[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Neutralité du Net : montée des pressions pour sa mise à mort

Par Frédérick Lorie (18 décembre 2017)
Tweeter Facebook

Ouverture du combat final aux États-Unis

Difficile d’échapper aux annonces tapageuses de la presse la semaine passée concernant la fin programmée des lois imposant la gestion neutre de la toile aux FAI (Fournisseurs d’accès à Internet comme Orange, SFR, Free, Bouygues télécom…) américains. Loin d’être une surprise, la couleur avait été annoncée par Trump durant même sa campagne et avait nommé, dès sa prise de fonction en janvier dernier, le bon gars à la bonne place pour faire le job : Ajit Pai, avocat de métier, qui a notamment fait un passage chez Verizon, l’un des principal FAI américains connu pour ses positions hostile à la neutralité du net, et par le cabinet Jenner & Block spécialisé dans la défense des entreprises du secteurs des communications. Ajit Pai a donc obtenu le poste de président de la FCC, la commission régulatrice du secteur des communications. C’est le vote de cette dernière qui a été largement relayé par nos journaux comme signant la fin de la neutralité du net aux États-Unis. Un vote effectué par 5 personnes : 3 représentant-e-s du parti au pouvoir (le Parti Républicain) et 2 de l’opposition (les démocrates) ; le vote est soumis à la discipline de parti. Un peu tôt cependant pour enterrer ces lois écrites et votées sous la présidence Obama en 2015 qui sanctifiait le fonctionnement du web tel qu’il était depuis sa naissance. Plusieurs étapes sont encore à parcourir pour ce vote avant de rejoindre la réalité, notamment l’aprobation de la représentation politique, c’est à dire le Sénat. Et après ça, les différents recours qui pourront être exercés.

Neutralité ?

L’image d’un Internet à deux vitesses est souvent utilisées pour décrire les implications de la fin de la neutralité du net. Outre que cette image est un peu réductrice, elle a déjà son pendant matériel à travers les différencations géographiques, quelque soit l’État dans lequel on se trouve ; le premier discriminant de l’usage du réseau c’est l’infrastructure technique accessible : fibre optique, ADSL, ligne téléphone, couverture mobile (3/4/5G)… Les FAI poussés par les pouvoirs publics à câbler (notamment à coup de subventions) voudraient également bien être et faire autre chose que des « tuyaux » et travailler la « Qualité de service » (QoS). Un concept déjà en usage dans la gestion réseau en entreprise ou autre organisme et institution ; c’est l’art de permettre à un directeur de service en Espagne de discuter en direct avec son homologue japonais en full HD sans lags pendant que les salarié-e-s peinent à accéder aux bases de données utiles à leur activité professionnelle. Bref de prioriser des flux sur d’autres. C’est un peu la même chose que voudraient faire les FAI, notamment depuis le développement des plateformes de vidéos streaming et d’autres contenus diffusés en continu et au débit important : construire des partenariats leur permettant de gagner des sous en dimensionnant ces transmissions. Dans un Internet déjà fortement monopolisé par quelques firmes quant aux services type réseaux sociaux, streaming vidéos, et autres partages, la possibilité de construire des plateformes alternatives de qualité se réduiraient.

Ouvrir la possibilité de discrimination des flux pourrait également ne pas s’arrêter qu’à une question de débit mais également à une censure partielle de certains accès (car après tout pourquoi proposer uniquement un accès de qualité et pas un accès tout court à certaines plateformes selon des offres différenciées ?). Ces différenciations pourraient également venir segmentées à terme la possibilité d’user pour tout un chacun librement des technologies et protocoles disponibles ; ainsi, l’été dernier, la Chine a-t-elle interdit l’usage de VPN à l’exception de besoins spécifiques déclarés auprès des autorités (généralement des entreprises et professionnels).

Après l’annonce du vote de la FCC, Stéphane Richard, PDG d’Orange, a réaffirmé son envie de voir disparaître cette conception en Europe, considérant en grand téléologien que c’était là le « sens de l’Histoire » et que le développement de nouvelles technologies (IoT, voitures connectées...) demandaient l’établissement d’infrastructures réseau différenciées pour optimiser leurs usages. A moins qu’il ne s’agisse des propos d’un des représentants de la clique dirigeante des FAI à l’échelle internationale, cherchant à devenir les arachnides dominatrices de la Toile ; car tandis qu’un groupe de travail de l’IETF élabore le futur du protocole HTTP (le protocole de chargement des pages web, HTTP2) qui intégrerait un chiffrement complet, les FAI américain tel AT&T émettent des contre-proposition de « proxy de confiance » qui aurait droit de regard sur le contenu chiffré afin d’adapter la QoS (Quality of Service).

Télécharger au format pdf

Ces articles pourraient vous intéresser :

social

Grève du 3 juin 2021 : les crèches, malgré une mobilisation de deux ans, toujours dans le collimateur du gouvernement

Malgré les fortes mobilisations des salarié·e·s du secteur de la petite enfance, depuis maintenant plus de deux ans, le gouvernement de Macron s’obstine à vouloir passer en force et imposer son projet de réforme des établissements d'accueil des jeunes enfants (EAJE), initié par le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles, Adrien Taquet. Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Société

Hypocrisie et confusion autour de la confidentialité sur Internet

Le printemps dernier a été riche en annonces et promesses des mastodontes du Net. Zuckerberg qui disait l’idéologie de la vie privée comme dépassée il y a 10 ans en revient et prend pour nouveau slogan « The future is private ». Depuis l’élection de Trump et l’usage détourné du fonctionnement des annonces de Facebook, les événements n’ont cessé de creuser et ternir l’image de ces quasi-institutions de nos interactions quotidiennes : entre exploitation massive et non-contrôlées des données, fuites et failles de sécurités.

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Social

Un gouvernement destructeur, même dans les crèches !

Le gouvernement de Macron a une ligne politique claire : un des buts de sa politique néo-libérale est de détruire les services publics pour les ouvrir aux intérêts privés de quelques capitalistes. Après la destruction méthodique des transports publics ferroviaires, après la sélection généralisée à l’université, après la réforme Blanquer, les crèches sont, elles aussi, dans la ligne de mire.

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook

Libertés

L’Union Européenne prend le chemin d’une censure automatisée du web

À l’initiative de la France, l’Union Européenne vient d’approuver, dans un rapport, les lignes d’un règlement sur le contrôle des contenus publiés auxquels soumettre les acteurs du web. Sous le vocable de « lutte contre le terrorisme » et tout comme sous le quinquennat de Hollande, c’est la contestation du système, des institutions, les luttes sociales, qui sont concernées par ces mesures. Dans un temps de crise du capitalisme, où ses institutions politiques et économiques sont en perte de crédit, et dans l’impossibilité d’acheter cette confiance, le bâton ou le bâillon ne sont jamais de trop.

Lire la suite...

Télécharger en pdf Tweeter Facebook