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    Ukraine : « Maïdan », une Révolution orange bis ?

    Par Julien Varlin ( 8 décembre 2013)
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    En 2004, des centaines de milliers d’Ukrainiens manifestaient contre le président Viktor Ianoukovitch élu par fraude. L’opposition, qui voulait un rapprochement avec l’Union européenne, était présentée dans nos médias (européens) comme « démocrate » face à un pouvoir pro-Russe « conservateur ».

    Mais une fois au pouvoir, ces opposants n’ont pas convaincu, et le même Ianoukovitch est redevenu président en 2010... Il s’est sans doute vengé en jetant en prison la médiatique Ioulia Tymochenko, mais il faut dire qu’il ne manquait pas de prétexte, car comme les autres, elle a ses casseroles, et fait partie de l’oligarchie capitaliste. Ce club des 100 personnes qui possèdent plus de 60% du PIB du pays.

    Depuis le 21 novembre, l’Ukraine semble revivre le même scénario de guerre froide avec le mouvement d’occupation des places (« maïdan » en ukrainien). Suite au refus du président de signer un accord avec l’UE, de grandes manifestations ont surgi, et même s’ils ont été surpris comme les autres, les pseudo-démocrates européistes en ont pris la tête. A ceci près que le rejet des partis établis est bien plus fort qu’avant. A Lviv, des organisations étudiantes ont même refusé le micro à un député (d’extrême-droite) de l’opposition, disant qu’ils ne voulaient pas entendre un politicien en place. Malheureusement le parti ultra-nationaliste Svoboda a gagné une certaine influence (ce sont eux qui ont abattu une statue de Lénine à Kiev).

    L’UE apparaît à beaucoup de manifestants comme un vague symbole de modernité, qu’ils opposent aux violences policières, à la censure et à la dégradation sociale. Les capitalistes de l’opposition, qui préfèrent le business avec l’Ouest, s’appuient sur ces espoirs. Certaines figures de l’opposition ont une certaine popularité, comme le champion de boxe Vitali Klitschko qui tient un discours anti-corruption et vaguement « social ». Mais il n’y a rien à attendre de son parti (qui est lié à celui d’Angela Merkel !).

    Ces politiciens n’ont aucune intention de remettre en cause l’exploitation de la majorité du peuple d’Ukraine, les travailleur-se-s. Ils se battent surtout pour savoir à quelle grande puissance il vaut mieux faire allégeance. La Russie et son gaz ? L’UE, attractive jusque là mais en crise totale ? Pendant ce temps le quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. Il est urgent que les jeunes et les travailleur-se-s mettent au centre leurs propres intérêts, en ne comptant que sur leurs propres forces. Là bas comme ici, il faut une vraie révolution, rouge !

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