[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Orange / France Télécom : Quand le «  harcèlement moral » désigne le rouleau compresseur capitaliste qui écrase des vies.

    Par Nemausa (12 juillet 2016)
    Tweeter Facebook

    Enfin ! Après 7 ans d’attente, Didier Lombard le PDG d’Orange, (Entreprise privée issue du démantèlement du service public des télécommunications) et quelques-uns de ses porte-flingue vont être jugés pour « harcèlement moral ». On peut s’étonner de cette qualification très « clinique » alors que ces individus en costard cravate, employant des techniques managériales d’une cruauté inouïe, ont, entre autres dégâts, poussé une soixantaine de salariés au suicide entre 2008 et 2009.

    Cette affaire constitue un cas d’école sur les ravages du capitalisme sur lequel il convient de s’appesantir.

    Comment, après les destructions de la guerre, dans une France exsangue, est-on passé de la création d’industries innovantes dans des secteurs clés et de services publics performants bénéficiant à toutes et tous, à leur sacrifice systématique sur l’autel du profit maximum ? Tout ceci bien sur, au grand bénéfice de quelques capitaines d’industrie soutenus par des politiques sans foi ni loi de tous bords.

    A la fin de la dernière guerre mondiale, la bourgeoisie française a été obligée de faire son deuil du confortable marché intérieur constitué par ses colonies. Elle s'est alors lancée dans les innovations technologiques afin de conquérir une place sur un marché mondial dans lequel elle était pratiquement absente. C'est ainsi que les gouvernements de l'époque ont lancé de grands programmes publics de recherche et développement technologique dans le nucléaire, la téléphonie numérique, la télématique, le train à grande vitesse, l’aéronautique, la production agricole de masse etc. Ces programmes volontaristes ont été mis en place à travers à des centres de recherches publics créés un peu partout en France dans le cadre de l’aménagement régional, ce qui a considérablement développé l'emploi local. Réunissant les meilleurs chercheurs formés par les grandes écoles et l'université, ces centres de recherche ont été adossés à de grandes entreprises, certaines créées de toutes pièces, pour développer ces recherches sur le plan industriel.


    On a oublié aujourd’hui l'énorme investissement financier, en infrastructure mais aussi et surtout humain que cela a représenté. La mobilisation des chercheurs de haut niveau ainsi que leurs équipes, dans tous ces domaines cruciaux et les résultats obtenus ont été tellement remarquables qu'à l'étranger, il était demandé à la France d’envoyer ses experts expliquer comment on pouvait ainsi, dans le cadre d’une planification souple, marier secteur public et secteur privé. Le fameux ni ni…

    Hélas cette belle histoire qui avait tout du conte de fée pour innocents, a pris un nouveau tour quand la puissance publique a estimé que l'appareil industriel privé était suffisamment solide pour qu'on puisse lui faire cadeau de ces avancées technologiques afin qu’il en tire le meilleur profit. A grands renfort d’aides publiques à l’exportation, quand même.

    La privatisation de certains services publics comme les télécommunications a constitué une nouvelle étape. Lorsqu’il s’agit de vendre des services, que faire de toutes ces structures de recherche et de ces chercheurs et chercheuses hautement qualifié.e.s, maintenant qu'elles et ils avaient donné tout ce que l'on attendait d'elles et d’eux ? Les lois défendant les salariés étant encore fortes, les entreprises privatisées, pour éviter le coût des licenciements, ont procédé à des reclassements à la hache avec les conséquences meurtrières que l'ont connaît. A France Télécom, devenu Orange, du jour au lendemain ces salarié.e.s, encensés et mis en avant pour leurs compétences, mais dont les entreprises commerciales n'avaient que faire, se sont retrouvé.e.s brusquement ravalé.e.s au rang d'inutiles à caser ici ou là, ou à dégoûter pour qu’ils et elles s’en aillent « par la fenêtre ou par la porte » comme le PDG de d’Orange, en bon valet du capital a osé le dire. On notera au passage que le mépris de classe des donneurs d’ordre vis-à-vis de ces salariés, en col blanc, eux aussi, et hyper compétents, s’est appliqué avec la même rigueur et la même indifférence que s’il s’était agit de travailleurs non qualifiés jetables à merci. Sain rappel pour celles et ceux qui auraient oublié que le contrat de travail reste légalement un contrat de subordination entre employeurs et employ.é.e.s.

    Dans les médias bourgeois, aux mains de grands groupes industriels, bon nombre d’analystes à leur solde, expliquaient doctement que les français étant décidemment irréformables on se devait de leur signifier, énergiquement, s’il le fallait, la fin de « l’état providence ».

