SNJ des 2-3 mars : prêt-e-s pour la lutte, mais la politique reste taboue
L"orientation
proposée dans la « feuille de route » contenait un
grand nombre de points d'accord. Les attaques du gouvernement
Hollande contre notre classe se déclinent dans la jeunesse, en
particulier avec la loi Fioraso qui entérine et aggrave la LRU. La
nécessité de s'y opposer résolument était bien sûr le point
commun entre tous-te-s les camarades du Secrétariat National des
Jeunes du NPA.
Par
contre, nous regrettons qu'il y ait eu certaines tendances à la
caricature dans la discussion. Notamment
de certains camarades ayant voté X au congrès, qui suspectent
facilement nous et la majorité du secteur jeune de gauchisme.
Par exemple, penser qu'il faut préparer la mobilisation sur les facs
ne signifie pas que l'on veuille déclencher des actions minoritaires
dès maintenant et négliger le travail d'information.
Nous
avons défendu l'idée qu'il fallait mettre en avant la convergence
des luttes face au gouvernement. C'est une orientation qui doit être
celle du NPA partout où il intervient, mais cela passe aussi par la
convergence des étudiant-e-s mobilisé-e-s avec les boîtes en
lutte. Nous sommes d'accord que cela implique en priorité de tout
faire pour qu'un mouvement étudiant démarre contre la loi Fioraso.
Mais cela n'empêche pas de prendre des initiatives en proposant aux
jeunes radicalisé-e-s de soutenir les travailleurs/ses par des
caisses de grève, des délégations, des meetings communs... Au
contraire nous pensons que cela peut contribuer à stimuler la
combativité des un-e-s et des autres.
Nous
avons aussi défendu la perspective d'un pôle alternatif aux
directions syndicales, pour faire sauter le verrou qu'elles mettent
sur les luttes. Là encore, certain-e-s ont voulu y voir une démarche
de contournement des syndicats.
Pourtant nous savons bien qu'une grande partie des radicalisés se
trouvent dans les syndicats, et qu'il est nécessaire de s'appuyer
sur eux. Mais pour devenir majoritaires et viser à disputer la
direction du mouvement, il faut à la fois organiser les plus
combatifs/ves dans les syndicats, et réunir syndiqué-e-s et
non-syndiqué-e-s dans les luttes pour les diriger collectivement
(dans les AG, coord...).
Enfin,
nous avons réaffirmé notre conviction qu'il faut articuler les
luttes immédiates et notre projet révolutionnaire : le pouvoir
auto-organisé des jeunes et des travailleurs. Pour faire progresser
politiquement ceux et celles qui luttent à nos côtés, et en gagner
un maximum au NPA, il faut expliquer quelle est notre perspective,
pourquoi elle est à la fois possible et nécessaire. Concrètement,
cela doit être expliqué dans notre journal, faire partie des
conclusions politiques de nos tracts. Dans
un début de mouvement étudiant, lorsque des AG commencent à se
réunir et que le but est avant tout d'informer, il est
compréhensible de ne pas exprimer toutes nos idées. Mais quand les
AG se renforcent, on peut les considérer comme des « mini-soviets »
et ne pas hésiter à y faire des interventions du NPA assumées !
La
majorité du secteur jeune (PY au congrès) est hostile à l'idée
d’aborder ouvertement la question du pouvoir : le moment ne
serait pas venu. Ce n’est pas notre conception de la démarche
transitoire, mais ce débat est toujours écarté. Le résultat,
c"est que la « politique » reste taboue.
Nous
avons pu discuter sereinement en commission de tous les amendements,
la quasi-totalité étant acceptée a priori sans vote après des
reformulations. Nous n'avions pas d'illusion sur l'amendement
posant la question du pouvoir, puisque la majorité
a clairement expliqué que cela n'aurait pas d'impact sur
l"orientation réelle. Mais d'autres camarades de la majorité se
sont montrés plus hostiles qu'indifférents et ont soumis au vote
cet amendement et même celui sur la convergence des luttes avec les
salarié-e-s : ils ont alors été rejetés.
Nous
nous sommes donc abstenus sur la résolution : selon nous un
parti anticapitaliste ne peut se contenter de voter « pour la
lutte » sans débattre franchement de ce qu'il y défend.
Évidemment, cela n'empêche pas que nous serons ensemble dans les
mobilisations qui ne manqueront pas de surgir...
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