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    Élection présidentielle au Venezuela: soutien à la candidature de Chirino!

    Par Nina Pradier ( 1 octobre 2012)
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    L’élection présidentielle au Venezuela du 7 octobre est dominée par l’affrontement entre le président nationaliste-bourgeois Hugo Chavez, qui est depuis 13 ans au pouvoir et devrait être réélu, et de Henrique Capriles, candidat unique de l’opposition de droite pro-américaine. Mais il y a aussi la candidature ouvrière indépendante d’Orlando Chirino, membre d’une organisation issue du trotskysme moréniste, le Parti Socialisme et Liberté (PSL), et syndicaliste reconnu, l’un des animateurs du courant syndical lutte de classe CCURA (Courant Classiste Unitaire, Révolutionnaire et Autonome).

    L’indépendance du mouvement ouvrier à l’égard du régime de Chavez est une question clé. S’il a un peu limité la dépendance du pays à l’égard de l’impérialisme, Chavez n’a absolument pas avancé vers le « socialisme du XXIe siècle » dont il parle : il a maintenu pour l’essentiel le régime de la propriété privée, au plus grand profit des entreprises impérialistes (même si elles doivent souvent se contenter d’entreprises mixtes auxquelles participe l’État vénézuélien) et des patrons vénézuéliens. Le maintien d’une relative indépendance nationale à l’égard de l’impérialisme américain, nourrie de la hausse des cours du pétrole dont le Venezuela est l’un des plus gros producteurs, s’est appuyé sur une orientation populiste intégrant quelques mesures de base pour la santé ou l’éducation. Mais cette politique a aussi signifié une tentative constante de subordonner le mouvement ouvrier au « chavisme » sous prétexte d’unité nationale « bolivarienne » et anti-impérialiste. Concrètement, le régime n’a pas hésité à se subordonner la centrale syndicale UNT, et à réprimer des grèves et des actions ouvrières. Chavez a créé un parti, le PSUV, ayant vocation à rassembler tous ses partisans, y compris des courants du mouvement ouvrier se réclamant du marxisme, voire du trotskysme... De plus, depuis l’éclatement de la crise en 2008, Chavez impose lui aussi une politique d’austérité à son peuple. Enfin, loin de soutenir le soulèvement légitime des masses, Chavez a soutenu jusqu’au bout Kadhafi l’an dernier et aujourd’hui encore le dictateur syrien El Hassad en les présentant mensongèrement comme anti-impérialistes.

    Jusqu’à présent, cette politique a largement réussi à limiter la voix de l’indépendance politique pour la classe ouvrière. Quoi que l’on pense de certains aspects de leur politique, le mérite de Chirino et de son parti est d’avoir posé depuis plusieurs années cette question cruciale, sous la forme de la construction d’un courant syndical lutte de classes et de l’appel à un parti des travailleurs indépendant. Chavez ne s’y est pas trompé : Chirino fut licencié de l’entreprise pétrolière PDVSA où il travaillait pour avoir refusé d’appeler à voter « Oui » au référendum de 2008 visant au renforcement et au prolongement du pouvoir présidentiel.

    Tous les révolutionnaires doivent donc soutenir sans hésitation la candidature de Chirino, point d’appui pour que les travailleurs du Venezuela et leurs organisations rompent enfin avec le chavisme, cette voie sans issue du nationalisme bourgeois. L’indépendance de classe est une condition pour que puisse se mener au mieux l’indispensable discussion sur le contenu exact du programme ouvrier et que l’orientation marxiste révolutionnaire puisse prévaloir.

    Pour une analyse du régime de Chavez et les éléments permettant de comprendre sa politique, voir ci-dessous une une sélection d'cnciens articles de notre camarade Antoni Mivani

    • Référendum au Venezuela : défaite de l’impérialisme, victoire de Chavez... Mais quelle politique révolutionnaire pour le prolétariat et les masses opprimées ? (septembre 2004) [doc]
    • Pour avancer vers le socialisme, il faut rompre avec l’impérialisme et exproprier la grande bourgeoisie… Donc rompre avec Chavez (novembre 2006) [doc]
    • Les marxistes face à la « révolution bolivarienne » : Pas de victoire de la révolution prolétarienne sans lutte intransigeante pour l’indépendance de classe inconditionnelle (novembre 2006) [doc]
    • Les nationalisations annoncées par Chavez sont-elles un pas vers le socialisme ? (janvier 2007) [doc]
    • Discours « radical », belles promesses au peuple, attaques contre l’indépendance des syndicats, création du PSUV … Chavez tente d’intégrer totalement le mouvement ouvrier au projet bolivarien et à son État (été 2007) [doc]
    • Après la défaite de Chavez au référendum, il est urgent de construire un parti des travailleurs indépendant (janvier 2008) [doc]
    • Non au licenciement d’Orlando Chirino par le gouvernement Chavez ! (janvier 2008) [doc]
    • Les ouvriers de Sidor imposent la « nationalisation » et font tomber le ministre du travail : bilan et perspectives de la lutte (mai 2008) [doc]

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