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Remarques sur l’interview de Philippe Poutou à Europe 1 le 26 juillet
Sur Europe 1 le 26 juillet, Philippe Poutou a déclaré : « Il n’y a personne au NPA qui refuse de s’allier avec Mélenchon. » Bien sûr, il s’agit d’une des premières interviews importantes du candidat de notre parti et il n’est pas facile de répondre aux questions-pièges des journalistes. Pour autant, beaucoup de camarades ont été particulièrement surpris d’entendre à la radio qu’aucun d’entre nous n’était opposé par principe à une alliance avec Mélenchon. Les camarades partisans de l’ex-position 2 et de la position 4 — qui ensemble représentaient au dernier congrès un tiers des effectifs du parti — ainsi que certains camarades de l’ex-position 1, opposés depuis longtemps à toute alliance électorale avec le Front de Gauche, se sont sentis pour le moins niés !
Voici, mot pour mot, les paroles de Philippe Poutou :
Question de Europe 1 : Est-ce que vous faites partie de ceux au NPA, qui ont dit : « On s’associe pas avec lui, Mélenchon » ? Il vous le proposait. Pourquoi vous avez refusé ?
Réponse de Philippe Poutou : On n’a pas refusé. Mélenchon est parti candidat très rapidement, enfin, a annoncé sa candidature. Malheureusement, il n’y a pas eu de véritable discussion sur la possibilité de se présenter ensemble. Donc il n’y a pas au NPA des camarades qui ont dit « non, on ne s’allie pas avec ». (Voir la fin de cet article pour une version plus complète de l’interview.)
Le fil conducteur de l’interview, concernant les rapports avec Mélenchon, a consisté à regretter qu’il n’y ait pas eu de discussion et finalement d’alliance ; à plusieurs reprises, Philippe Poutou a évoqué « la gauche de la gauche » dont il s’agirait de faire « l’unité ». Par ailleurs, le discours de Philippe Poutou ne s’est pratiquement pas distingué de ce qu’aurait pu dire Mélenchon. Nous n’aurions qu’une seule différence fondamentale avec le candidat du Front de Gauche : l’indépendance par rapport au PS ! S’il est certes pertinent de souligner cette différence, ce qu’a très bien fait notre camarade, on ne saurait s’arrêter là. Le but de notre candidature selon Philippe Poutou : « construire à la gauche de la gauche une force qui puisse peser dans la vie politique ». Rien d’autre !
Bien sûr, notre camarade a proposé de « discuter de la répartition des richesses », « discuter de cette économie capitaliste qui est aberrante, puisque aujourd’hui c’est l’appauvrissement », etc. Il a dénoncé d’un côté les banques « qui se font des milliards de profits, et d’un autre côté, c’est la pauvreté ». Mais en se contentant de cela, il n’a rien dit de plus que Mélenchon. Philippe n’a pas su ou pas cherché à tracer une perspecive ou une orientation concrète. Pour lui dans cette interview, le NPA chercherait tout au plus à « s’appuyer » « sur la mobilisation des peuples partout en Europe », en avançant des « idées sociales » pour, au final « être une force politique qui puisse peser dans la vie politique ».
Nous pensons qu’un tel discours, s’il était maintenu par la direction de notre parti, aurait bien du mal à inspirer les masses populaires, à les aider à combattre le patronat et le gouvernement. L’argumentation n’est pas assez convaincante et ne fait que renforcer l’idée que le NPA aurait dû se présenter avec Mélenchon, puisque nous serions si proches politiquement, à part quelques petites divergences ! Et qui serait alors convaincu que la question de l’indépendance par rapport au PS puisse être tellement fondamentale, si nos programmes se ressemblent beaucoup par ailleurs ? Notre incapacité à nous allier avec le Front de Gauche sera tout naturellement perçue comme du sectarisme.
Ce qu’il faut à l’avenir, c’est que le candidat de notre parti parle des différences vraiment fondamentales avec Mélenchon. Ce dernier veut changer les choses en utilisant les institutions de la République, et ainsi faire passer quelques réformes consistant à renforcer le pouvoir de l’État face aux marchés et à prendre de l’argent aux riches pour le redistribuer plus équitablement. Le NPA, par contre, dans ses principes fondateurs mêmes — et au-delà de leurs ambiguïtés —, affirme bien la nécessité de « renverser les institutions » par l’auto-organisation des masses et d’exproprier les banques et les grands groupes capitalistes, pour que notre programme soit réalisable. On ne sera pris au sérieux que si l’on montre bien l’incompatibilité entre ces deux approches.
Il ne s’agit pas ici de se livrer à une critique en règle du camarade candidat. La responsabilité de cette orientation — ou plutôt de cette absence d’orientation et de programme — n’incombe pas au camarade Philippe Poutou, mais à la direction du parti qui définit les axes de la campagne. Il est urgent de corriger le tir et nous sommes convaincus que, en ce tout début de campagne, cela reste possible. Car autrement, on aurait du mal à voir une différence claire avec ce qu’aurait été une candidature de Myriam Martin, que la « gauche » du NPA voulait à tout prix éviter.
