Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- Interview de Lucie Castets sur BFM lundi soir (20/08)
- Loren Goldner (1947-2024) (19/08)
- Colombie : deux années progressistes sous les fourches caudines de l’oligarchie (19/08)
- DE L’ALGÉRIE À LA PALESTINE : FRANTZ FANON, LE COMBAT ANTICOLONIAL (18/08)
- Dernier avertissement au capitaine du Titanic (18/08)
- Si Macron refuse de se soumettre au vote du peuple, le Parlement doit le démettre (17/08)
- L’incroyable aventure de M. Volodymyr Zelensky à Koursk (17/08)
- Vu de Grèce. Paris organise les “pires JO depuis des décennies” (17/08)
- Quelle est la prochaine étape pour le Bangladesh ? (14/08)
- Emissions de France Culture sur Karl Marx (14/08)
- Décès de l’économiste marxiste Pierre Salama (12/08)
- L’horreur au cœur de la farce. Sur les émeutes racistes au Royaume-Uni (11/08)
- La guerre de libération de 1971 et la révolution inachevée au Bangladesh (09/08)
- Royaume-Uni : la peur change de camp alors que des manifestations massives défient l’extrême droite (08/08)
- La bataille pour le Venezuela (08/08)
- Royaume-Uni: Solidarité et unité, dès maintenant ! (07/08)
- Pour une approche de gauche et internationaliste des élections présidentielles au Venezuela (07/08)
- Hadrien Clouet sur Cnews (06/08)
- Alma Dufour sur France Info (06/08)
- Pas de trêve générale : préparons dès maintenant les batailles de demain (06/08)
- Bangladesh : Sheikh Hasina renversée ! Tout le pouvoir aux comités ouvriers et étudiants ! (05/08)
- Bangladesh : la rue met fin au régime de Sheikh Hasina (05/08)
- Les écrits de Trotsky sur le fascisme [podcast] (05/08)
- APRÈS LE COLONIALISME, FACE AU RACISME : LE PROJET POLITIQUE DE LA PSYCHANALYSE (05/08)
- Raniero Panzieri : la révolution, maintenant (04/08)
Liens
- Notre page FaceBook
- Site de la france insoumise
- Site du NPA-Révolutionnaire
- Site anti-k.org
- Le blog de Jean-marc B
- Démocratie Révolutionnaire
- Fraction l'Étincelle
- Révolution Permanente (courant CCR)
- Alternative Communiste Révolutionnaire (site gelé)
- Ex-Groupe CRI
- Librairie «la Brèche»
- Marxiste.org
- Wiki Rouge, pour la formation communiste révolutionnaire
Crédit immobilier de France : nationaliser pour sauver les emplois!
(Article à paraître dans Tout est à nous)
Tout s"est déroulé très rapidement et sans mot dire : le 28 août, Moody"s dégrade de trois crans la note du Crédit immobilier de France (CIF) ; trois jours plus tard, l’État accorde une garantie de 20 milliards d"€ au CIF. Concrètement, cela signifie que l’État remboursera les créanciers du CIF au cas où le CIF ne serait plus en capacité de le faire. On comprend la volonté de discrétion du gouvernement : pendant sa campagne, Hollande avait juré que plus jamais on ne renflouerait les banques avec l'argent du contribuable ! On n'en est pas encore là, mais avec cette garantie, l’État adresse un message limpide : les capitalistes ne perdront rien, et ce sont les impôts payés majoritairement par les travailleurs qui constitueront, « au cas où », la variable d'ajustement.
Comment en est-on arrivé là ? Créé en 1908, regroupant 300 agences et 2 500 salariés, le CIF finance des crédits immobiliers aux particuliers en empruntant à court terme sur le marché interbancaire (auprès des autres banques). Le CIF ne collecte pas de dépôts : ses ressources dépendent donc uniquement de la confiance des marchés. Or, avec la crise, les banques hésitent de plus en plus à se prêter mutuellement. En outre, les sombres perspectives du marché immobilier ont précipité la crise de liquidité : trouvant de plus en plus difficilement des créanciers pour faire face à ses échéances de remboursement, la dégradation de Moody"s a signé le coup de grâce : sans la garantie de l’État, le CIF serait en faillite.
Que va-t-il se passer maintenant ? Faute de repreneur (la Banque postale a décliné...), l’État programme la mort lente du CIF, en stoppant l'octroi de nouveaux crédits et en ordonnant la gestion des affaires courantes en attendant que l'ensemble des crédits (424 000) arrivent à échéance. Ainsi, ce sont les ménages modestes qui profitaient de conditions intéressantes de crédit qui sont immédiatement pénalisés et qui ne peuvent plus accéder à la propriété de leur logement. Ceci au moment où les crédits immobiliers accordés par les banques ont reculé de 31,4% sur les huit premiers mois de l"année 2012. Alors que les mises en chantier reculent, la disparition du CIF pourrait accélérer cette tendance et aiguiser les problèmes de logement de nombreux travailleurs, malgré un début de baisse des prix immobiliers qui pourrait s’amplifier dans les mois qui viennent.
Les salariés du CIF sont mobilisés contre la fin programmée de leur banque : jeudi 13 septembre, 1 700 (selon la police) à 2 000 (selon les syndicats) sont venus de toute la France manifester à Paris, pour défendre leur emploi et l'accession à la propriété pour les foyers modestes. Une banderole « le marché sauvé, le personnel sacrifié » synthétisait parfaitement les objectifs du « sauvetage » du CIF.
Il existe pourtant une autre issue, que le gouvernement ne veut évidemment pas envisager : la nationalisation sous le contrôle des travailleurs, afin de pérenniser l'activité (sans aucun licenciement) et la soustraire à la pression des marchés financiers. Il faut en outre réorganiser le financement du logement populaire qui devrait être pris en charge par un monopole public à partir de l’épargne des ménages (livret A, etc.) sans avoir recours à l’emprunt sur les marchés.
Plus globalement, c'est l'expropriation du secteur bancaire privé et la constitution d'un monopole public bancaire entre les mains des travailleurs et de leurs représentants qui peut nous sortir de la crise. Exproprier les capitalistes et prendre collectivement le contrôle de la monnaie, du crédit, et des grands moyens de production : voilà les grands axes d'une alternative socialiste à la crise du capitalisme.