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Gilets jaunes Acte 8: la mobilisation repart de plus belle !
Le gouvernement croyait en avoir fini avec les gilets jaunes. Tous les moyens ont été utilisés pour tuer la mobilisation. La répression est terrible et systématique. Dans les médias, les Gilets jaunes sont traités de tous les noms. La gauche bourgeoise fait bloc avec Macron pour repeindre les gilets jaunes en fascistes ou en crétins. Mais malheureusement pour eux, la mobilisation est bien plus forte que les 22 et 29 décembre derniers. Ce sont des dizaines de milliers de gilets jaunes qui ont déferlé, avec détermination et avec force. La trêve (toute relative) de Noël est terminée !
Et ce n'est pas la peste brune qui a déferlé comme essayent de le faire croire les soutiens de Macron et les médias aux ordres, ce sont des centaines de milliers prolétaires qui ont manifesté pour défendre leurs intérêts face à ceux de la classe dominante.
Quelques-uns des slogans les plus repris étaient « Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi » ou bien sur « Macron démission ». C'est le gouvernement de Macron qui est de plus en plus réactionnaire : arrestations arbitraires (comme celles d'Eric Drouet), condamnations à de la prison ferme au seul motif de participer à une manifestation, mutilations de manifestant-e-s pacifiques.
Nous ne nous laisserons plus faire : nous ne sommes plus résigné-e-s et nous n’avons pas peur. Nous sommes des centaines de milliers dans la rue et demain nous pouvons être des millions.
Les mensonges du gouvernement n’y peuvent rien : on était des dizaines, voire des centaines de milliers, plus déterminé-e-s que jamais
A Paris, il y avait des milliers de manifestant-e-s déterminés tout au long de la journée. C'est la plus grosse mobilisation depuis le 8 décembre. La police a donné le chiffre de 3.500 manifestant-e-s, mais nous étions plus de 10.000 un peu après 14h quand la manifestation est partie de l'hôtel de ville. Mais cela avait commencé dès le matin sur les Champs Elysées, puis les gilets jaunes sont allés vers la Bourse, puis au Forum des Halles, puis ont convergé à l'Hôtel de ville où la « France en colère » (Ludosky, Drouet...) avait donné rendez-vous à 14h. La police a gazé massivement au niveau de la Seine, puis elle a bloqué les milliers de manifestant-e-s au niveau du Musée d'Orsay, à 200 mètres de l'Assemblée nationale. Les flics ont été proches de céder face aux manifestant-e-s mais ils ont repris le contrôle des ponts de Seine, contenant les manifestants sur la rive gauche de la Seine. L'après-midi, les Gilets jaunes ont manifesté autour du boulevard Saint Germain, et cela a tourné à l'émeute.
En province le dynamisme de la mobilisation était aussi très visible. Dans l’ouest notamment : A Rouen, la manif était forte : la police a annoncé 1.700 personnes, mais fait intéressant, France 3 a osé contredire le gouvernement, et estime le nombre de manifestant-e-s entre 4.000 et 6.000. Cela donne une idée du mensonge gouvernemental. A Caen aussi, la mobilisation est très importante. Environ 3.000 Gilets jaunes selon « Tendance Ouest ». Mobilisation très forte et déterminée aussi à St Nazaire où des centaines de Gilets jaunes ont brûlé des pneus et poubelles, dépavé les rues, face à la répression policière. Ils ont tenté de bloquer le pont de Saint Nazaire. Des centaines de Gilets jaunes aussi à Rennes, où ils ont tenté de forcer les portes de l’Hôtel de ville, et au Mans, où ils ont installé des barricades et interrompu la circulation des tramways. Selon Ouest France, ils étaient aussi plus d’un millier à Brest où ils ont bloqué le pont de l’Iroise, et 500 manifestant-e-s à Quimper. A Nantes, ils étaient plusieurs milliers à manifester et des centaines de Gilets jaunes ont tenté d’envahir les locaux de France 3 Pays de la Loire. A Tours où les gilets se réunissent désormais en AG, environ un millier de gilets jaunes ont manifesté contre moitié moins le 29 décembre.
Dans l’est aussi, la mobilisation a montré de la vigueur : à Troyes c'est près d'un millier de Gilets jaunes (contre une centaine samedi dernier) qui ont manifesté et marché sur les voies SNCF. Ils et elles ont aussi envahi les voies SNCF à Sedan. A Charleville-Mézières ainsi qu’à Langres, ils et elles sont rassemblé-e-s à plusieurs centaines, et à une centaine à Reims, où a été organisée une opération péage gratuit sur l’A26. En Alsace, nous avons connu la plus grande manifestation depuis le début du mouvement. Elle a eu lieu à Colmar avec plus de 2.000 gilets jaunes selon le journal « L'Alsace » (1.400 selon la police). En Lorraine, environ 2.000 Gilets jaunes ont manifesté à Epinal selon « Vosges matin », et plusieurs centaines à Metz et Nancy. Une grosse centaine à Bar-le-Duc ou Verdun dans la Meuse. En Bourgogne- Franche-Comté, la plus grosse manifestation a eu lieu à Dijon, avec 2.000 gilets jaunes à Dijon. Mais d'autres manifestations regroupant des centaines de personnes ont eu lieu à Besançon (un gros millier selon la presse locale), Belfort, Vitry-en-Charollais, Héricourt, Lure, Montmorot.
