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En prison la famille Fillon !
Alors oui, nous sommes contre les prisons, mais dans une société ou police-justice-prison forment un triumvirat pour l'instant implacable, nous revendiquons le devoir d'emprisonnement de François, Pénélope and co.
D'autant qu'au programme du candidat LR, il est stipulé que la construction de 16.000 places de prisons est une nécessité pour « inverser la logique de l'impunité en matière de crimes et délits »1. Il sait de quoi il parle.
Un programme ultra-sécuritaire pour les autres
Il est intéressant, après avoir lu et entendu les déclaration de François-la-victime-d'un-complot-institutionnel du type « Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs », « la seule chose qui m'empêcherait d'être candidat, c'est si mon honneur était atteint, si j'étais mis en examen » ou encore « Mais la justice n'a pas pris de décision […] je suis candidat et j'irai jusqu'à la victoire »2 de jeter un coup d’œil a ce que propose le candidat de la droite dure en matière de sécurité.
Pour cela, lire les phrases en gras donne un bon aperçu et résume bien la situation : « La délinquance est la conséquence … L’impunité … quasi impunité des délinquants ... ». Le titre même de ce chapitre est exemplaire : « ma politique tient en deux mots : IMPUNITÉ ZERO »3
Fillon veut interdire les manifestations, rétablir la double-peine, « organiser la résistance de la société française », renforcer les contrôles aux frontières, armer les policiers municipaux etc etc.
Il veut se montrer ferme, en agitant le drapeau du terrorisme, contre l'ensemble du monde du travail et principalement des musulman.ne.s assimilé.e.s. Par contre, concernant les escrocs en costard-cravate qui navigue entre Sénat/Matignon/Mairies, aucun mot.
François sort son treillis
Souvenons nous du 28 août lorsque François, en campagne pour les primaires déclarait : « Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen? »4 Il s'adressait à Sarkozy, lui reprochant ses multiples frasques judiciaires, allant même jusqu'à le trasher sévèrement « Avoir une haute idée de la politique signifie que ceux qui briguent la confiance des Français doivent en être dignes. Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs ».5 Que les chiens se dévorent entre eux, c'est très bien.
5 mois plus, tard, le canard enchaîné fait les premières révélations. Pénélope Fillon à brassé 600.000 puis 900.000 euros à rien faire, ses enfants ont eu leur études d'avocat (comment concevoir que ces pourritures sont actuellement avocat.e.s?) payées par l'argent que papa à détourné. Celui qui à construit toute sa campagne sur la droiture, la fermeté, la dignité et l'honneur se voit d'un souffle balayé. Balayé mais pas au tapis.
« Fillon tiens bon face aux juges »6
Voilà le titre d'un article du Figaro d'hier, qui résume bien la pensée d'une partie de la classe dominante : Fillon se bat contre des juges, non pour se défendre de ce qui lui est reproché mais de ce qu'on lui fait subir (comme Marine LePen qui avait déclaré être la victime d'un complot et qui avait affirmé qu'elle ne se présenterai à la police malgré sa convocation).
En clair, François ne s'explique jamais sur les accusions, jamais il ne dément clairement ce qui lui est reproché, si ce n'est lors d'une vague conférence de presse ou il se montre particulièrement évasif7. Jamais il n'est capable de sortir la moindre fiche de paye au nom de Pénélope. Jamais il n'est capable de sortir la moindre fiche de paye de ses gosses.
Lorsque que France2 publie l'interview8 que Pénélope avait donné à un média britannique, dans laquelle elle déclarait qu'elle n'avait jamais travaillé pour son mari (alors que vu ce qu'elle à touché comme fric elle devait être attachée parlementaire depuis quelques années) deux questions se posent : soit Pénélope est une grosse mytho, soit François est un gros mytho. Ou les deux.
Depuis hier, François et Pénélope sont mis en examens, ce qui signifie que tous deux vont être entendus par des flics, des juges, des avocats. Pourtant, nouveau coup de théâtre : dans la ligne de son mentor Charles de Gaulle, François déclare qu'il ne lâchera rien, et qu'il s'en remet au jugement du peuple, au jugement « démocratique ». Une journaliste de droite quelconque du Figaro écrit même :« François Fillon s'en remet au peuple, au fameux bon sens populaire. Le pari est risqué mais courageux »9. C'est la même journaliste qui, pendant les manifestations contre la loi travail écrivait « Arrogance et tyrannie d'un mouvement qui ne sait plus où il va, aveuglé par des intérêts purement corporatistes, insoucieux des conséquences de ses actes sur le reste du pays »10. Le bon sens populaire, pour elle et sa clique consisterai donc à élire Fillon et à ne pas se battre pour ses conditions de travail. On voit la mentalité.
