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Quel que soit le futur président, nous devons nous préparer à un plan d’austérité d’une grande violence
Seule la lutte des classes permettra de le vaincre!
La crise de la dette publique, qui frappe au premier chef l’Europe, entraîne maintenant l’Espagne dans la spirale infernale où la Grèce est déjà plongée. Contre les attaques sans précédent qu’ils subissent au nom de la dette, les travailleurs, travailleuses et jeunes de l’État espagnol se sont mobilisés le 29 mars par des manifestations gigantesques et la grève interprofessionnelle la plus massive depuis la lutte révolutionnaire des années 30. Les bourgeoisies de toute l’Europe tremblent face à ce qui risque de se passer maintenant : la hausse des taux d’intérêt auxquels emprunte l’État espagnol ne peut conduire qu’à un nouvel épisode majeur de la crise en Europe ; or, au-delà des violentes attaques contre les travailleurs, les mécanismes financiers anti-crise péniblement mis en place par les principales bourgeoisies risquent d’être impuissants en cas de défaut de paiement — a fortiori si la crise repart dans un autre pays comme l’Italie... ou la France.
Pourtant, la crise est la grande absente de la campagne présidentielle. Sarkozy comme Hollande n’osent pas annoncer la vérité de la politique que l’un comme l’autre seront contraints de mener, à savoir un plan d’austérité d’une grande violence. La monstrueuse tuerie de Toulouse et les faits divers sont instrumentalisés pour justifier la surenchère sécuritaire de Sarkozy, qui drague maintenant explicitement les électeurs du FN. De son côté, Hollande se pose en homme d’État responsable qui fera de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité une priorité, alors qu’il est incapable ne serait-ce que de promettre quelques mesures sociales. C’est pourquoi nous combattons tout autant le programme de Sarkozy que celui de Hollande et que nous n’appellerons pas à voter pour ce dernier car les travailleurs n’ont pas à choisir la sauce à laquelle ils seront mangés (cf. la motion de la Tendance CLAIRE au CPN du NPA et l’article de Gaston Lefranc).
La dynamique de la campagne électorale de Mélenchon montre qu’une partie importante des travailleurs et des jeunes cherche une alternative politique à la fausse alternance UMP/PS. Outre l’électorat du PCF et de nombreux syndicalistes, le Front de gauche attire des travailleurs, des jeunes et des femmes qui luttent, en particulier une partie de celles et ceux qui avaient voté pour l’extrême gauche en 2002 et 2007. La volonté de changements radicaux et le talent de Mélenchon ne doivent cependant pas conduire à prendre les vessies pour des lanternes, au risque de dangereuses désillusions. C’est pourquoi, au-delà des discours de meetings et des effets de manche de Mélenchon, nous consacrons une analyse détaillée du « Programme populaire partagé » du Front de gauche, en montrant qu’il s’inscrit dans le cadre du capitalisme et de ses institutions et que ses promesses relèvent dès lors d’une véritable arnaque politique (cf. l’article d’Antoni Mivani).
Les deux candidats d’extrême gauche, Nathalie Arthaud pour LO et Philippe Poutou pour le NPA, mettent en avant un ensemble de revendications justes, en appellent à la lutte de classes pour changer les choses et à la prise en main par les travailleurs de leur propre destin. Nous avions d’ailleurs mené, en vain, un combat dans le NPA pour proposer une candidature commune LO/NPA pour ces élections présidentielle et législatives. Cependant, l’un et l’autre ne préparent pas suffisamment les travailleurs à affronter le violent plan d’austérité qu’ils auront à combattre, quel que soit le vainqueur de la présidentielle, car ils s’en tiennent pour l’essentiel à des généralités sur les luttes, certes justes, mais insuffisantes. Or les exemples vivants des grandes luttes des dernières années en France, comme celle de 2010 contre la réforme des retraites ou celle de 2009 contre les fermetures de boîtes et les licenciements, mais aussi celles toutes récentes de Grèce et d’Espagne montrent que, pour vaincre, il faut se préparer à la grève générale et par conséquent contrer les manœuvres des directions syndicales et des partis de gauche, qui partout ont conduit ces grandes luttes à la défaite. Les deux candidats d’extrême gauche ne défendent pas non plus de programme révolutionnaire dans cette campagne, alors que c’est le seul à même d’éviter aux travailleurs, aux jeunes et aux femmes de payer la facture de la crise en traçant la voie de la rupture avec le capitalisme. Ainsi les deux organisations refusent-elles d’expliquer que la satisfaction des revendications nécessite la mise en place d’un gouvernement des travailleurs, en rupture avec les institutions capitalistes, qui exproprierait sans indemnités ni rachat, et sous contrôle des travailleurs auto-organisés, les groupes du CAC 40. On pourrait illustrer de façon vivante cet axe à partir des exemples les plus scandaleux, comme Total, qui fait plus de 10 milliards de profits, ne paye pas d’impôt, a fermé sa raffinerie de Dunkerque et s’apprête maintenant à fermer sa production pétrolière dans le bassin de Lacq, offrant par là une perspective politique aux luttes immédiates des travailleurs. Au lieu de cela, LO et le NPA ne se démarquent pas de façon assez fondamentale du Front de gauche, alors même que le dynamisme de celui-ci permettrait d’attirer l’attention de centaines de milliers de travailleurs, jeunes et femmes radicalisés, en portant le fer contre le réformisme.
La campagne du NPA a cependant le mérite de défendre comme un axe central le combat contre le racisme à un moment où la bourgeoisie lance une offensive sur ce sujet, pour tenter de diviser la riposte des travailleurs à ses attaques, et la perspective internationaliste face à la petite musique du patriotisme économique qui marque la campagne, y compris celle du Front de Gauche qui, sous couvert de références à la révolution de 1789, masque surtout le caractère bourgeois et impérialiste de la France et de sa République. De plus, Philippe Poutou est le seul candidat à porter l’exigence écologiste vitale d’une sortie du nucléaire en 10 ans. De façon générale, il dénonce le capitalisme, en appelle aux luttes, à leur convergence et à la préparation immédiate de la résistance active au violent plan d’austérité au prochain gouvernement quel qu’il soit. La priorité est en effet, au-delà de la séquence électorale, de comprendre que seule la lutte des classes, et l’unité dans les luttes, nous permettra de ne pas être écrasés par l’approfondissement inévitable de la crise, et de porter à partir de là une perspective anticapitaliste la plus avancée possible. C’est pourquoi, tout en ayant bataillé constamment depuis de longs mois pour une orientation réellement révolutionnaire de notre parti, et en poursuivant sans relâche le combat pour nos idées et propositions, en interne comme dans nos textes publics, nous dépensons toute notre énergie militante pour assurer la meilleure réussite possible de la campagne du NPA :
LE
22
AVRIL, VOTEZ
PHILIPPE POUTOU, CANDIDAT ANTICAPITALISTE
ET
REJOIGNEZ LE NPA !