était en « guerre ». En tout cas, l’affrontement intense a continué jusqu’à minuit. La police a utilisé le canon à eau, du gaz lacrymogène, et du gaz poivre pour réprimer les manifestant-e-s. La majorité de ces policiers « anti-émeutes » sont très jeunes, environs 20-22 ans, devant faire leur service militaire au lieu d’aller à l’armée. Ce sont eux qui font le sale boulot que la police nationale ne veut pas faire.

    Vers 22h 40, certains ont incité les manifestants à rentrer chez eux…. Mais les manifestants ont continué de telle sorte que les familles soient finalement libérées d’encerclement. Il y avait environ 5 000 personnes jusqu’à la fin pour casser l’encerclement de la police. Les photos montrent bien le mur que la police a entassé pour bloquer les manifestants. Entre Gwanghwa-moon et la première couche du mur de la police, c’est environ 700 mètre à 1 km. Ça veut dire qu’il y avait vraiment un affrontement très fort, toute la journée pour arriver au bout.

    Jusqu’à 100 personnes, y compris 21 membres des familles de victimes ont été arrêtées. Environ 13 000 policiers ont été mobilisés le 18 avril. Face à cette répression policière non seulement de la manifestation mais aussi des familles des victimes, les citoyens sont de plus en plus en colère. De plus, en novembre 2011, la Cour constitutionnelle de Corée a jugé qu’ériger ce mur allait à l’encontre de la constitution sud-coréenne.

    Radicalisation de la lutte basée sur la rage contre le gouvernement Park Geun-hey

    En bref, vu les vidéos et le témoignage des coréens, l’ambiance de manifestation du 18 avril était beaucoup plus radicale par rapport au 16 avril. Et la manif sera reconduite le week-end prochain, et coïncidera avec la journée de la grève générale appelée par la KCTU (Korean Confederation of Trade Union), un syndicat identifié comme la gauche radicale.

    Dans les vidéos, je remarque le Parti des Manifestants, le syndicat de la métallurgie, le syndicat de Samsung service, le syndicat des enseignants qui a été rendu illégal l’année dernière, le Parti des Travailleurs, etc. Sur la photo ci-dessous où les gens tiennent des pancartes, celle de rouge contient un message pour la grève générale. Les pancartes jaunes revendiquent l'annulation du décret de commission d’enquête sur le naufrage.


    [1]    http://www.npa2009.org/communique/naufrage-du-sewol-1-apres-letat-sud-coreen-cherche-toujours-etouffer-la-verite

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