Plus au sud, il faut noter une très forte mobilisation à Lyon : des milliers de manifestant-e-s ont bloqué l'autoroute A7 et des barricades improvisées ont été dressées. A Bordeaux, la mobilisation est impressionnante : environ 10.000 personnes. La police elle-même reconnaît 4.600 gilets jaunes, soit un niveau de mobilisation proche du pic de mobilisation. Quelques dizaines de fachos qui tentaient de s’infiltrer dans manif en ont été chassés par plusieurs centaines manifestant-e-s, en majorité non militant-e-s. A Toulouse selon la police, il y avait 2.000 manifestant-e-s contre 1.350 samedi dernier. En réalité, ici comme ailleurs, la police ment de façon grossière. Selon France 3, il y avait au moins 4.000 manifestant-e-s. A Tarbes, 1.500 gilets jaunes ont manifesté en fin d'après-midi. A Montpellier, la police a chargé les 2.000 manifestant-e-s, faisant plusieurs blessés. Des arrestations ont eu lieu. La gare a été évacuée. A Nîmes également, on compte plusieurs centaines de manifestant-e-s. A Pau, plusieurs centaines de gilets jaunes ont manifesté (600 selon la police, 900 selon d'autres sources), environ deux fois plus que samedi dernier. A Limoges, plusieurs rassemblements ont rassemblé plusieurs centaines de personnes. L'autoroute A20 a été coupée. Un buffet a été organisé pour ravitailler les Gilets jaunes.
On notera aussi qu’à Beauvais, des centaines de Gilets jaunes se sont faits sévèrement réprimés. Ils ont été chassés du centre-ville et ont cherché à bloquer l'aéroport. La mobilisation ne s'est pas cantonnée aux manifestations. Environ 50 péages ont été occupés aujourd'hui, ce qui donne aussi l'idée de l'ampleur et de l'enracinement de la mobilisation. Surtout, une nouvelle fait sensation : le porte-parole du gouvernement qui hier encore jouait les matamores méprisants face à la préparation de cette nouvelle journée de mobilisation a dû être évacué cet après-midi. D’après le Parisien, une centaine de Gilets jaunes ont enfoncé la porte de son sous-secrétariat d’Etat et ont pénétré dans la cour intérieure.
Tout cela montre une détermination des Gilets jaunes qui ne faiblit pas. C’est sans doute pour cela que le gouvernement continue à mentir sur le nombre des manifestant-e-s. Castaner a annoncé 25.000 manifestant-e-s en milieu d'après-midi, puis 50.000 en début de soirée. C'est une sous-estimation grossière, même si il est obligé de reconnaître qu'il y avait beaucoup plus de manifestants que samedi dernier. Ce chiffre correspond à peine au nombre de manifestant-e-s cumulés dans quelques villes (Paris, Bordeaux, Toulouse, Rouen et Nantes). Il se fout de nous, et il faut dénoncer ces fake news.
Pour dégager Macron et imposer les revendications
Les directions des syndicats et partis de gauche doivent appeler avec les GJ
Les chefs de la gauche syndicale et politique semblent malheureusement prolonger la « trêve de Noël ». Une partie d'entre elle avait pris le train en marche avec retard (NPA, Solidaires...). Malheureusement, le mouvement ouvrier organisé commence l'année 2019 à nouveau à la traîne... Des militant-e-s étaient bien sûr présent-e-s dans les manifestations, mais rien de collectif n'a été préparé. Il faut vite se remettre dans le sens de la marche et mobiliser en masse le week-end prochain pour l'Acte 9 !
Dans ses vœux, Macron a clairement indiqué qu'il continuerait à attaquer les acquis sociaux : droits des chômeurs (on l'a vu avec son décret...), baisse des retraites, casse du statut de fonctionnaire. Macron nous fait la guerre, il faut donc se mobiliser dès maintenant, avec les Gilets jaunes, pour bloquer le pays et vaincre Macron.
Martinez est de plus en plus lamentable. Au lieu de faire le bilan critique du dialogue social et des journées d'action minables qui ne servent à rien, Martinez explique qu'il faut prendre exemple sur la CFDT et faire « moins d'idéologie ». C'est à vomir. Alors que les droits de chômeurs sont attaqués, la CGT se lamente... mais ne propose rien.
