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Lutter efficacement contre les oppressions spécifique demande des outils spécifiques ! Autoorganisation en non mixité comme nécessité stratégique et front interclassiste
Pour des front interclassistes !
Le racisme, le sexisme et les LGBTIphobies sont des oppressions spécifiques ayant une autonomie relative par rapport au capitalisme et qui lui préexistent. Ces oppressions ne peuvent être réductibles à des idéologies de la bourgeoisie servant à diviser le prolétariat. Si c'était le cas alors la bourgeoisie devrait s'opposer à toutes les améliorations des conditions des LGBTI, des femmes et des non-blanc.he.s et les avancées de la lutte de classe devrait se doubler d'avancées sur ces luttes. Or de nombreux exemples montrent que c'est loin d'être systématiquement le cas. Des Merkel instaurant le mariage homosexuel dans un objectif électoral, aux slogans LGBTIphobes et sexistes dans les mobilisations de notre classe ou encore à la non-corrélation entre le développement de certaines luttes des femmes et de la lutte de classe (première vague féministe en France se développant après la répression de la commune...)...
Cette autonomie doit nous amener à tirer des conclusions politiques.
La première étant que des luttes spécifiques doivent avoir une grande place dans notre orientation quotidienne. En lien avec cela, nous devons systématiquement créer des passerelles dans les mobilisations de classe auxquelles nous participons avec les luttes contre les oppressions. En montrant par exemple le sort spécifique et plus dur touchant telle ou telle catégorie d'opprimé.e.s sur telle ou telle contre-réforme. Par ailleurs, bien qu'il ne soit clairement pas possible d'aller jusqu'à l'abolition de ces oppressions dans le cadre du capitalisme, des améliorations peuvent y avoir lieu. Améliorations auxquelles la bourgeoisie ne s'oppose pas forcément. Les fronts que nous faisons pour lutter contre ces oppressions sont donc d'une autre nature que le front unique ouvrier. Contrairement à lui ils peuvent être interclassistes (agrégeant des parts plus larges de la bourgeoisie que la petite). Cet interclassisme ne doit par contre pas nous amener à différer des conditions à partir desquelles nous les formons. Le choix d'organisations dépend, selon les situations, de leurs positions et de leur réalité militante, et n’empêche pas que nous puissions en même temps polémiquer en toute indépendance politique contre celles de leurs positions que nous ne partageons pas. Front interclassiste ne veut donc en rien dire abandon d'une politique lutte de classe.
Privilèges, et, autoorganisation en non-mixité comme nécessité stratégique
Les différentes oppressions qu'elles soient liées au développement des sociétés de classes ou même au capitalisme produisent systématiquement des privilèges pour les dominants. En effet, le groupe social des hommes (cis) a des intérêts matériels et symboliques à l'oppressions des femmes, tout comme les blanc.he.s (compris comme race sociale, construction sociale aucunement biologique) ont des intérêts matériels et symboliques à l'oppression des racisé.e.s . L'unité de notre classe nécessaire à une période révolutionnaire elle-même nécessaire à l'abolition des oppressions, tend à amoindrir en partie ces privilèges, mais elle ne les abolit pas. L'abolition du capitalisme n'amènera pas automatiquement l'abolition du patriarcat. Tout simplement parce que les groupes sociaux privilégiés n'y ont pas intérêt.
Si nous voulons mettre fin aux oppressions spécifiques, l'autogestion en non-mixité est centrale, elle est même stratégique. Car de fait, socialement, les privilégiés ont tendance à freiner les luttes remettant en cause leur privilèges. Par ailleurs, parce que les oppressions se croisent et dans ces croisements prennent des formes différentes (le patriarcat touchant une femme blanche ne prenant par exemple pas la même forme que la patriarcat touchant une femme racisée), cela justifie une élaboration politique, des revendications spécifiques et des cadres autonomes à ces intersections.
Concrètement cela veut dire qu'à l'intérieur du NPA Jeune nous devons reconnaître le droit de tout groupe victime d’oppressions spécifiques, à commencer par les femmes, les non-blanc.he.s, les personnes LesbienneGayBisexuelleTransIntersexeQueer ( LGBTIQ+), ayant un handicap, etc de se retrouver dans des cadres non-mixtes.
Nous devons aussi apporter un soutien politique aux cadres de non-mixité extérieurs à notre organisation quand ils se font attaquer du collectif Mwasi à l'association Lallab (etc). Et si ces cadres en font la demande, nous leur apportons un soutien financier.