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    Etats généraux du syndicalisme étudiant, quelles méthodes pour quels objectifs ?

    Cette contribution au débat a été faite de façon conjointe avec les camarades jeunes de la PFY

    Au dernier SNJ nous avons débattu du syndicalisme étudiant et de nos modalités d’interventions dans les universités. Nous faisons le constat que le mouvement étudiant traditionnel est en crise et est déstructuré. L’UNEF est en crise durable suite à l’effondrement du PS et à ses positions, ses méthodes et ses trahisons dans les derniers mouvements étudiants. Cette crise a été particulièrement visible dans la mobilisation de l'été dernier, la majorité de l’UNEF n'ayant eu de rôle majeur dans aucune des principales universités mobilisées. La fédération Solidaires étudiant.e.s est elle aussi en crise principalement dans ses instances de coordinations nationales. Parallèlement, de nombreux syndicats locaux se sont créés (UET, l’armée de Dumbledore, …). Le courant autonome est quant à lui en pleine croissance. Le point positif est que les deux derniers mouvements (contre la loi travail en 2016 et contre la sélection en 2018) ont fait naître une nouvelle génération militante dans les universités et ont vu se développer de nombreux comités de mobilisation (qui perdurent parfois au-delà de la mobilisation, comme à Jussieu) et des structures militantes locales ayant chacune leurs spécificités. Dans ce contexte nous ne pouvons que constater que les militant.e.s du NPA Jeunes ont fait des choix d’organisation étudiante syndicale (ou non) très divers (TACLE à l’UNEF, Solidaires étudiant.e.s, syndicat local comme l’UET ou le Poing Levé, ou encore abandon du syndicalisme étudiant).

    Pourtant, force est de constater que nous sommes face à une impasse :

    • aucun syndicat ne peut prétendre à avoir l’ampleur nationale qu’avaient l’UNEF et Solidaires pendant les mobilisations LRU

    • notre stratégie, qui demeure minoritaire dans la jeunesse, surtout face à l’expansion des autonomes, est pénalisée par notre éclatement dans différentes structures.

     Nous avons conscience qu’aucune solution d’ampleur ne sera trouvée du jour au lendemain. Néanmoins, nous devons commencer à poser des jalons qui permettront à la fois une recomposition du mouvement étudiant et à la fois une plus grande efficacité dans notre intervention et dans la défense de notre orientation.

    C’est pourquoi nous avons défendu au dernier SNJ que les derniers mouvements étudiants constituaient un moment crucial pour lancer une rencontre de tous les collectifs étudiant.e.s de lutte (anciens comités de mob, sections locales combatives de l’UNEF - Tacle par exemple -, ensemble des syndicats locaux de Solidaires étudiant.e.s, syndicats indépendants comme l’UET, …). Nous pensions cette rencontre comme encore un front intersyndical étudiant de lutte dans l'objectif d'une recomposition syndicale. Cela permettrait de mettre en contact des équipes militantes locales qui ne peuvent partager leurs expériences et élaborer collectivement en raison de l’éclatement total du syndicalisme étudiant.

    En parallèle les camarades de l’UET et le courant de l’UNEF rattaché à la FI ont eu un projet similaire. Une tentative d’états généraux du syndicalisme étudiant est impulsé et pourrait avoir lieu en décembre.

    Sur la méthode nous regrettons deux points qui, nous espérons, vont rapidement s’améliorer. Premièrement, il est dommage que ce projet n'ait pas été annoncé et discuté plus tôt dans les instances du NPA Jeune, ce qui aurait permis une plus grande efficacité pour élargir les forces le mettant en œuvre. Le deuxième point de méthode que nous regrettons est le fait que la rédaction de l’appel n’inclut pas plus largement. A notre sens il faudrait rendre public le fait qu’un tel appel est en cours de rédaction pour que les militant.e.s et les structures intéréssé.e.s s’y joignent. Les listes mail des anciennes CNE semblent parfaitement adaptées pour lancer un tel appel (y ajoutant bien sûr les mails des différentes structures précitées). Cela pourrait être fait avant la fête de l’huma où une réunion sur le sujet est prévu.

    De plus nous pensons qu’il faut faire attention à ce que ce projet ne se transforme pas en syndicat de la FI. Nous n’avons pour notre part aucun problème pour militer aux cotés de réformistes dans les syndicats, pour être plus fort.e.s dans nos luttes quotidiennes et plus efficaces dans nos mises en mouvements mais aussi pour faire la démonstration de notre orientation et les minoriser. Mais ici l’enjeu est selon nous de réunir tous les collectifs et syndicats étudiants de lutte et il faut faire attention à ce que ce projet inclue pleinement les collectifs militants issus des mouvements de 2016 et 2018.

    Sur le fond, comme cela a été souligné par des camarades à la réunion Jeunes de l’UDT, nous pensons qu’il faut faire attention aux mots d’ordre comme « le droit à la réussite ». En effet la réussite pour qui, pour quoi ? De celle des futures classes dirigeantes au service des capitalistes ? Ces états généraux ne doivent pas servir à propager une telle ligne pour le syndicalisme étudiant. Nous devons défendre le droit d’étudier de manière inconditionnelle indépendamment des entreprises et nous devons nous battre contre la sélection et défendre les droits qu’offraient jusqu’ici les diplômes. Si nous devons défendre les conditions d’études des étudiants, nous souhaitons plus généralement une université critique, libre, émancipatrice et autogestionnaire. Mais nous savons qu’une telle université n’existera jamais sous le capitalisme et nous devons nous servir des facs comme base avancée pour faire progresser nos idées et construire des bastions de résistance.

    En conclusion, nous pensons que ces états généraux sont une bonne initiative même si nous devons prendre garde à ce que ce ne soit pas récupéré unilatéralement par la FI. Nous devons cependant travailler à améliorer sa mise en œuvre sur des questions de méthode et lutter pour qu’une orientation de lutte avec des mots d’ordres combattifs en émerge. Mais nous ne pourrons peser sur ce projet que si l’ensemble des camarades du NPA Jeune s’en emparent via leurs structures syndicales pour y structurer une ligne combative. Ce qui est certainement le plus grand défis de tous…

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