[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Agenda militant

    Newsletter

    Ailleurs sur le Web [RSS]

    Lire plus...

    Twitter

    Non à l’expulsion du camp de Rroms à Ivry (94) !

    Par Lucien Timoré (16 juin 2015)
    Tweeter Facebook

    Le samedi 6 juin 2015, la fête de soutien au campement des « Rroms », organisé par le collectif de soutien, avait lieu à Ivry-sur-Seine. Depuis trois ans, 320 personnes originaires de la Roumanie s’abritent sur le terrain de l’AP-HP de la rue Truillot à Ivry-sur-Seine, sur autorisation de la mairie. Sur ce terrain qui était vide, ces populations pourchassées d’autres campements ont commencé à construire leur vie. Ils/elles ont construit leurs baraques eux/elles-mêmes, seulement par des récupérations de matériaux. Non seulement elles sont numérotées, mais l’intérieur des baraques est bien aménagé et décoré, meublé de lits, de canapés, de tables. Les frigos récupérés en faisant du ferraillage, s’ils ne sont pas pleins, fonctionnent très bien grâce à leur propre générateur.

    Raluka1, mariée avec un « Rrom », habite dans ces baraques avec sa mère, ses deux sœurs qui sont mariées avec des enfants. Elle a 21 ans. Comme elle est roumaine, pas « Rrom », elle peut trouver du travail en Roumanie. Par contre, ce n’est pas possible de subvenir aux besoins parce que le salaire mensuel en Roumanie est de 100 à 150 euros. Elle parle le roumain, le français, l’espagnol, l’italien et l’anglais. Elle aimait jouer au handball, mais elle ne pouvait pas participer au match car sa mère, qui était malade, ne pouvait pas payer les frais d’inscription. Comme sa mère ne pouvait pas se faire soigner en Roumanie, vu que les soins coûtent très cher dans les hôpitaux privés bien équipés, sa famille s’est retrouvée à la rue, sans pouvoir payer le loyer. Quittant l’école après la seconde, elle a appris ses différentes langues toute seule en regardant la télévision. Aujourd’hui, elle essaye d’aider d’autres « Rroms » qui ont besoin de traductions. Son mari fait le ferraillage et elle fouille les poubelles pour trouver des affaires toujours utilisables ou pour les revendre au marché de Clignancourt. Quand elle n’a vraiment rien, elle fait la manche. « C’est vrai qu’on habite dans la misère, mais nous sommes ici avec nos parents, c’est mieux qu’en Roumanie », dit Raluka.

    Elle témoigne également du racisme contre les « Rroms » en Roumanie, y compris la maltraitance de leurs enfants à l’école par les professeurs roumains, ce qui explique en partie le refus de la scolarisation au sein de cette population. Quoi qu’ils aient du mal à s’exprimer en français, les habitants de ce campement ont une forte volonté de s’installer en France. Cela se manifeste à travers leurs expressions telles que « intégré », « égale aux Français », « pas de vol ». Environ 90 enfants sont scolarisés dans les établissements d’Ivry-sur-Seine. Ont-ils bien intégré le prétendu « modèle républicain » de l’intégration « à la française » ? En tout cas, ils témoignent de leur volonté de vivre ici, mettant en œuvre leurs compétences en utilisant et en éclairant par là même le revers de la société de consommation dans le système capitaliste.

    Mais le principal problème auquel ils se heurtent, c’est la politique du pouvoir. En effet, la préfecture de Val-de-Marne a décidé de les expulser et de détruire le camp ; l’opération est prévue le 30 juin. Seule une dizaine de familles dites « bien intégrées » seront relogées. La mairie d’Ivry-sur-Seine, gérée par le PCF depuis 1925, ne tient qu’un discours de soutien moral. Ce qu’il faut, c’est une grande mobilisation pour empêcher l’expulsion et la destruction du camp, en s’appuyant sur le soutien que la population ivryenne apporte quotidiennement aux habitant-e-s du camp. La mairie a les moyens de participer à cette mobilisation. Quoi qu’il en soit, celle-ci est le seul moyen de faire échec à l’opération de la préfecture au service du gouvernement.

    1 Prénom changé.

    Télécharger au format pdf

    Ces articles pourraient vous intéresser :

    International

    Colombie : deux ans après son élection, qu’en est-il du progressisme du Président Petro ?

    Gustavo Petro a été élu président de la Colombie en 2022 avec 50,44% des voix et une abstention de 41,8%. Le vote jeune a été décisif dans cette élection, alors que d’habitude les jeunes s’abstiennent. Cela a suivi un soulèvement populaire important, avec des blocages des villes et de l’économie et un caractère insurrectionnel par moments. Les centrales syndicales avaient lancé le premier appel, mais avaient été débordées. Il y a eu 75 morts, 1500 blessés, 160 disparus, 18 cas de violences sexuelles, etc. La revendication essentielle était la subsistance. La société colombienne est classée par l’OCDE comme la plus inégale du monde. La société est très divisée. L’élection de Petro, ancien marxiste et toujours marqué à gauche, avait suscité un certain espoir dans les couches populaires ; mais, depuis deux ans, il se heurte à l’opposition de droite, qui reste majoritaire au Congrès (la coalition gouvernementale de Petro ne compte que 88 députés sur 188 et 38 sénateurs sur 106), et surtout à son propre refus de s’en prendre au capitalisme.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    Jeux Olympiques

    A-t-on le droit de se réjouir de la cérémonie d’ouverture de Paris 2024 ?

    Conformément à sa politique bonapartiste, nous nous attendions à ce que Macron instrumentalise la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques pour en faire son sacre : une cérémonie pétrie de suffisance nationaliste, réactionnaire, commande univoque d’un président confit dans son auto-satisfaction autoritaire, nous offrant son pain et ses jeux – enfin, surtout ses jeux.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    France

    Malgré la victoire électorale du NFP, Macron a gagné la première bataille institutionnelle

    La séquence ouverte par la victoire du NFP aux législatives s’est refermée provisoirement la semaine dernière, avec d’une part l’interview de Macron le 23 juillet et, d’autre part, la cérémonie d’ouverture des JO le 26. Celle-ci, à laquelle nous consacrons un autre article, à permis un rayonnement international de la France et, par extension, à Emmanuel Macron en tant que président. Le pouvoir macroniste à pu être donné en spectacle aux chefs d'États du monde entier et au grand patronat qui a investi des milliards d'euros dans les infrastructures, dans la surveillance de masse et dans la publicité.

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook

    France

    Imposer le gouvernement du Nouveau Front populaire par une grande mobilisation populaire !

    Près d’une semaine après le résultat du second tour des législatives, qui a vu la victoire du Nouveau Front populaire, la défaite de l’extrême droite, mais aussi de l’ex-majorité présidentielle, Macron n’a toujours pas nommé un nouveau Premier ministre ou une nouvelle Première ministre. Au contraire, il a refusé la démission de Gabriel Attal et, loin de se contenter de gérer les affaires courantes, les ministres de ce gouvernement battu continuent, toute honte bue, d’appliquer les mesures qu’ils avaient décidées (« choc des savoirs » de Belloubet, annonce par Lemaire d’une nouvelle coupe de 5 milliards d’euros dans les dépenses publiques, etc.).

      Lire la suite...

    Télécharger en pdf Tweeter Facebook