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    La France insoumise… ou poujadiste ?

    Par Jean Brenoux (18 février 2016)
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    Le 10 février dernier, sur le plateau de TF1, Jean-Luc Mélenchon annonçait sa candidature pour l’élection présidentielle de 2017. Son mot d’ordre ? « La France insoumise ». Le député européen choisissait de s’inscrire dans la logique politique de la Ve République Gaulliste où la présidentielle sert d’onction suprême, plébiscitant un individu concentrant tous les pouvoirs, surtout depuis l’inversion des calendriers électoraux, où les législatives servent à élire une large majorité au service du nouveau président élu, une chambre introuvable composée de députés godillots.

     Mélenchon compte se situer d’autant plus dans cette logique là qu’il avait déclaré le soir même lancer sa campagne « hors cadre de parti », jouant « les citoyens d’abord » avant « les organisations, les réseaux ». On retrouve ainsi bien cette « rencontre entre un homme et un peuple » tant voulue par le Général de Gaulle. C’est pourquoi on retrouve sur son site et ses interventions, très peu pour ne pas dire aucune référence à son parti, le PG, au Front de Gauche ou au fantomatique Mouvement pour la 6e République qu’il avait voulu lancer. Par contre, toujours cette même célébration chauvine de la France et de prétendus symboles d’insoumission.

     Au point de commettre de sacrées boulettes comme cet appui apporté à un jeune restaurateur annonçant vouloir interdire l’accès à son restaurant aux banquiers.[1]

     Il n’a pourtant pas fallu longtemps à la presse bourgeoise comme aux milieux militants à l’heure des réseaux sociaux de découvrir l’orientation politique de ce nouvel héros du tribun du Parti de Gauche. Ainsi, on apprend grâce à Metronews[2] que celui-ci souhaiterait « supprimer 80000 postes de fonctionnaires par an, et geler le salaire des restants ; privatiser les entreprises publiques, Pôle Emploi et revenir aux 39 heures ».

     Bref, on a un petit patron, réac à souhait qui se voit être soutenu par Mélenchon parce que critique des banques. En ce sens, on peut s’interroger sur une certaine critique du capitalisme commune à tout un champ politique auquel appartient la gauche antilibérale qui axe uniquement ses feux contre les banques, contre la « finance spéculative »[3]… Ce fond politique se rapproche de celui de Pierre Poujade. Autour de ce leader politique de la IVème République qui a influencé l’extrême-droite (Jean-Marie Le Pen a été député poujadiste) se coagulait une idéologie prétendant défendre les petits commerçants et artisans contre les grands groupes capitalistes (et notamment les banques), contre le fisc et les fonctionnaires[4]

     En ces temps de confusion politique, et de retour en force d’un discours « antisystème » d’extrême-droite, il est important de ne pas faire céder un certain nombre de digues entre l’extrême-gauche, entre le mouvement ouvrier et l’extrême-droite. Il n s’agit pas là de dire que Mélenchon est poujadiste, ou est d’extrême-droite ; mais de dénoncer ce type de propos qui ne servent au final qu’à légitimer le pseudo « tournant social » des fafs et des réacs.

     C’est aussi la raison pour laquelle ; face à un gouvernement Hollande Valls au service du Medef (ANI et pacte de responsabilité, Lois Macron, loi El-Khomri…) et en plein tournant autoritaire (lois renseignement, état d’urgence, réforme constitutionnelle et déchéance de nationalité) et à une extrême-droite qui a le vent en poupe ; de faire émerger une voix anticapitaliste indépendante.

     Une voix anticapitaliste indépendante capable de mettre en accusation l’ensemble du système capitaliste et non juste les marchés financiers, capable de dénoncer la folie productiviste, les discriminations et les oppressions, capable d’aider à construire et à faire converger les résistances. Une voix anticapitaliste indépendante, capable de porter son projet de société, communiste, autogestionnaire ; dans les luttes comme dans les élections de 2017. Une voix anticapitaliste indépendante des combinaisons des appareils réformistes à gauche du PS comme les primaires de gauche, et des hommes providentiels autoproclamés voulant naviguer par-dessus les classes et les partis comme Jean-Luc Mélenchon.


    [1] https://twitter.com/jlmelenchon/status/699891290025156609 

    [2] http://www.metronews.fr/paris/le-jeune-patron-qui-revait-d-election-presidentielle/mkji!3BbhgM7ZeH5OI/ 

    [3] http://www.palim-psao.fr/article-l-anticapitalisme-est-il-toujours-de-gauche-par-anselm-jappe-119083043.html 

    [4] http://www.archives.var.fr/article.php?laref=402&titre=affiche-de-pierre-poujade 

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