Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- QUAND MACRON PROTÈGE LE FINANCIER DE MARINE LE PEN (06/07)
- La Grèce instaure la semaine de travail de six jours pour certains salariés (06/07)
- Bolivie. «Coup d’Etat» et bataille périlleuse entre Luis Arce et Evo Morales (06/07)
- La Gauche accueille le Mouvement 5 étoiles au Parlement, mais avec des réserves (06/07)
- Une quarantaine de collectifs antifascistes appellent à un front uni de résistance ! (06/07)
- Mélenchon - FAQ du moment politique (05/07)
- Manu Bompard sur Backseat (05/07)
- Meeting avec Jean-Luc Mélenchon et Clémence Guetté à Champigny (05/07)
- Ce qui explique vraiment les différences de vote RN entre les villes et les campagnes (05/07)
- Un monde en guerres, de Claude Serfati (05/07)
- Kenya, la révolte de la jeunesse (05/07)
- USA : crise au sein du Parti démocrate : vers un nouveau candidat ? (05/07)
- Iran: une élection sans électeurs (05/07)
- Nature et écologie de Marx à Engels (05/07)
- Europe : le coup d’État des banques - Luciano Gallino (05/07)
- Optimisme de la volonté : penser nos luttes avec Gramsci (05/07)
- Corbyn largement réélu au Royaume-Uni, contre le candidat du parti travailliste (05/07)
- Mélenchon sur TF1 (05/07)
- Bompard sur Cnews (05/07)
- Clémence Guetté sur France 2 (05/07)
- La “Grande Coalition” ou comment aggraver la catastrophe (04/07)
- Comment la Bolivie a échappé au retour des « présidents en uniforme » (04/07)
- Lordon : Le scénario manquant (04/07)
- Mélenchon - La nouvelle France doit se lever pour les élections ! (03/07)
- Législatives : 405 duels et 94 triangulaires au second tour (03/07)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site de la france insoumise
- Site du NPA-Révolutionnaire
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
Sur le roman "Jour couché" d’Emilio Sciarrino
Article publié sur le site du NPA
Roman d’Emilio Sciarrino, éditions la Brune au rouergue, 2019, 256 pages, 19,80 euros.
« Nous avons examiné votre dossier, il est magnifique. Nous cherchions justement un spécialiste en pensée critique et philosophie des lapins. Vous avez gagné votre poste à deux mille carottes par mois. Bienvenue dans l’université des lapins. »
Pour savoir comment Marco en est arrivé là, il faudra lire ce roman passionnant. « J’ai trente ans et je suis un raté », écrit-il en guise de présentation. Ce qui suit est une satire noire de la vie s’offrant aux jeunes (sur)diplômés – la « génération précarité » à laquelle ce roman offre de drôlement cruelles « leçons de réalité ».
Tableau sans concession
Après une thèse à « Sorbonne City », Marco se retrouve rapidement au chômage et sur la paille. Entre les exigences de Pôle emploi et les vacations à « Sciences Mo », c’est à peine s’il a le temps de participer à l’étonnant mouvement « Jour couché » (librement inspiré de Nuit debout). Il trouve alors un emploi de « jeune homme au pair » auprès d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne… qu’il ne peut garder qu’en répondant à des sollicitations toujours plus extravagantes.
Surqualifié pour ces emplois précaires, Marco envisage aussi d’autres options. Start-up, CAPES, écriture d’un best-seller, Air BnB : autant de possibilités de décrocher la lune, dont il ne sait pas trop s’il doit y croire. Ces affres laissent peu de place à l’amour de Marie et l’amitié de Jean, eux-mêmes consumés par la course à la réussite sociale.
Le résultat est un tableau sans concession, quoique souvent comique, d’une réalité dans laquelle pourront se reconnaître de nombreux et nombreuses travailleurEs, jeunes et moins jeunes. Ce réquisitoire n’épargne pas certains travers que peut engendrer l’absence de perspectives, comme le doute, l’inertie mais aussi l’arrivisme individualiste : car le rêve de « gagner beaucoup d’argent » apparaît en fin de compte comme une impasse sordide.
Le style vif et clair, la narration dynamique et l’imagination débridée, nourrie de nombreuses références littéraires (on pourra s’amuser à relever les pastiches de Jean-Paul Sartre, par exemple) retiennent l’attention des lecteurEs, depuis la première page jusqu’à la dernière.
Un beau roman qui mérite d’être lu par les anticapitalistes, ce qui permettrait notamment de dissiper certains préjugés à propos des jeunes intellectuelEs… mais qui peut aussi aider ces dernièrEs à prendre conscience des formes particulières d’injustice auxquelles ils et elles sont confrontés.