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Une semaine de mobilisation réussie au Mirail
Mobilisée contre le projet de fusion des universités de Toulouse et contre le plan étudiant, la faculté du Mirail connaît depuis plusieurs mois un mouvement de grève important rassemblant travailleur·euses et étudiant·es. Face à une mobilisation qui peine à prendre au niveau national et dans les autres facultés de Toulouse, la grève au Mirail doit encore se massifier et s’installer durablement afin de pouvoir trouver un écho dans les autres Facs. Deux objectifs en partie réussis durant cette première semaine de Février.
Jeudi 1er Février : AG massive à 1200 étudiant·es
Lors de la dernière AG de Janvier, les étudiant•es du Mirail avaient décidé de bloquer la faculté de Toulouse 2 pour la journée nationale de mobilisation contre la sélection et le plan étudiant. Il s'agit d'une première depuis la reconstruction de la faculté de Toulouse 2 mais les nouveaux bâtiments, pourtant réfléchis pour rendre difficile cette tâche, n'ont pas résisté aux militant•es levé•es dès 6 heures du matin après une nuit dans le grand amphithéâtre réquisitionné par le mouvement. Les différentes barricades sont ensuite devenues autant de lieux de discussion entre les militant•es et les étudiant•es afin d'informer massivement celleux ci sur la mobilisation en cours, les revendications et l'assemblée générale du jour. Cette méthode fut efficace, en effet c'est dans un amphithéâtre rempli de 1200 étudiant•es que va débuter cette assemblée générale unitaire étudiant•es et personnel.
La poursuite de la grève est votée, unanimement. La participation à la journée du 06/02, ainsi que le blocage de la faculté pour cette date sont votés également. Seront également discutées la mise en place d'une commission argumentaire, une motion de solidarité avec les étudiant•es de Berlin et une nouvelle revendication : la titularisation de tout•es les vacataires du Mirail. Enfin, à 14h00, une grande partie des étudiant•es présent•es font un départ groupé vers Jean Jaurès, lieu de départ de la manifestation du jour. Celle-ci va se terminer devant le siège de l'université fédérale de Toulouse, où 2500 manifestants vont se rassembler dans une ambiance combative. Une partie du cortège finira en manifestation sauvage le long du canal du midi.
Mardi 6 février : Convergence réussie
Pour la seconde fois de la semaine, les militant•es du Mirail vont dès le petit matin s'armer de chaînes et de grilles. Et pour la seconde fois de la semaine, l'intégralité des nouveaux bâtiments de la faculté vont être bloqués par de magnifiques barricades à faire rougir de jalousie les militant•es de Rennes 2 (Desolé les copaines #ConcoursDeBarricades). Malgré le froid, la neige et quelques profs en colère, les barricades seront à nouveau le lieu de discussions avec les étudiant•es non mobilisé•es notamment, plus chaleureuses grâce à la présence de nourriture (galette des rois, pains et pâtes à tartiner), de boissons chaudes et de musique de bon goût (les années 2000 c'était quelque chose tout de même). L'assemblée générale débute alors, rassemblant 900 étudiant•es, orchestrée par un tribune entièrement féminine ! De nombreux débats intéressants ont émergés, notamment en réponse à plusieurs étudiant•es non mobilisé•es venus s'interroger sur la légitimité des moyens d'actions utilisés / des revendications. Des appels de convergences nationales mais également locales ont émergés, montrant la préoccupation quant à la suite du mouvement. La nouvelle trahison du président de l'université Daniel Lacroix, qui compterait pour la première fois de l'histoire du Mirail annuler la journée des portes ouvertes, a été mise en lumière (ce qui du fait de la pression de la mobilisation n'est finalement plus le cas). Enfin, la poursuite de la grève a été votée, un barrage filtrant sera mis en place jeudi 8 février pour la prochaine assemblée générale. Intervention grave et très négative, un militant FN a tenté de prendre la parole à l'assemblée générale, s'assumant comme tel. Ce qui n'est pas arrivé depuis bien longtemps. Heureusement son intervention a été interrompue sitôt son identité politique assumée et il a été amené vers la sortie de l'AG.
Les étudiant•es ont ensuite rejoint la manifestation unitaire appelée par les syndicats du secondaire. Étudiant•es, lycéen•es et enseignant•es sont parti•es, au rythme des tambours, du rectorat jusqu'au monument aux morts de Toulouse dans une ambiance très festive. Il est également important de noter que cette journée fût particulièrement couverte médiatiquement : Quotidien, CNews, M6, France 3, France Info... font partie des nombreux médias à avoir couvert la journée, renforçant son écho en France.
Perspectives et critiques
Pour nous, Tendance Claire Jeune du NPA, ces deux journées de mobilisation sont allées dans le bon sens : celui de la massification et de la convergence. En effet, pour gagner cette bataille contre la fusion, la sélection, la casse de l'enseignement public et plus largement contre les politiques de Macron, nous devons faire émerger un large front de lutte avec des revendications en positif et qui soit capable de dépasser les bureaucraties syndicales. D'un point de vue local, cela nécessite plusieurs critiques : Premièrement les deux assemblées générales ont montré des problèmes d'organisation (notamment durant les votes) qui devront être discutés collectivement en comité de mobilisation. Deuxièmement, l'absence de mobilisation à Toulouse 2 Paul Sabatier ralentie énormément la mobilisation. Les militant•es du NPA doivent s'investir dans la construction du syndicat UET (seul syndicat présent) tout en l'orientant vers une fusion avec Solidaires étudiant.e.s et l'intégration de la fédération. Et la création de cadres d'autoorganisation, notamment dans les UFR touchés durement par la fusion / sélection (Biologie ou STAPS par exemple) sont importants afin de permettre une convergence des luttes entre les deux universités qui serait fatale au projet de Fusion. D'un point de vue national, deux perspectives sont possibles : D'abord la construction d'une coordination nationale étudiante ou de liens entre les universités en lutte qui dépasseraient les bureaucraties syndicales, permettant de ne pas retomber dans des stratégies de dates contradictoires ou saute-monton (qui ont été fatales aux mouvements précédents) mais dans une stratégie de front unique combatif, autoorganisé et national capable de faire un lien avec les travailleuse•eurs, les quartiers populaires et tou•tes celleux victimes des politiques de Macron. En ce sens, nous ne pensons pas que la construction de la Coordination Nationale de l'Education, dusse être notre seule perspective, puisqu'elle a été appelée par en haut par les directions syndicales. Le Mirail doit se responsabiliser et appeler rapidement à une première coordination nationale étudiante. Enfin nous avons porté, via l'intervention d'un de nos camarades, le projet d’une commission Manifeste qui serait en charge de rédiger un texte comportant toutes nos revendications en positif, nos stratégies pour les mettre en place et nos victoires locales. Ce manifeste aurait comme objectif d'être massivement partagé et discuté dans les autres université, afin de motiver autour d'un projet commun tout•es les étudiant•es en lutte !
Demain, jeudi 8 Février, sera une nouvelle journée de lutte. Soyons les plus nombreu•ses possible en AG et dans la rue !