[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Des jours d’une stupéfiante clarté

Par Brina (13 juillet 2018)
Tweeter Facebook

Article publié sur le site du NPA https://npa2009.org/idees/culture/des-jours-dune-stupefiante-clarte

D’Aharon Appelfeld. Éditions de l’Olivier, 272 pages, 20,50 euros. 

Théo Kornfeld a 20 ans et il erre sur les chemins, quelque part en Europe de l’Est. Il est juif et vient de survivre à l’enfer concentrationnaire. L’Armée rouge a libéré le camp dans lequel le jeune homme avait été déporté.

Existe-t-il encore un « chez-soi » ?

C’est un roman solaire, baigné par la lumière à chaque page qui s’écoule et se tourne. On y rencontre la mère de Théo, une mère si belle, si fantasque, qu’il ne comprend pas, qu’il n’a jamais comprise mais qu’il a tant aimée. Une mère exaltée qui s’en allait chercher la beauté du monde dans les monastères et les églises, entraînant l’enfant à sa suite dans ses pérégrinations mystiques. On y rencontre son père, un libraire silencieux qu’il a plus côtoyé que réellement connu, et qu’une autre rescapée dont il partagera la route lui racontera la jeunesse.

Comment peut-on encore rentrer chez soi, comme le souhaite Théo, quand même l’esprit a été colonisé par la machinerie génocidaire, par la volonté exterminationniste ? Existe-t-il encore un « chez-soi » pour ces Juifs et Juives qui ont survécu à l’enfer ? Que peut-on dire encore après ça, que peut-on encore raconter ?, s’interroge un homme que Théo croisera. Quelles valeurs ont encore cours ?

Profonde humanité

Des figures fortes émaillent ce livre, comme cette femme qui ne dort plus, et se consacre dorénavant à nourrir les autres rescapéEs.

C’est un très beau livre, nécessaire à une époque où l’antisémitisme n’est pas mort, où le négationnisme continue de s’exprimer. C’est le dernier roman d’Aharon Appelfeld, avant sa mort au début de l’année. Juif roumain, évadé d’un camp en Transnistrie, il s’est caché plusieurs mois dans les forêts d’Ukraine avant d’être recueilli par l’Armée rouge. Tout juste traduit en français, cet ouvrage écrit en hébreu résonne pourtant d’une myriade de langues, d’ukrainien, d’allemand, de roumain, et par-dessus tout de yiddish ; un ouvrage empli d’un foisonnement de voix…

Des jours d’une stupéfiante clarté est un roman d’une humanité profonde. C’est le roman de l’humanité qui se redresse après la catastrophe, essuie la poussière sur ses vêtements et avance vers l’horizon. Vers le soleil.

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

Littérature

Écrire au nom de ceux qui n’écrivent pas: Les enfants vont bien (P.O.L., 2019) de Nathalie Quintane

La grande période électorale est derrière nous. Une fois tous les cinq ans, les citoyennes et citoyens deviennent – un peu – les décideurs de leur propre destin : nous nous prêtons aux rituels institutionnels, avec la sensation d'avoir enfin l'emprise sur les aspects fondamentaux de notre existence. Mais la séquence est brève ; on nous invite déjà à revêtir l'ancien habit de spectatrices et spectateurs passifs/ves.

  Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Littérature

Critique poétique du capitalisme : À la ligne (Feuillets d’usine) de Joseph Ponthus

Cette œuvre s'est élaborée à l'écart des réseaux littéraires côtés et des enjeux d'écriture en vogue. Poétique dans la forme, elle est dépourvue d'interrogations postmodernes quant au statut du "moi" lyrique ou à la matérialité du signe. Romanesque par sa narrativité, elle épargne à son lecteur le verbiage autobiographique des proses contemporaines. Pour Joseph Ponthus, l'objectif d'écriture a été clair et précis : "Tâcher de raconter ce qui ne le mérite pas / Le travail dans sa plus banale nudité / Répétitive". Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook