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    Soutien à la candidature de Jean-Pierre Delannoy contre Bernard Thibault, pour le rassemblement des syndicalistes de classe !

    Par Tendance CLAIRE (15 novembre 2009)
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    À l’initiative du Collectif national CGT lutte de classe (1), une réunion a rassemblé samedi 24 octobre une quarantaine de militants, représentants de structures syndicales ou de collectifs de militants syndicaux. Cette réunion a décidé de soutenir la candidature de Jean-Pierre Delannoy, dirigeant de la Fédération Métallurgie dans le Nord-Pas-de-Calais, face à celle de Bernard Thibault. Il ne s’agit pas de vouloir prendre la place du bureaucrate en chef, mais d’un acte politique visant à exprimer au niveau national et public la voix de l’opposition croissante au sein de la CGT, ce qui implique que les syndiqués reprennent possession de leur organisation aujourd’hui confisquée par les bureaucrates.

    Une dynamique s’est créée autour de cette candidature, associant différents collectifs qui agissaient jusqu’à présent chacun de son côté : Collectif national CGT lutte de classe (2), Continuer la CGT (3), Front syndical de classe (4), Collectif Tous Ensemble Rhônes-Alpes (5), Blog Où va la CGT (6). Une réunion publique a été organisée à Lyon le 10 novembre, et une autre le sera à Toulouse le 18 novembre. Jeudi 12 novembre, une nouvelle réunion du « Comité national pour une CGT lutte de classe, de soutien à la candidature de Jean Pierre Delannoy » a mis en place des équipes de travail pour étoffer la plate-forme de candidature de Jean-Pierre Delannoy et pour porter la parole du syndicalisme de classe dans le débat public.

    Nous publions ci-dessous l’appel à soutien à la candidature de Jean-Pierre Delannoy qui pose correctement (même si on peut évidemment discuter certaines formulations et souligner certains manques) les bases du rassemblement des syndicalistes de classe :

    • Défense des revendications immédiates que la confédération refuse de soutenir : refus de tous les licenciements, augmentation de 300 euros pour tous, SMIC à 1 600 euros nets, retour aux 37,5 annuités pour la retraite, régularisation de tous les sans papiers ;
    • Dénonciation de la répression exercée par la direction confédérale à l’égard des militants lutte de classe qui contestent son orientation de collaboration de classe :
    • Défense du syndicalisme de lutte de classe, à l’opposé du syndicalisme « rassemblé » de Thibault et consorts, qui de fait se rassemblent avec la bourgeoisie pour cogérer les effets de la crise ;
    • Critique de la tactique des journées d’action dispersées à laquelle on oppose la construction de la grève générale.

    Un certain nombre des militants qui sont aujourd’hui membres de la Tendance CLAIRE du NPA avaient été, avec d’autres camarades, à l’origine de la création du CILCA (Courant intersyndical lutte de classe antibureaucratique) (7) en février 2006, visant à dépasser l’atomisation des oppositions à la bureaucratie syndicale et à contribuer aux luttes par une orientation d’auto-organisation et de front unique ouvrier. Avec d’autres collectifs (8), le CILCA avait organisé deux Forums du syndicalisme de classe et de masse (en mai 2007 et janvier 2008) qui avaient rassemblé entre 100 et 150 militants, et édité deux bulletins (en septembre 2007 et février 2008) (9), qui posaient les premiers jalons d’un rassemblement intersyndical des militants lutte de classe. Malheureusement, ces deux Forums n’aient pas eu de suite immédiate, malgré l’attente qu’ils avaient suscitée, car les autres collectifs co-organisateurs avaient refusé de leur donner la suite logique qu’ils appelaient en constituant une véritable Coordination nationale permanente, chacun espérant se construire seul dans son coin…

    Au sein du NPA, le combat pour convaincre les militants d’œuvrer à la construction d’un courant intersyndical lutte de classe se poursuit. Le vote du congrès de fondation en ce sens (comme d’ailleurs ceux de plusieurs congrès de l’ex-LCR) reste largement lettre morte… Ainsi la réunion des militants CGT du NPA, le 31 octobre, n’a-t-elle rassemblé qu’une cinquantaine de participants. Les militants de la FSU sont quant à eux, pour la plupart, membres de la tendance École émancipée, mais la direction de celle-ci co-dirige la fédération au lieu de combattre systématiquement l’orientation des bureaucrates réformistes. Quant aux militants des syndicats SUD, ils ne participent à aucun courant syndical et certains croient que la solution à la crise du syndicalisme et notamment aux trahisons des directions des principales organisations pourrait consister à abandonner les gros syndicats pour faire de petits « syndicats rouges » — et d’ailleurs souvent pas si radicaux qu’ils le prétendent…

    La candidature de Jean-Pierre Delannoy, par l’unité qu’elle réalise entre des collectifs de militants syndicaux et par l’enthousiasme qu’elle suscite d’ores et déjà chez de nombreux syndicalistes et dans un certain nombre de syndicats de base, peut contribuer à faire avancer l’idée qu’un courant lutte de classe est non seulement nécessaire, mais possible. C’est pourquoi nous devons nous battre pour faire vivre, structurer et pérenniser ce rassemblement. Plus largement, il s’agit de regrouper, au-delà de la seule CGT, l’ensemble des militants syndicaux lutte de classe, afin d’avancer vers la constitution d’un véritable courant intersyndical, organisé et visible à l’échelle nationale, capable de convaincre des syndicats entiers.

    C’est un enjeu majeur que le NPA apporte publiquement son soutien à la candidature de Jean-Pierre Delannoy et que tous ses militants qui sont membres de la CGT participent à ce rassemblement et combattent plus largement pour la constitution d’un tel courant. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le NPA n’a pas de politique cohérente et systématique à l’intérieur de la CGT. Pire, suite à la rencontre entre des représentants de la CGT et des dirigeants du NPA, ceux-ci ont cru bon de rassurer les bureaucrates qui au printemps avaient accusé le NPA, dans la presse, de vouloir influer sur l’orientation de la CGT : « Le NPA a tenu à dire à la CGT que sa crainte de construction d’un courant NPA dans la CGT, était sans fondement. » (10) Cela permet à Thibault de donner, dans Le Monde (11), un satisfecit au NPA : « Autre chose est que des partis prétendent dicter ce qui doit être notre ligne de conduite syndicale. Depuis que l’on a eu une rencontre avec le NPA, il y a moins de déclarations de sa part sur ce sujet. »

    Pourtant, aujourd’hui, ce sont les patrons et le gouvernement qui, en dernière analyse, « dictent leur ligne de conduite » aux bureaucrates de la CGT. Thibault et sa clique n’ont donc pas de leçons à donner aux militants anticapitalistes qui veulent redonner à la CGT une orientation de lutte de classe. Il revient bien évidemment aux militants de la CGT, et à eux seuls, de choisir l’orientation de leur organisation. Mais c’est précisément ce que refuse la direction confédérale en empêchant la démocratie syndicale, notamment la libre discussion et l’élection des délégués au congrès par la base, et en réprimant les syndicalistes et les syndicats qui s’opposent à sa ligne. C’est pourquoi un parti comme le NPA ne peut pas rester neutre, mais doit au contraire soutenir les militants et syndicats de la CGT qui veulent faire triompher à la fois la démocratie syndicale et une ligne anticapitaliste révolutionnaire. En ce sens, les militants syndicaux du NPA doivent être le fer de lance de la lutte antibureaucratique, pour aider les syndiqués à se rapproprier leurs syndicats. Et le meilleur hommage que Thibault et Cie peuvent leur rendre, c’est de continuer à les « dénoncer » dans la presse bourgeoise comme des artisans du combat pour le débordement des directions syndicales par la base, pour la convergence de luttes, pour la grève générale !

    Jean-Pierre Delannoy
    Jean-Pierre Delannoy intervenant au meeting de militants oppositionnels CGT du 29 novembre 2008 à Paris

    1) Créé à l’issue du meeting du 29 novembre 2008 à Paris, qui avait rassemblé 300 syndicalistes de la CGT.

    2) Cf. http://cgt-luttedeclasse.org/

    3) Principalement animé par des militants qui se revendiquent de la CGT de Frachon, cf. http://www.cl-cgt.fr/

    4) Principalement animé par des militants qui se revendiquent de la CGT de Frachon, mais aussi de Séguy, cf. http://www.frontsyndical-classe.org/

    5) Qui regroupe des militants de la CGT, de FO, de la FSE (Fédération syndicale étudiante) et des non syndiqués : cf. http://tousensemblelyon.over-blog.com/

    6) Animé par des militants de VP-Partisan (maoïstes « de gauche », anti-staliniens), cf. http://ouvalacgt.over-blog.com/

    7) Cf. http://courantintersyndical.free.fr

    8) Continuer la CGT, CUFSC, CGT–E Dalkia, Blog Où va la CGT, Fédération syndicale étudiante.

    9) Cf. http://courantintersyndical.free.fr/wp-content/bulletinforumsyndical1.pdf et http://courantintersyndical.free.fr/wp-content/bulletin2.pdf

    10) Cf. http://www.npa2009.org/content/communiqu%C3%A9-du-npa-rencontre-npa-cgt

    11) Cf. http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/09/bernard-thibault-compromis-ne-veut-pas-dire-compromission_1264674_3224.html

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