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Unifier le syndicalisme lycéen une nécessité pour soutenir l’auto-organisation
Lors de cette CNJ, une des discussions nécessaires et trop peu abordée par plusieurs plateformes doit à notre sens être notre politique dans les lycées. Pour nous un des axes de notre politique doit clairement être de développer le syndicalisme lycéen, en tentant d'unifier les organisations existantes sur la base du soutien à l'auto-organisation.
Une période longue plus fertile pour les mobilisations syndicales et défensives dans les lycées
On peut observer deux grandes évolutions dans les mouvements lycéens, des années 60 à nos jours. Correspondant globalement aux grandes évolutions de la lutte de classe en France. De 1966 à 1979, moment de hausse des luttes pour notre classe, le mouvement est plus directement politique. Par exemple dès la constitution des CAL en 68, les « lycées casernes » sont dénoncés, intégrés dans l’ordre bourgeois à abolir. La contestation lycéenne ne se centre pas seulement sur des projets précis, mais va plus loin en remettant en cause les institutions. En revanche, de 1986 à nos jours, moment de baisse générale des luttes de notre classe mais aussi de hausse de la massification lycéenne, la mobilisation lycéenne a porté des revendications plus syndicales et moins politisées. Plus défensives, elles s'opposent d'abord à des contre réformes touchant directement les lycées ou s'attaquant aux universités ou au monde du travail. C'est le cas par exemple durant le mouvement contre la loi Devaquet et même durant celui contre la réforme Fillon malgré des formes de luttes radicales.
Logiquement c'est cette période qui voit l'apparition et le développement de syndicats lycéens. Ceux-ci ont des liens forts dans leurs structuration avec les bureaucraties syndicales professionnelles ainsi qu'avec le PS et ses ramifications et sont très divisés (FIDL et SOS Racisme, MJS et SGL, UNEF et UNL...). Ces syndicats ne sont pas aussi fort que leurs homologues professionnels ou même étudiant mais organisent quand même de nombreux.ses lycéen.ne.s, l'UNL revendique par exemple 7000 adhérant.e.s dont en gros 2 à 3000 militant.e.s.
La crise du PS en forme de modifications intéressantes dans les syndicats lycéens
La crise du PS rebat en partie les cartes du syndicalisme lycéen sur des bases intéressantes. La FIDL voit une opposition se développer en son sein contre la main-mise de SOS Racisme et une partie de ses militant.e.s sont en passe de sortir du syndicat. Le SGL connaît un crise démocratique et des militant.e.s en sortent. Et l'organisation qui semble pour le moment se construire en attirant les sortant.e.s est L'UNL. Le premier syndicat lycéen rompt en partie avec la direction de l'UNEF et se radicalise globalement. Ainsi, sans clairement rompre avec le dialogue social, l'an dernier contrairement à sa politique en 2016 l'UNL appelait aux blocages, dénonçait la répression touchant les lycéen.ne.s mais aussi les mobilisations du monde du travail et surtout ne s'opposait pas à l'auto-organisation et construisait les CLNs. Ce syndicat tente par ailleurs logiquement d'unifier les syndicats lycéens en son sein.
Nos tâches
Ces nouvelles ouvertures dans la situation doivent nous amener à mettre en place une politique conséquente.
-Parce que la période amène à des luttes se développant sur des bases d'abord syndicales, nous devons militer syndicalement dans les lycées pour nous adresser à cette sensibilité au delà de nos propres rangs. Structurer ces fronts uniques permanents doit par ailleurs nous permettre tout en favorisant centralement le liens avec les travailleur.se.s d'éviter l'instrumentalisation des lycéen.ne.s par les bureaucraties syndicales. La crise du PS aide en ce sens.
-Contrairement au mouvement étudiant les automatismes d’auto-organisation sont absents dans beaucoup d’établissements lycéens (Ags comités de mobilisation...). Une de nos tâches centrale doit être d'amener la structuration des habitudes d'auto-organisation et nous ne sommes pas les seul.e.s à la porter. La radicalisation de l'UNL et la crise d'autres syndicats amène une ouverture en ce sens que nous devons exploiter. Pour cela nous devons œuvre à l'unification des syndicats lycéens sur la base du soutien à l'auto-organisation.
-Enfin notre syndicalisme lycéen doit être principalement un syndicalisme de lutte. Le syndicalisme au quotidien étant moins important que dans les universités puisque amener les lycéen·ne·s à passer d’une lutte individuelle à collective et auto-organisée est plus compliqué notamment du fait de l’influence des parents.