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Un pôle ouvrier à Carhaix : des bretons sans patrons !
L"absence d'auto-organisation des salariés présents le 2 novembre à Quimper pour défendre l'emploi et plus généralement leur ras le bol social, a permis au collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", fortement influencé par la FDSEA, d'être à l'initiative de la manifestation du 30 novembre à Carhaix, sans mandat. Le cadre de cette manifestation, parachuté via notamment la "charte des bonnets rouges", est imprégné de l'idéologie selon laquelle les intérêts des salariés passeraient par ceux des patrons. C’est un collectif qui, derrière la défense fumeuse de tous les « bretons », défend en réalité les intérêts patronaux contre tout ce qui entrave la « liberté d’entreprendre ».
Vendredi 22 novembre à Carhaix, les comités de soutien pour l'emploi de Carhaix et de Brest ont donc pris l'initiative de construire un pôle ouvrier pour dire que l'exploitation du breton par le breton, c'est non !
Rassembler les salariés sur des revendications ouvrières claires est d'autant plus important que la mobilisation pour un "Pacte social" appelée le 23 novembre la CFDT, la CGT, Solidaires, CFTC, l'UNSA, la CFE-CGC et la FSU a été un échec. Les salariés n'ont pas appuyé la démarche qui consistait à se mobiliser dans le cadre gouvernemental du "Pacte d'avenir". Les condamnations des directions syndicales des violences exercées jusque là essentiellement sur les portiques et les radars sont peut être apparues aux yeux de la population comme une preuve de la non-volonté de ces organisations d'en découdre avec ce gouvernement.
Le samedi 30 novembre, les collectifs de soutien pour l'emploi, avec des salariés de Marine Harvest, Doux, Gad et Tilly Sabco appellent à se réunir à la gare de Carhaix à 13h pour ne rejoindre qu'ensuite le rassemblement appelé par le collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne" à 15h sur le site des Vieilles Charrues. Ils sont notamment soutenus dans cette initiative par la CGT Marins de Brest, le SLB (syndicat des travailleurs de Bretagne) mais aussi par le NPA 29. Nous nous réjouissons de la constitution d’un pôle ouvrier indépendant mais nous regrettons que ces collectifs appellent à rallier le rassemblement appelé par « Vivre, décider et travailler en Bretagne qui défend les intérêts des patrons.
Sur le lieu de rassemblement des Vieilles Charrues, il est prévu qu'une déléguée des entreprises en lutte prenne la parole sur la base d'un tract "Décider, travailler et vivre en Bretagne en interdisant les licenciements". Ce tract dénonce le rôle des patrons, de l'Etat et de l'Union Européenne qui les ont subventionnés sans contrepartie. Il met également en avant des solutions telles que l'interdiction des licenciements, la réquisition ouvrière des moyens de production ou la nationalisation des entreprises bénéficiaires qui licencient !
L’enjeu est que ces collectifs de défense de l’emploi se transforment en structures auto-organisées et démocratiques, afin d’organiser la mobilisation contre les licenciements, en toute indépendance par rapport aux organisations qui défendent les intérêts patronaux. C’est la tâche des militants anticapitalistes d’intervenir en ce sens au sein de ces collectifs.