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      Voyage à Maxmur, au Kurdistan irakien

      Par Vicky ( 8 août 2017)
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      Que vas-tu faire là-bas ? Chercher ce que tu n'as pas perdu ?

      Je veux retrouver l'espoir de construire une société différente, de ses possibilités réelles. 67 ans, colombienne, vivant en France depuis 1979, impliquée à gauche ; j'ai tant vécu de déceptions dans des organisations qui se prétendaient révolutionnaires, en France comme en Colombie. Je viens au Kurdistan voir la mise en pratique du confédéralisme démocratique dans un camp de réfugiés.

      Le 18 juillet, nous avons atterri à Erbil, capitale du KRG (Gouvernement régional du Kurdistan d'Irak), et avons subi un contrôle classique de douanes. Vers 3h du matin, nous avons pris la route pour Maxmur (ou Makhmour) ; sur le chemin, nous avons traversé la ville d'Erbil qui m'a donné l'impression d'une influence américaine.

      Les Peshmergas sont les forces armées du PDK (Parti démocratique du Kurdistan, dirigé par Barzani) : ils tiennent des points de contrôle ; nous en avons passé deux. Au second, ils ont pris nos passeports, et j'ai cru que dans le meilleur des cas ils nous forceraient à faire demi-tour. Ils craignaient que nous soutenions le PKK, mais les chauffeurs kurdes ont discuté avec eux, et ils nous ont laissé passer.

      Les Peshmergas sont les forces armées du PDK (Parti démocratique du Kurdistan, dirigé par Barzani) : ils tiennent des points de contrôle ; nous en avons passé deux. Au second, ils ont pris nos passeports, et j'ai cru que dans le meilleur des cas ils nous forceraient à faire demi-tour. Ils craignaient que nous soutenions le PKK, mais les chauffeurs kurdes ont discuté avec eux, et ils nous ont laissé passer.

      Nous sommes arrivés au camp de Maxmur entre 4h et 5h du matin. Ce camp est composé d'environ 10 000 réfugiés actuellement. Il a été fondé dans les années 1990 par l'ONU pour accueillir des réfugiés kurdes contraints de quitter la Turquie, car l'armée les persécutait et rasait leurs villages en prétendant déloger le PKK.

      Les habitants de Maxmur ont vécu la persécution et la violence des déplacements de leurs terres, l'humiliation de ne pas pouvoir parler leur langue et vivre librement leur culture. En 2014, Daech a pris Mossoul ; l'armée de Maliki, premier ministre de l'époque, et les Peshmergas de Barzani ont fui sans combattre. Dans le camp de Maxmur, la situation a été similaire : Daech a attaqué, l'armée régulière irakienne et les Peshmergas qui prétendaient les défendre avaient quitté le camp. Mais la population a fait preuve d'une résistance courageuse, en défendant le camp pendant trois jours. Les assauts djihadistes ont été repoussés ; tout de même 60 membres de la communauté sont tombés. Le PKK est venu renforcer cette résistance et ensemble ils ont fait fuir Daech.

      L'ONU, suite à cette bataille, a démissionné de son engagement dans l'administration du camp. Il n'y a aucun mal qui n'apporte pas quelque chose de positif : les réfugiés kurdes de Turquie ont pu renforcer l'organisation auto-gestionnaire, avec leurs propres ressources et leurs propres moyens de défense, en sachant que Daech restait à 50 km du camp.

      Ce 19 juillet 2017 était célébré le début de la révolution du Rojava : en 2012, les troupes YPG-YPJ chassaient l'armée de Bachar el-Assad à Kobané. Dans les années qui ont suivi, une partie du Kurdistan syrien a été envahie par Daech, appuyé matériellement par l'armée turque. Mais l'État islamique a été repoussé à Kobané par les troupes kurdes qui ont progressivement libéré la majeure partie du Rojava et combattent actuellement au-delà. Ce soir-là, j'ai eu l’occasion de participer à la fête commémorative réalisée au camp pour se réjouir de cette victoire : des centaines de personnes se sont rassemblées pour fêter cet événement. C'était une joie pour les habitants, qui dansaient des formes de danse collective de leur culture. Ils riaient, se parlaient, essayaient de dialoguer avec nous, les enfants jouaient et dansaient. Beaucoup s'étonnaient de voir des étrangers venir dans le camp. Nous avons pu échanger avec un groupe d'anarchistes espagnols qui avaient déjà passé une semaine à Maxmur. Dans un prochain article, j'essaierai de partager avec vous l'expérience des jeunes, des femmes et des artistes que avons rencontrés.

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