    Quant aux régions, comme la Bretagne et d'autres encore, où ces centres de recherche avaient été implantés, suivis par des créations d’usines (qui employaient beaucoup de femmes), elles ont été tout simplement été oubliées.

    Lorsque ces tueurs en col blanc d’Orange passeront enfin en jugement, prenons le temps d’aller leur crier notre révolte pour avoir sacrifié des vies au nom de ce capitalisme destructeur qui ne bénéficie qu’à une poignée de prédateurs.

    Pour autant, n’oublions pas leurs maîtres, ce patronat insatiablement vorace et leurs complices ; ces politiciens professionnels, « staliniens du capitalisme » adeptes béats de la mondialisation, qui se sont ligués pour précipiter des régions entières et le pays dans le chômage de masse. Pendant ce temps là, leurs biens étaient et sont toujours bien à l’abri dans les paradis fiscaux.

    Décidemment, parodiant Clemenceau : Mettons-nous bien dans la tête que la création de richesses pour toutes et tous est une question trop sérieuse pour la confier aux capitalistes !

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    Assemblée nationale

    Abrogation de la réforme des retraites et RN : retour sur un débat à gauche.

    L’utilisation par le RN de sa « niche parlementaire » (qui aura lieu ce 31 octobre) pour soumettre au vote une proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites a pris de court les députés du Nouveau Front Populaire. Les députés du NFP doivent-ils ou non voter cette proposition de loi ? La publication le 16 octobre dernier d’une tribune intitulée « Voter l’abrogation de la réforme des retraites avec le RN, c’est vaincre le RN et la Macronie… en même temps ! » et signée entre autres par Frédéric Lordon, Annie Ernaux, Stathis Kouvélakis, Houria Bouteldja, et Bernard Friot a déclenché un débat et des prises de positions au sein de la gauche réformiste et révolutionnaire, sur lequel nous reviendrons dans cet article. Le 23 octobre dernier, le groupe parlementaire de la France Insoumise ainsi que Jean-Luc Mélenchon se sont positionnés contre le fait de voter la loi d’abrogation. Le débat est donc désormais en quelque sorte « caduque » mais cela témoigne de la verticalité de l’organisation, qui tranche sans consulter les groupes d’action dont un certain nombre débattaient pourtant de cette question. 

    Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Cinéma

    Souleymane contre Retailleau

    Au moment même où le Premier ministre Barnier, otage du RN, annonçait un nouveau projet de loi contre les migrant-e-s, exigé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, sortait sur les écrans L’Histoire de Souleymane. Il faut courir voir ce film de Boris Lojkine, qui a du reste obtenu le prix du Jury de la section « Un certain regard » au dernier festival de Cannes et le prix d’interprétation masculine pour Abou Sangaré. Celui-ci n’est pas seulement l’acteur principal du film, époustouflant, mais aussi son inspirateur puisque l’histoire de Souleymane est en partie la sienne. Tous deux sont en effet Guinéens émigrés en France, sans papiers et pouvant donc à tout moment être embarqués par la police et expulsés – même si Abou Sangaré est en réalité mécanicien, alors que Souleymane est livreur à vélo. Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Transports

    La galère est de retour sur le RER B, à peine un mois après la fin des Jeux olympiques et paralympiques

    La semaine dernière, les usagèr-e-s du RER B ont à nouveau subi des perturbations massives, en particulier sur la partie Nord gérée par la SNCF – un regrettable retour à la normale, à peine un mois après la fin des Jeux olympiques et paralympiques. Chaque jour de la semaine, les retards s’accumulaient, les trains étaient annulés sans préavis et la communication était presque inexistante. Ce qui aurait pu n’être qu’un incident isolé est en réalité le symptôme d’un système ferroviaire en crise et d’un système capitaliste qui sacrifie les besoins des usagers sur l’autel de la rentabilité.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    France

    Le meurtre du cycliste Paul Varry relance la colère contre la violence routière et la voiture-reine

    La mort de Paul Varry, tué à 27 ans alors qu’il roulait en vélo à Paris, suscite une immense émotion. Il ne s’agit pas seulement de tristesse, mais aussi de colère. Les premiers témoignages indiquent en effet que le chauffard a fauché volontairement le cycliste. La voiture du meurtrier se trouvait sur la piste cyclable, boulevard Malesherbes, et il a d’abord heurté la victime, en lui roulant sur le pied. Il semble que Paul ait alors tapé sur le capot ou le rétroviseur du véhicule. C’est alors que le conducteur, furieux qu’on ose s’en prendre à son gros SUV Mercedes, l’a écrasé volontairement, ce qui a entraîné sa mort par hémorragie rapide.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook