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À lire : Malamorte, d’Antoine Albertini

Par Brina (26 juin 2019)
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Article pour l'Anticapitaliste du 27 juin 2019 : https://npa2009.org/idees/culture/lire-malamorte-dantoine-albertini

Éditions JC Lattès, 250 pages, 19,90 euros.

Bastia, le temps d’un été pluvieux. L’inspecteur, un flic corse à la dérive, après un début de carrière prometteur a atterri dans un cagibi, un bureau obscur où il traite les faits divers et les meurtres minables, les affaires simples. Comme celui, simple en apparence, qui a conduit à la mort de d’Hakima, 5 ans, et de sa mère Khadija…

Le vrai visage de la Corse

Reprenant tous les codes du roman noir en les adaptant à la situation corse, Antoine Albertini nous livre ici un excellent polar. À l’image d’un Marcu Biancarelli ou d’un Jérome Ferrari, il démolit consciencieusement les clichés et les cartes postales. Il donne ainsi à la Corse son vrai visage d’aujourd’hui. Le développement de l’économie résidentielle et touristique, le béton et les grandes surfaces qui avancent sans s’arrêter, et les affairistes toujours aux aguets. La veulerie de l’État français et de ses représentants qui, biberonnés à la haine des Corses, ont joué le milieu contre le mouvement nationaliste ; permettant ainsi aux premiers de prendre le contrôle de l’économie de l’île et le pouvoir tandis qu’il embastillait les autres.

Ce qui fait la valeur de ce roman, c’est aussi qu’à la différence des polars sur la Corse de Daeninckx1ou, pire encore, de Deniger2, il n’est pas écrit à travers un regard français ou pour un regard français. Il ne convoque pas les stéréotypes usuels sur la Corse, stéréotypes péjoratifs, méprisants, au contraire des auteurs pré-cités. Il ne regarde pas la Corse et les Corses du haut d’une prétendue supériorité morale. Ce polar, écrit par un romancier corse, sait de quoi il parle ; et si sa peinture de la Corse est sombre, elle sonne juste. Elle est d’autant plus ancrée dans le réel qu’Antoine Albertini est journaliste et qu’il a suivi plusieurs affaires d’assassinats.

Bref, un bon polar pour l’été, pluvieux ou non, en Corse ou ailleurs !
 

  • 1.Têtes de Maures (2013).
  • 2.I Cursini (2012).

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