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Agenda militant

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    Une Coordination Lycéenne nationale des 12 et 13 Janvier entre appui pour la mobilisation et limites politiques et numériques

    Par Charlotte Eissner (19 janvier 2019)
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    Le week-end du 12 au 13 janvier 2019 s'est réunie la Coordination Lycéenne Nationale. C’était quelques jours seulement après l'appel lancé par l'UNL et l'UNL-SD à une mobilisation le mardi 8 janvier. Cette journée n’avait pas réussi à relancer le mouvement lycéen arrêté par les vacances scolaires.

    On se souvient que le 30 novembre, 3 semaines avant les vacances, l'appel à la mobilisation des syndicats lycéens avait grandement dépassé leur cadre et s'était rapidement élargi à tout le territoire. Cette mobilisation a amené des lycéen.ne.s notamment issu.e.s de milieux ruraux et de lycées moins politisés à descendre dans la rue pour la première fois, convergeant dans certaines villes avec les Gilets Jaunes.

    La Coordination Lycéenne Nationale (CLN) est un cadre d'auto-organisation de lycéen.ne.s mandaté.e.s par des AG locales. Les 12 et 13 janvier, les villes de Nîmes, Montpellier, La Rochelle, Lorient, Auch, Marseille, Lyon, du Berry et de la Seine-Saint-Denis étaient représentés. L'absence de certains des comités de mobilisation les plus actifs s'explique par des problèmes matériels, mais également par des différences d’appréciation politique: certain.e.s camarades préféraient passer leur samedi à manifester avec les Gilets Jaunes – manifestation à laquelle les lycéen.ne.s présent.e.s à la CLN se sont rendu.e.s – plutôt que participer à des réunions jugées bureaucrates ; d'autres opposaient un désaccord stratégique sur le moment choisi pour organiser cette coordination.

    Pour que les directions syndicales agissent contre la répression

    L'enjeu de cette CLN était de participer à la reprise du mouvement lycéen, et de lui donner une orientation. Nous y avons porté avec d’autres camarades des positions claires, de convergence des luttes à la fois avec les Gilets Jaunes mais également dans le mouvement ouvrier, pour construire une grève générale reconductible. Certaines de ces positions ont été unanimement acceptées par les camarades présents, ne nécessitant pas de réels débats, comme l’interpellation des directions syndicales pour les exhorter à se solidariser face à la répression subie par la jeunesse et à appeler à la grève pour l’empêcher. En effet, si localement certaines fédérations ont manifesté leur soutien, les directions syndicales nationales n’ont pas ou peu réagi. Elles ont pourtant la capacité d’instaurer un rapport de force empêchant cette répression. L’année dernière lors de la CLN qui s’était tenue à Ivry, nous avions également porté cette position, qui était malheureusement restée minoritaire, malgré les violences policières envers les lycéen.ne.s et des épisodes marquants comme l'arrestation des lycéen.ne.s à Arago. Ces dernières semaines, la répression était telle que les  lycéen.ne.s présent.e.s, conscient.e.s du contraste entre l’extrême violence de la répression et le peu de réaction en soutien de la part des directions syndicales, ont immédiatement accepté cette proposition. Il nous a également semblé important de faire le lien entre cette répression et les quartiers populaires, dont les habitant.e.s sont les premier.e.s victimes des violences policières.

    S’inscrire dans le mouvement des gilets jaunes et dans le mouvement ouvrier en général

    De même, l’envoi de délégué.e.s de la CLN à la réunion nationale des assemblées populaires des Gilets Jaunes, appelée par les Gilets Jaunes de Commercy, a été une décision immédiate et unanime. Les délégué.e.s envoyé.e.s par la CLN iront en tant qu’observateur.ice.s le samedi, puis avec un droit de parole le dimanche. Cette décision nous paraissait importante pour instaurer une réelle convergence des luttes entre les  lycéen.ne.s et les Gilets Jaunes.

    Si nous devons nous impliquer dans le mouvement des Gilets Jaunes, notre présence au sein du mouvement ouvrier reste elle aussi nécessaire pour construire la grève générale reconductible, seule solution pour instaurer un vrai rapport de force. Notre convergence des luttes avec le mouvement ouvrier doit passer par la condamnation du dialogue sociale, que les bureaucraties syndicales doivent refuser. Leur participation à ces mascarades ralentissent la mobilisation et entravent la construction de la grève générale. Or tous les mouvements des dernières décennies l’ont prouvé : tant que nos luttes ne convergent pas pour paralyser réellement l’économie, le Medef et le grand patronat continueront à se sentir infaillibles et à nous imposer leurs reculs sociaux. C’est pour cela que nous avonsporté à la CLN une critique du refus des directions syndicales de construire la grève générale. Même si à ce stade, la CNL n’a pas choisi de formuler ces critiques explicitement dans son appel (1), cet élément de critique était présent tout au long de la discussion.

    Un pas en avant vers la convergence, malgré des réticences

    L’appel de la CLN se prononce clairement pour la convergence des luttes. L’appel apporte son soutien aux revendications des gilets jaunes qui vont dans le sens du progrès social. Il soutient aussi tous les secteurs mobilisés, et appelle à construire des cadres d’auto-organisation inter-sectoriels et à inviter des représentant.e.s de ces secteurs en lutte dans nos AG lycéennes.

    Ce sont des points d’appui très importants, mais qui nous semblent insuffisants.  En effet la CLN n’appelle pas clairement à se mobiliser pour les prochains actes des Gilets Jaunes, certainement du fait que les plus “pro-gilets jaunes” étaient absent.e.s, comme nous l’avons dit plus haut. Par ailleurs s’il était certes très important d’avancer clairement nos revendications -  l’abrogation des Réformes du BAC GT et Pro, de la loi Vidal et du SNU - il est regrettable que nous n’ayons pas repris les revendications des autres secteurs en lutte. La CLN appelle à se mobiliser lors de la journée de grève du 24 janvier : nous espérons que cette date nous permettra de reprendre le mouvement lycéen en convergeant avec tous les secteurs en lutte, pour construire une opposition unitaire et avancer ensemble vers la grève générale reconductible, et vers la victoire collective.

    Notes :

    1/ Appel de la CLN : https://tendanceclaire.org/breve.php?id=32504

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