Faudrait-il attendre bien gentiment que Macron annonce dans les détails comment il va déglinguer l’assurance-chômage, détruire la fonction publique, écraser le niveau des pensions ? Non, il faut au contraire soutenir et développer le mouvement qui fait trembler Macron, le patronat et les riches. Nous voulons gagner, nous pouvons gagner, il faut nous en donner les moyens.
Regrouper tous les syndicats qui veulent se battre pour imposer un plan de mobilisation générale
Dans nos syndicats, il est très important de mener sans attendre le combat pour faire cesser cette léthargie (qui protège Macron) et imposer un plan de mobilisation en lien avec le mouvement des Gilets jaunes.
Sans le soutien des chefs syndicaux comme Berger (CFDT), Martinez (CGT), Veyrier (FO), Beynel (Solidaires) et Groison (FSU), Macron ne pourrait pas continuer ses réformes, ni réprimer avec une telle brutalité la mobilisation. Il devrait céder. Alors, c'est essentiel de se battre pour faire basculer nos organisations dans la lutte contre Macron et son monde. C'est à nous de décider, car c'est à nous qu'elles appartiennent, pas aux bureaucrates !
Nous savons que nous sommes nombreux/ses à porter ce combat à la base. Mais pour lui donner bien plus de la force, nous devons nous regrouper à tous les niveaux pour peser dans la situation et faire basculer nos syndicats nationaux, nos fédérations, nos confédérations.
Répondre à l’appel de Commercy :
Continuer à élargir et structurer démocratiquement le mouvement
Partout, nous devons continuer à élargir le mouvement en invitant à y entrer tout-e-s celles et ceux qui ont la rage contre la pauvreté de l’immense majorité, contre les injustices sociales et démocratiques criantes, contre ce pouvoir dégueulasse au service des patrons et des riches. Depuis le début du mouvement ce sont des centaines de milliers de personnes qui se sont mobilisées. Demain nous pouvons être des millions dans la rue.
Il faut développer les liens avec les autres secteurs, et notamment les lycéen-ne-s qui ont annoncé vouloir aussi relancer leur mobilisation à partir de mardi 8 janvier, et les profs qui sont aussi en majorité contre les réformes, mais hésitent encore à se lancer. Nous sommes nombreux-se-s à être parents d’élèves et nous pouvons contribuer à ce que les jonctions se fassent. Et plus généralement, il faut chercher à construire le tou-t-e-s ensemble avec les salarié-e-s de tous les secteurs, les privé-e-s d’emploi, les retraité-e-s pauvres et les migrant-e-s, comme à Caen où une AG de GJ a pu se tenir dans un squat occupé par les migrant-e-s, alors que toutes les autres salles avaient été refusées.
Pour renforcer le mouvement, il est important de continuer à développer sa structuration démocratique, en organisant des AG permettant de discuter les actions et les revendications, comme à Carmaux, Toulouse, Brest, à Caen, à Commercy, etc. C’est la meilleure façon de permettre que les travailleur-se-s eux-même contrôlent le mouvement, définissent et affichent leurs propres revendications pour déjouer les tentatives de salir la mobilisation.
L’appel à une Assemblée des Assemblées, par les collègues GJ de Commercy est excellent : répondons-y massivement ! Nous renforcerons ainsi notre mobilisation et nous montrerons ainsi en pratique ce qu’est la vraie démocratie. Pas celle des politiciens bourgeois, des pseudo-experts et de leurs larbins médiatiques, mais celle des travailleur-se-s, qui produisent les richesses et font tourner le pays, mais à la place desquels une minorité de privilégiés prétend décider.
Vive le mouvement des gilets jaunes !
Hausse générale des salaires, minima sociaux et pension de retraite de 300 euros pour tout-e-s ! Rétablissement de l’ISF !
Abolition du CICE (40 milliards de nos impôts versés par Macron au patronat) !
Abrogation des lois Travail 1 et 2 ! Interdiction des licenciements !
Abrogation du pacte ferroviaire (fermeture des petites lignes, hausse des prix, casse du statut,…)
Expropriation sans indemnité des sociétés autoroutes, Total, de tout entreprise qui ferme ou licencie !
Embauche massive au statut dans les services publics utiles (hôpitaux, crèches, Poste, écoles, etc.)
Abrogation des réformes Blanquer du bac, des lycées et de Parcoursup
Régularisation de tout-e-s les sans-papiers pour empêcher les patrons de les surexploiter
Egalité salariales hommes-femmes et combat collectif contre les violences sexistes et sexuelles
Macron dégage !
Pour la démocratie réelle, c'est-à-dire le pouvoir des travailleurs/ses dans les entreprises et dans les quartiers ! Assez du pouvoir aux patrons, aux riches, à leurs médias et à leur police : c’est enfin à nous décider comment nous voulons vivre !