Quoi qu'il en soit, ce que fait François Fillon témoigne de l'arrogance insupportable de la bourgeois. Il se prends de nouveau pour son modèle, le général qui, face au mouvement de mai 68, était revenu en déclarant « la réforme oui, la chienlit non ». Moi contre eux. Hier, le candidat de la La France Libre, La France Debout déclarait donc« Je ne cèderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas. J'irai jusqu'au bout, parce qu'au-delà de ma personne, c'est la démocratie qui est défiée ». Lui qui avait déclaré quelques mois plus tôt que seule une mise en examen le ferai se retirer s'en bat désormais les gonades.
Une crise majeure
Quoi qu'il en soit, cet épisode est une crise majeure pour le plus gros parti de gouvernement de France. Déjà des dizaines de pontes du parti lâche Fillon, pour sauvegarder le peu d'amour propre qu'il leur reste et essayer de gratter quelques postes pour les législatives. Bruno Lemaire, candidat à la primaire de la droite, à dès hier fait défection. Accoyer, Larcher, Bertrand le lâche. L'UDI à renoncé. C'est la débandade.
Les négociations internes ont lieu, « Juppé se tient près »11, Sarko discute avec les différentes sensibilités du parti. Il semble très compliqué pour Fillon de maintenir sa candidature sans risquer l'implosion du parti, ce que certains ténors refuseront. Pourtant, le candidat ne lâche rien comme en témoigne sa venue au salon de l'agriculture alors même que des flics, pourtant chouchoutés, n'étaient pas trop pour « «On avait tout prévu pour ce matin. Mais il a annulé. Du coup, tout a dû être revu à l’arrache quand il a annoncé sa venue pour cet après-midi.» Résultat ? «C’est le bordel.» 12. Des militant.e.s LR ont été appelées en renfort pour faire masse mais ils eurent du mal à couvrir les « voleurs » « menteurs » « escrocs » venant du bas peuple.
Un rassemblement aura d'ailleurs lieu dimanche à Paris au Trocadéro, dans l'objectif de faire croire à une preuve du soutien populaire à la famille Fillon.
Nous contre eux
Au delà de cette crise, il est scandaleux que des politicien.ne.s cumulards, qui détournent des fonds publics, qui vivent dans des châteaux et qui brassent des millions d'euros par an puissent affirmer, face caméra, qu'ils et elles ne se présenterons pas à des convocations policières et judiciaires.
C'est scandaleux car, pendant ce temps, des victimes de violences policières n'ont toujours pas droit à la justice. Car des flics meurtriers et violeurs sont toujours en liberté. Car Bagui Traoré est mis en examen de manière complètement injustifiée et risque la prison. Car des assigné.e.s à résidence sous des motifs fallacieux risquent la prison ferme s'ils et elles ne pointent pas jusqu'à trois fois par jour dans les commissariats. Car des gens ayant participé à des manifestations ont été condamné en comparution immédiate à des la prison ferme sur simple témoignage policier.
Cette affaire montre le fossé entre « eux » - c'est à dire les membres de la classe dominante : politiciens professionnels, grands patrons, banquiers d'affaires etc – et nous, les travailleurs.euses exploité.e.s quotidiennement, qui subissons la police et la justice de classe.
Comme le dit à juste titre Philippe Poutou, « les racailles, c'est eux »13 ! Et face a cette racaille, nous organiser est indispensable.
1 https://www.fillon2017.fr/projet/securite/
2 http://www.charentelibre.fr/2017/03/01/affaires-et-justice-les-declarations-successives-de-francois-fillon,3088069.php
3 https://www.fillon2017.fr/projet/securite/
4 http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/08/28/97001-20160828FILWWW00076-fillon-qui-imagine-le-general-de-gaulle-mis-en-examen.php
5 http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/fillon-sur-sarkozy-qui-imagine-le-general-de-gaulle-mis-en-examen-28-08-2016-6075119.php
6 http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/03/01/35003-20170301ARTFIG00363-francois-fillon-tient-bon-face-aux-juges.php
7 http://www.rtl.fr/actu/politique/badge-a-l-assemblee-missions-obscures-francois-fillon-repond-a-chaque-accusation-contre-penelope-fillon-7787104966
8 https://www.youtube.com/watch?v=KLx3BWzfP-4
9 http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/03/01/31001-20170301ARTFIG00342-francois-fillon-et-le-grand-bal-des-tartuffes.php
10 http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/06/07/31003-20160607ARTFIG00126-greves-contre-la-loi-travail-dans-une-france-en-crise-l-egoisme-syndical.php?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&link_time=1465378569#xtor=AL-155-[facebook]
11 http://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/affaire-fillon-alain-juppe-est-pret-02-03-2017-2108705_1897.php
12 http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/03/01/voleur-president-la-visite-contrastee-de-fillon-au-salon-de-l-agriculture_1552586
13 https://www.facebook.com/poutou.philippe/videos/1250962881623573/