[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Fillon, Macron et Le Pen. Trois candidat.e.s, trois organisations, une même volonté: nous exploiter toujours plus, pour leur profit et ceux de leurs amis patrons !

    Le verdict est tombé : Fillon écrase ses comparses et apparaît désormais comme le favori incontesté du second tour. Si nous pouvons nous réjouir de l'élimination du bonapartiste Sarkozy, le programme ultra-libéral proposé par Fillon demandera une riposte forte de la part mouvement ouvrier si l'ancien (multi-)ministre est élu.

    À droite, on ne change pas une équipe qui promet de privatiser massivement !

    De tous, le programme de Fillon est celui qui va le plus loin à l'encontre de notre classe. Il propose la suppression des 35 heures au profit des accords d'entreprises. En un mot, les patrons décideront du temps d'embauche « dans la limite des lois relatives à l'emploi de l'Union Européenne », c'est-à-dire maximum 48 heures par semaine ! A cela s'ajoutent la dégressivité des allocations chômage et le report de la retraite à 65 ans. Pour résumer : travailler plus, plus longtemps en étant moins payé.e.s.

    L'attaque est d'autant plus frontale contre les fonctionnaires. L'ancien premier ministre de Sarko l'affirme : il veut réduire les dépenses publiques et économiser 100 milliards d'euros en 5 ans. Pour cela, coupes franches : passage des 35 aux 39 heures, suppression de 500 000 postes en 5 ans, ce qui revient à ne remplacer aucun départ à la retraite !

    Entendons-nous bien : la suppression de 500 000 postes dans la fonction publique c'est des hôpitaux et des maternités fermés, des collèges et lycées surchargés, des crèches bondées, etc.

    Parallèlement à ces « économies », ce professionnel de la politique, ami des riches et des patrons, n'est pas avare en cadeaux à leur égard : il propose la suppression de l'ISF ainsi qu'une baisse supplémentaire de 40 milliards de cotisations sociales !1 Rien d'étonnant : comme le montre un sondage publié hier soir2, l'électorat de Fillon est vieux et bourgeois, nettement plus que chez Sarko ou même Juppé. De fait, la victoire de Fillon (catholique, père de 5 enfants) est celle d'une vieille droite bourgeoise et réactionnaire. Dans cette situation, nous comprenons pourquoi il ne propose pas de lutter contre la fraude fiscale, qui s'élève pourtant entre 60 et 80 milliard d'euros par an3 !

    Au programme économique s'ajoute le programme « de société ». Là, nous voyons ce que signifie « réactionnaire ». Pêle-mêle4 : déchéance de nationalité sur des bases floues, construction de nouvelles places de prison, création d'un grand fichier biométrique, regroupement de toutes les forces de répressions au sein d'un même grand ministère, armement de la police municipale etc.

    À cela s'ajoute la réécriture de la loi Taubira : la GPA restera interdite à tous et les sanctions pénales sur le recours ou la promotion de la GPA seront renforcées, la PMA restera interdite aux couples de femmes et aux femmes seules. Signalons entre autres des attaques frontales à l'égard des musulman.e.s (notamment avec l'interdiction du burkini !) ou encore la réécriture des programmes scolaire visant à promouvoir un « sentiment national ».

    C’est le même Fillon qui a justifié le colonialisme dans son discours de Sablé-sur-Sarthe le 28 août (« la colonisation servait simplement à partager notre culture »). C’est le même qui soutient ouvertement Bachar al-Assad, le boucher de la révolution syrienne, et qui se réjouit à l’idée d’une alliance entre les États-Unis de Trump et la Fédération de Russie dirigée par Poutine.

    Nous l'aurons compris : Fillon, en gardant le cap face a « l'ouverture » de Juppé et au bonapartismeà de Sarkozy, a su redonner confiance à l’électorat de droite qui veut la revanchede 2012. Face à la vieille droite bourgeoise et réac qui s'affirme sans complexes, deux autres candidats du Capital cherchent à donner l’illusion d’une campagne « hors système » : Emmanuel Macron et Le Pen.

    Vous avez aimé le milliardaire anti-système Trump? Vous allez adorer les millionnaires anti-système Macron et Le Pen !

