Avelan libre, la lutte doit continuer pour la régularisation de tous les sans papiers et l’arrêt des expulsions massives !
Mardi
19 Mars dernier, Avelan Ntsiete a été arrêté par la police
orléanaise sur ordre de la préfecture pour être expulsé le
lendemain même. Congolais, Avelan n’a pas de papiers de résident
malgré ses demandes incessantes auprès de la préfecture depuis son
arrivée en France en 2009. Il est musicien et travaille dans des
écoles de musique de l’orléanais, aussi bien en tant que
professeur qu’en tant que directeur adjoint ou qu’en tant que
trompettiste.
Ironie
du sort, Avelan s’est fait arrêté alors qu’il était en costume
pour aller diriger les cérémonies de commémoration de la guerre
d’Algérie… Le symbole est fort et en dit long sur l’hypocrisie
de l’état français !
Une
grosse mobilisation s’est mise en place dès le lendemain de son
arrestation et de sa conduite au centre de rétention du Mesnil
Amelot (proche de Roissy) grâce à ses amis musiciens et à des
associations comme RESF et RUSF. Jeudi matin un rassemblement
impressionnant d’environ 200 personnes est allé demander la
libération de ce sans-papier devant la préfecture et ses chiens de
garde de flics. Les musiciens ont joué plusieurs fois l’Hymne
à la joie
de Beethoven pour se faire entendre.
Devant
la colère contenu de son professeur de trompette, porte-parole de la
mobilisation pour l’occasion ( « Aujourd’hui
c’est un rassemblement pacifique, je ne veux pas de débordement,
mais si ils ne veulent pas nous entendre, alors là, on mettra le
bordel… »)
et devant la mobilisation inattendue, la préfecture a cédé et dès
l’après-midi même le ministère annonçait la libération
d’Avelan un quart d’heure avant sa montée dans l’avion. Preuve
une nouvelle fois, de l’utilité des fortes mobilisations dans la
rue…
Aujourd’hui
Avelan attend sa régularisation.
Mais
s’il faut retenir quelque chose de cet événement c’est bien
qu’Avelan a eu de la chance d’être musicien et d’être intégré
socialement, car sans mobilisation de la part de ses amis et
collègues, il aurait sans doute été expulsé. Car de nombreux
sans-papiers comme lui font des petits boulots à droite à gauche ou
sont au chômage ; et lorsque la police vient les chercher pour
les expulser, il y a rarement une mobilisation comme celle d’Orléans
la semaine dernière.
La
France a expulsé 36 822 étrangers en 2012, un record contre
32 912 en 2011, soit une hausse de 11,9 % ! Le gouvernement
socialiste continue la politique anti-immigrée de la droite.
Pire,
Valls, lors d’une interview au Figaro
(du vendredi 15 mars) a déblatéré un discours raciste et
anti-immigré au sujet des Rroms.
Tout y passe. Des références à la délinquance, aux trafics, à la
prétendue non-acceptation des Rroms par les habitants des quartiers
populaires touchés par la crise, comme si les Rroms en étaient à
l’origine… Il ira même jusqu’à dire, reprenant en son compte
une phrase qu’il attribue au Premier ministre roumain, « Les
Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner ».
Pas besoin de lire entre les lignes pour y voir une pure xénophobie
d’État.
Tout
ceci montre que, même si la libération d’Avelan est une bonne
nouvelle, nous devons lutter non pas seulement pour des individus
mais pour la régularisation de tous les sans-papiers sans exception
et pour l’arrêt des expulsions du territoire des étrangers. Mais
pour cela il faut mettre en place une politique du logement, il faut
que tout le monde ait un travail, vive dignement, avec une couverture
sociale minimale et un salaire minimal. Et ce n’est ni la droite ni
les prétendus « socialistes » qui mettront cela en
place. Car le capitalisme qu’ils défendent tout deux va à
l’encontre des droits sociaux et de la liberté de circulation. Il
faudra l’abattre, et par une révolution socialiste réorganiser la
société pour enfin détruire le racisme d’État et donner les
mêmes droits à tout le monde, français, immigrés, Rroms, et
socialiser les moyens de production pour permettre à toutes et tous
de vivre dignement.
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