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Les fusillades à Paris ou le clou du Spectacle
Les fusillades fleurissent comme les morts en métropole parisienne. On parle encore de fous de dieux qui auraient vidé leur chargeur sur des foules de civils. Le musée des horreurs va déferler sur les ondes pendant des jours et des nuits. Mais de quelles horreurs parle-t-on au juste ? Bien entendu celle des familles qui ont perdu des proches et avec qui on se sent solidaire. Mais bien d'autres horreurs vont défiler. L'horreur des rédactions en quête de "score" pour compter les morts dans une course morbide au chiffre lâché à la hâte. L'horreur de l’État d'urgence qui va renforcer les pouvoirs d'un pouvoir incapable de protéger la population qu'il administre. L'horreur de la fermeture des frontières, associant immigration et terrorisme. L'horreur de cette récupération politique grandiose, qui avait créé après Charlie Hebdo cette union sacrée autour de la figure des chefs d’État, plus ou moins autoritaires, qui sont les premiers responsables politiques de la misère du monde. L'horreur du jeu des sondages et des faveurs des électeurs. Et l'horreur de la vague raciste anti-musulman qui va encore traverser cette société française en proie à la consommation du spectacle de l'horreur.
On parle déjà de lien avec la Syrie. Logique, cela arrive pile poil le jour où Daech vient de subir deux défaites militaires majeures au Shengal dans la ville de Al-Hawl en Syrie dans les deux cas par des troupes composées en majorité de Kurdes. Ces attentats permettent à Daesh d'attirer toute l'attention et de ne pas perdre la face. l'organisation a abattu la carte du massacre d'occidentaux dans une grande capitale européenne. On ne peut pas encore affirmer à l'heure actuelle que cela soit le cas mais les procédés d'attaque comme les termes qu'auraient employé les tireurs le laissent penser.
Mais nous pouvons faire un bilan provisoire de la lutte contre le "terrorisme" depuis les attentats de Charlie Hebdo. Cette politique est basé sur le renforcement des pouvoirs de la police, sur la stigmatisation des musulmans, sur la multiplication des interventions militaires et l'union sacrée avec des dictateurs du monde entier donne l'effet inverse que celui annoncé. Une recrudescence de la violence n'est qu'une suite logique de la politique du profit, du temporaire et de la casse sociale. Ce spectacle de larmes de crocodile de la part de responsables politiques en disgrâce est d'autant plus navrant qu'une fois de plus c'est le pouvoir en place qui va récupérer l'effet de ces horreurs, tout du moins à court terme. Préparons nous ensemble au déferlement de pressions en tout genre contre les musulmans et les gens à contre-courant de la politique de l'union nationale. On va essayer une fois de plus de mettre la société française au pas cadencé vers la marche au bourrage de crâne.
Cette manifestation d'horreur n'est que le clou du spectacle d'une politique du désastre orchestré par nos gouvernements au service des classes dirigeantes.