Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- 85.000 € récoltés par les Editions sociales et La Dispute (24/08)
- Extrême droite : la résistible ascension | #AMFIS2024 (23/08)
- Conférence de Mélenchon : "Moment politique" | #AMFIS2024 (23/08)
- GRAND ENTRETIEN AVEC JOHANN CHAPOUTOT | #AMFIS2024 (23/08)
- Mathilde Panot sur LCI ce vendredi matin (23/08)
- Manuel Bompard sur France Info ce vendredi matin (23/08)
- Bangladesh : les travailleurs commencent à bouger (23/08)
- SECURITE ET PROTECTION SOCIALE : UNE NOUVELLE RÉVOLUTION EST POSSIBLE | CONFÉRENCE AMFIS 2024 (23/08)
- Donner un sens aux élections présidentielles au Venezuela (22/08)
- Léon Trotsky : vie et luttes d’un révolutionnaire (22/08)
- Interview de Lucie Castets sur BFM lundi soir (20/08)
- Loren Goldner (1947-2024) (19/08)
- Colombie : deux années progressistes sous les fourches caudines de l’oligarchie (19/08)
- DE L’ALGÉRIE À LA PALESTINE : FRANTZ FANON, LE COMBAT ANTICOLONIAL (18/08)
- Dernier avertissement au capitaine du Titanic (18/08)
- Si Macron refuse de se soumettre au vote du peuple, le Parlement doit le démettre (17/08)
- L’incroyable aventure de M. Volodymyr Zelensky à Koursk (17/08)
- Vu de Grèce. Paris organise les “pires JO depuis des décennies” (17/08)
- Quelle est la prochaine étape pour le Bangladesh ? (14/08)
- Emissions de France Culture sur Karl Marx (14/08)
- Décès de l’économiste marxiste Pierre Salama (12/08)
- L’horreur au cœur de la farce. Sur les émeutes racistes au Royaume-Uni (11/08)
- La guerre de libération de 1971 et la révolution inachevée au Bangladesh (09/08)
- Royaume-Uni : la peur change de camp alors que des manifestations massives défient l’extrême droite (08/08)
- La bataille pour le Venezuela (08/08)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site de la france insoumise
- Site du NPA-Révolutionnaire
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
Sur le roman "Jour couché" d’Emilio Sciarrino
Article publié sur le site du NPA
Roman d’Emilio Sciarrino, éditions la Brune au rouergue, 2019, 256 pages, 19,80 euros.
« Nous avons examiné votre dossier, il est magnifique. Nous cherchions justement un spécialiste en pensée critique et philosophie des lapins. Vous avez gagné votre poste à deux mille carottes par mois. Bienvenue dans l’université des lapins. »
Pour savoir comment Marco en est arrivé là, il faudra lire ce roman passionnant. « J’ai trente ans et je suis un raté », écrit-il en guise de présentation. Ce qui suit est une satire noire de la vie s’offrant aux jeunes (sur)diplômés – la « génération précarité » à laquelle ce roman offre de drôlement cruelles « leçons de réalité ».
Tableau sans concession
Après une thèse à « Sorbonne City », Marco se retrouve rapidement au chômage et sur la paille. Entre les exigences de Pôle emploi et les vacations à « Sciences Mo », c’est à peine s’il a le temps de participer à l’étonnant mouvement « Jour couché » (librement inspiré de Nuit debout). Il trouve alors un emploi de « jeune homme au pair » auprès d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne… qu’il ne peut garder qu’en répondant à des sollicitations toujours plus extravagantes.
Surqualifié pour ces emplois précaires, Marco envisage aussi d’autres options. Start-up, CAPES, écriture d’un best-seller, Air BnB : autant de possibilités de décrocher la lune, dont il ne sait pas trop s’il doit y croire. Ces affres laissent peu de place à l’amour de Marie et l’amitié de Jean, eux-mêmes consumés par la course à la réussite sociale.
Le résultat est un tableau sans concession, quoique souvent comique, d’une réalité dans laquelle pourront se reconnaître de nombreux et nombreuses travailleurEs, jeunes et moins jeunes. Ce réquisitoire n’épargne pas certains travers que peut engendrer l’absence de perspectives, comme le doute, l’inertie mais aussi l’arrivisme individualiste : car le rêve de « gagner beaucoup d’argent » apparaît en fin de compte comme une impasse sordide.
Le style vif et clair, la narration dynamique et l’imagination débridée, nourrie de nombreuses références littéraires (on pourra s’amuser à relever les pastiches de Jean-Paul Sartre, par exemple) retiennent l’attention des lecteurEs, depuis la première page jusqu’à la dernière.
Un beau roman qui mérite d’être lu par les anticapitalistes, ce qui permettrait notamment de dissiper certains préjugés à propos des jeunes intellectuelEs… mais qui peut aussi aider ces dernièrEs à prendre conscience des formes particulières d’injustice auxquelles ils et elles sont confrontés.