    De fait, la probable victoire de Fillon au second tour de la primaire va changer la donne politique. Avec un programme très affirmé, il va être difficile pour Macron et Le Pen d'attirer comme ils l’espèrent les électeurs/trices de la droite traditionnelle.

    Le candidat indépendant Emmanuel Macron se présente certes comme « ni de gauche ni de droite » (il est en fait libéral sur le plan économique dans la lignée d'un Jacques Attali). Il aurait ainsi pu séduire une partie de l'électorat des Républicains, mais face à Fillon cette éventualité semble aujourd'hui peu probable. La victoire de Fillon lui donnerait un espace au centre-droit, en attirant à lui un électorat (aisé) de droite qui ne se retrouve pas dans les valeurs de la « Manif pour tous » tout en étant libéral sur le plan économique. Mais cet espace pourrait aussi être occupé par Bayrou, qui pourrait se lancer dans la campagne après l'échec probable de Juppé.

    La victoire de Fillon est plutôt une bonne nouvelle pour Marine Le Pen. En se « trumpisant », Sarkozy pouvait faire illusion et attirer à lui un électorat populaire « anti-système ». Mais Fillon n'a pas ce profil, et il est peu probable qu'il parvienne à capter une grande partie de cet électorat . La victoire de Fillon devrait conforter la « ligne Philippot » du FN, qui dénonce déjà son ultra-libéralisme.

    Quelles leçons peut on tirer de cette primaire ?

    Aucun de ces trois candidats n’a le moindre intérêt pour les exploité-e-s et les opprimé-e-s. Seules les réformes de Mélenchon peuvent encore faire rêver, mais elles sont inapplicables dans le cadre du capitalisme, et il n’envisage pas une seconde la socialisation des moyens de production et la prise du pouvoir par les travailleur-e-s. Qui plus est, il entretient l’ambiguïté sur l’indispensable solidarité avec les migrant-e-s et utilisent des formules qui (bien qu'il s'en défende) stigmatisent les travailleurs immigrés, et défend des positions douteuses sur la politique internationale (appels du pied à Poutine, Assad et consorts).

    L’important aujourd’hui est de tracer une ligne politique claire pour notre camp social, démarquée du réformisme à la Mélenchon. Il faut faire émerger une réponse des exploité-e-s et des opprimé-e-s aux programmes des Fillon, Le Pen et Macron. C'est aujourd'hui ce qui fait défaut aux anticapitalistes alors que le champ d'action est très large.

    Suite à une année de forte mobilisation sociale, une avant-garde large s'est formée dans la lutte, en rupture avec un système politique pourrissant. La campagne du NPA pour les présidentielles est l’occasion de présenter à celle-ci une perspective communiste révolutionnaire pour affronter politiquement les terribles offensives auxquelles le mouvement ouvrier va être confronté dans les années à venir. Le moment est venu de participer à la construction et à l'organisation d'un vrai rapport de force anticapitaliste, antiraciste, anti-sexiste, pour une transformation révolutionnaire de la société !

    Contre les plans de licenciement et le chômage de masse, il n’est pas suffisant de parler, comme les réformistes, du partage du temps de travail et de la réglementation des licenciements. Le système capitaliste est en crise : pour garantir les emplois et les salaires, il faut nationaliser les grands moyens de production sous le contrôle des travailleur-e-s.

    Contre les oppressions structurelles renforcées par les offensives réactionnaires des politiciens de tous bords, il ne suffit pas de proclamer l’unité de la classe ouvrière ! Il faut que notre camp social participe à toutes les luttes dirigées par les femmes, les racisé-e-s et les minorités de genre, en appliquant les principes de l’auto-organisation et en faisant converger les luttes.

    Contre la répression policière et les manifestations fascisantes des flics, nous devons revendiquer le désarmement de la police et le démantèlement de l’appareil répressif d’État. Contre les guerres de l’impérialisme français, nous devons exiger l’arrêt de toute intervention extérieure et soutenir les luttes d’indépendance des peuples dominés, notamment au Kurdistan et en Palestine.

