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Martinez, Mailly : Assez de journées d’action ! Appelez à la grève générale !
Malgré la répression policière et la politique des bureaucraties syndicales, la mobilisation s'amplifie, des secteurs partent en grève reconductible...
Martinez, Mailly : Assez de journées d'action ! Appelez à la grève générale !
Malgré le long week-end de la Pentecôte, il y avait plus de monde dans la rue ce mardi 17 mai que jeudi 12 mai : entre 68 000 (selon la police) et 220 000 (selon la CGT) manifestants contre 55 000 (selon la police) jeudi dernier. Et ce jeudi 19 mai, il y avait deux fois plus de monde dans la rue que mardi 17 mai : entre 128 000 (selon la police) et 400 000 (selon la CGT). La courbe du nombre de manifestants, déclinante depuis fin mars s'est inversée ! C'est encourageant, même si la mobilisation reste faible. Mais maintenant, ce sont les grèves dans le secteur des transports et des raffineries qui pourraient changer la situation.
Pour gagner, il faut mener aussi la bataille contre les bureaucraties syndicales
Nous expérimentons toutes et tous que, bien qu'une large partie de la population soit hostile au projet de loi, il n'est pas facile de partir du boulot à plus d'une dizaine pour aller en manif. De la même façon, le fait de faire grève, et surtout de l'organiser localement, sur nos lieux de travail, n'est pas toujours une arme dont les travailleurs et travailleuses se saisissent.
Les bureaucrates nous épuisent avec leurs journées d'action à répétition qui ne bloquent pas les profits mais qui amputent nos salaires. Martinez nous raconte qu'il est pour la grève reconductible, et même pour le blocage de l'économie... mais, au nom de la démocratie, il ne veut pas appeler à la grève générale : c’est aux salariés de décider, AG par AG, de ce qu'ils veulent. Pourtant, quand il s'agit de nous balader de journées d'action en journées d'action, ce dernier ne nous demande pas notre avis !
Comme la mobilisation continue et s'amplifie, les directions syndicales ne peuvent pas enterrer le mouvement. Mais elles ont d'ores et déjà prévu deux nouvelles journées d'action (26 mai et 14 juin) pour occuper le terrain. C'est lamentable ! Les directions syndicales programment l'échec de la mobilisation, alors qu'il faudrait lancer un appel général à la grève générale pour soutenir les secteurs en grève reconductible. C'est par le blocage de l'économie que nous pourrons vaincre le gouvernement et l'obliger à retirer sa loi scélérate !
La colère gronde. L'envie d’en découdre est là, mais chacun sent que les conditions ne sont pas réunies et du coup ne se lance pas. Un appel à la grève générale des directions syndicales changerait la donne : ce serait le signal que cela vaut le coup d'y aller, et la loi pourrait être balayée par la mobilisation, voire bien plus encore. Mais les bureaucraties syndicales (les appareils) refusent de donner ce signal.
Alors que le mouvement était puissant et ascendant en mars, les bureaucraties syndicales ont tout fait pour faire redescendre la mobilisation. A la SNCF, les cheminots étaient chauds pour partir en reconductible, mais la CGT (suivie docilement par SUD) a épuisé les cheminots avec des journées d'action (9 mars, 31 mars, 26 avril, 28 avril, 10 mai). Et la CGT a encore décidé de repousser à plus tard la grève reconductible, en appelant à deux jours de grève par semaine (18-19 mai, 25-26 mai). Malgré ce sabotage, des équipes syndicales font tout pour construire la reconductible. La grève reconductible à la SNCF se poursuit ce vendredi, alors que la CGT cheminot n'appelle à faire grève que le mercredi et le jeudi.
D'autres secteurs tentent ou vont tenter de partir en reconductible : les routiers1, les postiers, les raffineurs, les marins. Les jours qui viennent sont décisifs, et c'est le moment de jeter nos forces dans la bataille. Il ne faut pas en rabattre sur nos exigences, il ne faut pas nous auto-censurer. Il faut faire des AG sur les lieux de travail pour discuter et s'organiser, remettre en question les journées d'action pourries, et prendre des initiatives pour mobiliser les collègues. La mobilisation est encore trop faible aujourd'hui, mais une étincelle, un déclic peut mettre le feu aux poudres.
Pour gagner, nous ne pouvons pas contourner l'obstacle « bureaucraties syndicales ». Nous devons le nommer et l'affronter, frontalement, sans circonvolution. Nous devons expliquer ses manœuvres, l'interpeller, le contraindre, le forcer à se démasquer. Et bien distinguer ces bureaucraties avec les syndicalistes lutte de classe qui font tout pour étendre la grève. Tout en construisant la mobilisation, nous devons mener la bataille, dans nos structures syndicales, à tous les niveaux pour imposer l’appel à la grève générale.