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La barrière idéologique

Définissons l’idéologie comme une représentation du monde, une manière de voir et de comprendre ce monde, au service des intérêts des dominants. L’idéologie a donc pour fonction de justifier l’ordre des choses, et surtout de verrouiller la faculté de penser d’autres possibles, par exemple des modèles de société alternatifs.
A l’évidence, notre quotidien est saturé de cette idéologie au service des puissants, qui martèle dans les esprits qu’une économie sans entrepreneurs privés est impossible, que le libéralisme entraîne la croissance, et donc plus de richesses à partager, et de nombreuses autres fadaises, par exemple celle de la nécessité d’un Etat... A vrai dire, les gens n’ont même plus idée de ce que veulent dire « gauche » et « droite » sur le plan politique, et encore moins du sens de ce beau mot qu’est « socialisme ».
Le mouvement social est lui-même prisonnier de ce cadre idéologique, et ne songe qu’à défendre des acquis au sein du système, sans même voir que ces acquis vont contre la logique du post-fordisme qui s’impose depuis des décennies, post-fordisme dont la loi El Khomri est le dernier fleuron. Il est donc condamné à la défaite, ses victoires, s’il en a, ne pourrons être que ponctuelles et provisoires.
Il est donc impératif, pour l’extrême gauche, de porter un discours qui réveille l’imaginaire social et politique, qui batte en brèche l’idéologie capitaliste, qui ouvre de nouveaux horizons de pensée, qui essaye de sortir les gens de la torpeur dans laquelle les plonge le discours incessant des puissants relayé par les médias. Parler de gestion par les travailleurs associés, des expériences en Argentine (FaSinPat) ou au Chiapas, de conseils de quartier, de démocratie directe, d’expropriation, de collectivisation… Ne cesser de demander : « Et pourquoi serait-ce impossible ? ».
Bien sûr, des alternatives émergent dans les luttes avec une bonne dose d’imprévu, de spontané, et d’auto-apprentissage. Des luttes au départ défensives et partielles ont vite fait d’exprimer une recherche d’alternative plus globale (le #OnVautMieuxQueCa désigne aujourd’hui bien plus que la loi El Khomri). Mais prendre appui sur ce constat pour refuser d’aborder nous-mêmes l’horizon révolutionnaire, c’est piétiner sur place.
Si l’extrême gauche se refuse à porter un tel discours, tout ce qu’elle pourra avancer (dénonciations, revendications…) sera interprété par la population elle-même au travers du filtre de l’idéologie des dominants, et passera pour un réformisme naïf, plein de bonnes intentions certes, mais qui n’a rien de sérieux. L’extrême gauche se condamne, ainsi, à l’insignifiance.
Nous devons donc donner toute sa place à la lutte idéologique, tout faire pour desserrer l’étau dans lequel les esprits sont pris, et qui les empêche d’imaginer autre chose que l’existant. La candidature du NPA en 2017, si elle ne prend pas ce tournant, sera d’une utilité très réduite.