La gauche du parti que représentait l’ancienne « Position 2 » a fait le choix, lors de la Conférence nationale, de constituer une majorité de direction avec une bonne partie de l’ancienne direction — la « Position 1 », qui venait d’exploser. Nous avons pour notre part expliqué que, ce faisant, les dirigeants de la P2, loin de contribuer à une clarification du programme dans un sens révolutionnaire, risquaient de participer à une orientation qui ne se distingue guère de celle défendue par l’ancienne direction. Nos craintes semblent malheureusement renforcées à la fois par la signature de l’appel réformiste « Non à la soumission aux marchés financiers » (1) et par l’orientation de la campagne telle qu’elle a été défendue par Philippe Poutou sur Europe 1. Mais nous espérons vivement que les camarades de la P2 et de toute la gauche du parti n’ont pas tout simplement capitulé et qu’ils vont réagir au plus vite pour redresser la barre en clarifiant sur le fond politique.
Malgré nos divergences politiques importantes avec la nouvelle majorité, nous continuerons à nous mobiliser pour la candidature Poutou et ferons la campagne. Mais, avec les autres militantes et militants partisans d’une orientation révolutionnaire, nous poursuivrons notre lutte pour tenter de clarifier le flou du programme du NPA, tout en l’ancrant dans les revendications immédiates des travailleurs et des jeunes. Cela commence par la nécessité de défendre l’idée que le NPA ne ressemble en rien au Front de Gauche.
L"interview de Philippe Poutou sur Europe 1
Pour information et pour faire comprendre ce qui motive la présente contribution, voici ce que Philippe Poutou a dit, lors de cette interview, sur les positions du NPA et ses relations avec le Front de Gauche (en laissant de côté les réactions du candidat aux événements de Norvège) :
Europe 1 : [...] Ça sert à quoi d’être candidat ?
Poutou : Ben nous on représente un courant d’idées, on est anticapitaliste et on a pas mal de choses à défendre et on a la légitimité d’être présent dans cette campagne-là, et c’est surtout ce qu’on a envie de dire : c’est discuter de la répartition des richesses, discuter de cette économie capitaliste qui est aberrante, qui est révoltante, puisque aujourd’hui c’est l’appauvrissement. Justement de plus en plus, on voit d’un côté, des milliards qui s’accumulent, des profits, les banques qui se font des milliards de profits, et d’un autre côté, c’est la pauvreté. C’est tout ça qu’on a envie de dénoncer.
Europe 1 : C’est quoi l’objectif du NPA dans cette présidentielle? […]
Poutou : On a plusieurs objectifs. Il est évident que notre adversaire c’est Sarkozy, et le Front National. C’est l’adversaire principal. Mais à côté de ça, il y a un manque de perspectives sociales. Si demain Sarkozy perd, qu’est-ce qu’il y a à la place? Un Hollande ou un Aubry? Et là, ça suscite pas beaucoup d’espoir non plus, donc ça revient à défendre cette idée : il faut qu’il y ait, à la gauche de la gauche, une force politique qui se développe, il faut qu’il y ait de la contestation. C’est pour cela qu’on s’appuie sur la mobilisation des peuples partout en Europe. L’issue, elle est dans la révolte sociale, pour changer le système.
Europe 1 : Mais est-ce qu’il ne valait mieux pas, comme vous le proposait Jean-Luc Mélenchon, s’associer avec quelqu’un comme lui, pour peser davantage, au second tour, sur le candidat de gauche, Martine Aubry ou François Hollande, ou un autre.
Poutou : On souhaite qu’il y ait effectivement, à la gauche de la gauche, quelque chose qui se construise, une sorte d’unité, et le fait est qu’on n’y a pas réussi. Il y a des divergences…
Europe 1 : Est-ce que vous faites partie de ceux au NPA, qui ont dit : « On s’associe pas avec lui, Mélenchon.» ? Il vous le proposait. Pourquoi vous avez refusé ?
Poutou : On n’a pas refusé. Mélenchon est parti candidat très rapidement, enfin, a annoncé sa candidature. Malheureusement, il n’y a pas eu de véritable discussion sur la possibilité de se présenter ensemble. Donc il n’y a pas au NPA des camarades qui ont dit « non, on ne s’allie pas avec ». Le problème, c’est qu’il y a des divergences politiques. Il y a des points communs, c’est certain, et on le verra dans la campagne, il y aura des choses qu’on va défendre ensemble. Mais il y a des divergences politiques, notamment celle qui est fondamentale : c’est l’indépendance par rapport au Parti Socialiste. Nous on pense que la perspective, elle peut pas être avec le Parti Socialiste. On a vu ce qu’ils ont fait pendant des années au gouvernement, ils se sont attaqués aux salariés, ils se sont attaqués aux services publics, de la même manière que la droite le fait. Alors la question va se poser : c’est construire une force politique qui est complètement indépendante du Parti Socialiste. Et c’est un des gros désaccords que nous avons avec Mélenchon.
Et plus loin dans l’interview :
Poutou : Nous, ce qu’on a envie, c’est que Sarkozy, il soit giclé. Ce serait au moins cette petite victoire qu’on aurait dans ces élections-là. Mais ce qu’on a envie de dire aussi, c’est que le Parti Socialiste ne sera pas une solution. Il a une politique qui est libérale. On a vu ce qu’il a fait pendant des années. Le problème qu’on a aujourd’hui, c’est comment, effectivement, à la gauche de la gauche, construire une force politique qui puisse peser dans la vie politique.
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