    La campagne du NPA et de son candidat Philippe Poutou est l’occasion d’inventer collectivement un nouveau programme, fondé sur les rêves d’égalité que porte au plus profond chaque travailleur-e. À partir des besoins immédiats de notre classe, nous pouvons définir ensemble les mesures qui feront émerger une nouvelle société fondée l’autogestion de la production par les producteur-e-s et sur la libre association des travailleur-e-s.

    Face à l’étouffement du système, nous pouvons et nous devons reprendre confiance dans notre propre force, dans notre capacité à créer un mouvement de masse sans commune mesure avec les partis institutionnels, un mouvement auto-organisé, indépendant des bureaucraties syndicales et des directions politiques réformistes, capable de poursuivre la lutte jusqu’à la victoire !

    À bas Hollande, Macron, Fillon, Le Pen, et leurs politiques réactionnaires-libérales au service du Capital !

    Vive la lutte de classe jusqu’à la victoire ! Vive le programme de la révolution communiste !

    1 http://tendanceclaire.org/breve.php?id=21514

    2http://harris-interactive.fr/wp-content/uploads/sites/6/2016/11/Rapport-Harris-20h30-Sondage-Jour-du-vote-1er-tour-de-la-Primaire-de-la-droite-et-du-centre-LCP-Public-S%C3%A9nat.pdf)

    3http://www.lejdd.fr/Economie/Swissleaks-combien-l-evasion-fiscale-coute-t-elle-a-la-France-717390

    4http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/presidentielle-primaire-droite/20161120.OBS1455/primaire-a-droite-ce-que-contient-le-programme-tres-conservateur-de-francois-fillon.html

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    Meeting

    Attirer les convaincus pour atteindre tous les autres

    Intervention de Tristan Daul pour la Tendance Claire lors du meeting «Que Faire ?» impulsé par l’organisation Tsedek à la suite des résultats des élections législatives de juillet 2024 auquel ont participé de nombreuses organisations telles que le NPA anticapitaliste, l’UCL, l’action antifasciste, Paroles d’honneur, Tsedek, l’UJFP, ATMF, FTCR, Contre Attaque, Urgence palestine, PEPS, confédération paysanne, etc.

    Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Élections

    Assurons la victoire des candidat-e-s du Nouveau Front populaire au second tour ! Empêchons la victoire des candidat-e-s RN dans toutes les circonscriptions !

    Le RN est largement en tête des résultats du premier tour et pourrait gagner au second, voire emporter une majorité absolue. Par toute sa politique anti-sociale et anti-démocratique depuis 2017 et par sa décision irresponsable de dissoudre l’Assemblée nationale aux lendemains des européennes, le président Macron est le principal responsable de cette situation. Quels que soient ses calculs et ses espoirs de relancer son camp, il savait comme tout le monde que, en convoquant de façon soudaine les élections sans que les partis aient eu le temps de se préparer, le RN risquait de gagner. En prenant cette décision, il s’est fait le marchepied d’une possible arrivée du RN au pouvoir, alors qu’il avait prétendu en 2017 et 2022 faire barrage à Le Pen.

    Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Front Populaire

    Stopper l’extrême droite par la mobilisation populaire, y compris électorale

    En décidant la dissolution de l’Assemblée nationale, Macron prend le risque terrible que l’extrême droite arrive au pouvoir. Alors qu’il avait été élu, par deux fois, en appelant les démocrates et les républicains à faire barrage au Rassemblement national, il décide de lui donner une opportunité réelle de prendre le pouvoir. Il n’y a là aucun courage, aucun panache, contrairement à ce que prétendent ses tout derniers partisans : contrairement à De Gaulle, ce n’est pas sa propre démission que Macron a mise dans la balance, mais il se limite à celle des député-e-s. On glose beaucoup sur les raisons qui l’ont poussé à prendre cette décision (sans doute mûrement réfléchie, vu que les résultats des européennes étaient bien annoncés par les sondages). Mais, quels que soient ses calculs et ses intentions, le risque principal est celui d’une victoire du RN, d’autant plus que Ciotti et une partie du parti Les Républicains (LR) viennent de conclure un accord avec lui. Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook