[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Gibert Joseph : « Pour la première fois, nous avons obtenu une victoire »

Par Tristan Daul ( 8 février 2017)
Tweeter Facebook

Publié sur le site du NPA le mercredi 8 février : https://npa2009.org/actualite/entreprises/gibert-joseph-pour-la-premiere-fois-nous-avons-obtenu-une-victoire

Entretien. Nous avons rencontré C., employée du magasin Gibert Joseph de Saint-Michel à Paris. Après cinq jours de grève, les employéEs ont réussi a gagner sur toutes leur revendications, en premier lieu le non licenciement d'un de leur collègue. Cette grève apparaît exceptionnelle dans un secteur où le patronat est friand des nouvelles technique de management toujours plus enclines à exploiter les travailleurEs et à briser la solidarité interprofessionnelle. Pourtant, ici comme à la FNAC des Champs-Elysées (près de 60 jours de grève), des regroupement de travailleurEs s'opère, travaillant a la (re)construction de la conscience de classe. Retour sur ces journées où une phrase retient notre attention : « La force des travailleurEs, c'est la grève ! »

Vous avez fait grève du 20 au 25 janvier. Pour quelles raisons ?

Nous avons fait grève parce qu'un de nos collègues était menacé de licenciement. Les raisons évoquées par la direction étaient qu'il avait un comportement désagréable envers la clientèle et qu'il s'était permis de remettre en place sa responsable parce qu'elle avait laissé les caisses automatiques sans surveillance.

Mais il est évident que le véritable mobile est que c'est un syndicaliste qui souhaite tout simplement se présenter aux élections professionnelles.

Quelles étaient vos revendications ? Qui les avait rédigées ou mises en avant ?

Nous revendiquions non seulement le fait que ce collègue qui a toujours fait un travail exemplaire ne soit pas licencié mais aussi le fait que la tension dans les réunions entre nous, délégués du personnel et la direction étaient devenues ingérables. Le directeur du personnel devenait de plus en plus irrespectueux et conflictuel et ce à chaque question que nous lui posions (pas de réponse, hors sujet...) Par ailleurs, nous avions constaté de la part des collègues une démotivation, voire même une souffrance physique et morale. Enfin, trois personnes ont menacé de vouloir se suicider, ce qui est quand même très inquiétant ! Lors de la dernière réunion, quand on a posé la question au directeur de ce qu'il pensait du fait que ces trois personnes menaçaient de se « tirer une balle », il a répondu qu'il les recevrait mais que de son point de vue, il était évident qu'il n' y avait pas que le travail qui les amenaient à vouloir faire ça.

La personne qui a rédigé nos revendication est notre délégué syndical CGT Monsieur Rémy Frey qui a réussi à construire notre section syndicale et où il s'est battu. Nous reconnaissons touTEs qu'il a mené et réussi ce combat, c'est tout à son honneur.

Quelle est ton opinion sur les événements, les forces et les faiblesses de la lutte ?

Je pense qu'avec nos forces et nos faiblesses nous pouvons obtenir des choses. D'ailleurs nous avons obtenu ce que nous voulions : Aymeric n'a été pas licencié, nous avons obtenu des réponses à nos questions malgré le contexte actuel qui devient de plus en plus difficile. Ce que nous avons vécu chez Gibert va devenir la normalité dans tous les secteurs confondus au vu de ce qu'est la loi El Khomri. On ne peut pas dire que cette loi a été mise en place en faveur des salariéEs !

Quelle a été la réaction de la direction ?

Je dois dire que je n'avais jamais vu la direction dans cet état d'effroi et ne sachant plus quoi faire face à 50 salariéEs qui font grève. Ce n'est pas rien dans une librairie comme chez Gibert Joseph : c'est plus de la moitié des salariéEs, donc ils ont eu peur !

Ce qui les a aussi effrayé, c'était que les clientEs nous soutenaient. Cela m'a moi même étonnée parce qu'il faut savoir que nous avons une clientèle du 6ème arrondissement, donc une clientèle aisée. Comme quoi, les luttes mènent à quelque chose !

Cette expérience a-t-elle changé quelque chose ? Dans tes relations avec tes collègues ?

Cette expérience a changé beaucoup de choses pour moi. Cela fait 20 ans que je milite. J'éprouve une certaine fierté à avoir milité avec mes collègues chez Gibert.

Je me dis que, pour la première fois, nous avons obtenu une victoire : il n'a pas été licencié et pour tout mes collègues, que je représente avec mes camarades, cela me fais un bien fou, de la joie…

Concernant la question sur les relations avec mes collègues, ce qui a changé entre nous, c'est la solidarité que nous avons les unEs pour les autres. Cette grève nous a beaucoup rapproché, et ça c'est notamment grâce à Rémy Frey qui a réussi à créer cette solidarité de par son combat à construire le syndicat.

Penses-tu possible de t'organiser avec d'autres gens (autres travailleurEs de l'enseigne, du secteur, comme les employéEs de la FNAC qui étaient en grève, des comités de soutien...) pour améliorer les conditions de travail ?

Je pense que nous pouvons en effet construire des comités de soutien avec la FNAC, et l'US CGT commerce et service nous rend compte de la situation et de ce qui se passe à la FNAC ainsi que chez Séphora. La-bas, où les salariéEs subissent des choses graves ! Parce que contrairement à nous, chez Gibert Joseph qui travaillons dans une entreprise qui reste familiale et ou nous pouvons obtenir des choses comme ce que nous obtenu jusque là, il faut savoir que des magasins comme la FNAC ou Séphora appartiennent à des groupes comme Pinault-Printemps-Redoute, ce qui rend la situation pour un délégué syndical plus difficile pour obtenir, même quasiment impossible...

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

Grève

157e jour de grève à MA France : perspectives, risques et combativité ouvrière

Les salarié.e.s de MA France (Aulnay-sous-Bois, 93) sont en grève et occupent leur usine depuis 157 jours, face à une direction qui veut fermer le site alors que le carnet de commandes était plein.

Ce vendredi 20 septembre 2024, nous avons reçu le message suivant : « Bonjour tout le monde,
On a besoin des camarades sur le piquet de grève de M.A France cette après-midi à partir de 13h00, on a des informations que Stellantis et CLN avec le liquidateur vont passer à 14h00. Merci de répondre à notre appel »

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Grève

Université Paris-Dauphine : grève des salarié·e·s du ménage après 10 licenciements de l’entreprise OMS Synergie

Mercredi 11 septembre 2024, les salarié·e·s de la société de nettoyage OMS Synergie, à qui l’université Paris-Dauphine sous-traite le ménage, se sont mis·e·s en grève après que l’entreprise a licencié 10 d’entre elles et eux. Certain·e·s de ces agent·es de ménage travaillent sur le site de Dauphine depuis plus de 30 ans, passant d’une entreprise à l’autre, au gré des reprises régulières de marché. Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Mobilisation au lycée pro

Participer à un mouvement global ne signifie pas renoncer à des revendications sectorielles : articuler la lutte des lycées professionnels et celle contre la réforme des retraites

Il arrive, par moments, qu’un évènement vienne saturer tout l’espace environnant par son ampleur comme c’est le cas d’un mouvement de masse. Dans ce cas, se pose souvent la même question pour des secteurs du monde du travail ou de la jeunesse déjà mobilisés sur des luttes sectorielles : faut-il se fondre dans un mouvement plus gros au risque d’invisibiliser ses propres revendications ? Cette question traverse actuellement le corps des enseignants et personnels des lycées professionnels mobilisés depuis la rentrée 2022 pour faire face à une nouvelle attaque majeure contre cette branche isolée de l’éducation nationale qui scolarise pourtant près d’un tiers des élèves du second degré. Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Retraites

Imposer un mouvement de blocage de l’économie pour obliger le gouvernement à retirer sa contre-réforme des retraites

Oh surprise ! Les directions des grandes centrales syndicales ont attendu ce mardi 10 janvier 2023, jour d’annonce du plan de réforme des retraites du gouvernement, pour appeler à… une journée isolée de mobilisation le 19 janvier. Alors que le plan du gouvernement était clair, connu de toutes et tous : on savait que la réforme voulue par le gouvernement allait être désastreuse : report de l’âge de départ à 64 ans, avec une augmentation du nombre d’années de cotisations (passage à 43 ans de cotisations en 2027 au lieu de 2035 selon la contre-réforme Touraine de 2014). Et pourtant, les directions syndicales, dont la si grande unité contre ce projet de réforme est rare, a attendu pour, en plus, faire ce qui était malheureusement attendu : « le minimum syndical ». Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook