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Anticapitalistes, c’est bien, communistes c’est mieux !
La crise profonde du système capitaliste devrait mettre à l’ordre du jour la nécessité du communisme. Cependant, nous demeurons collectivement timorés à ce propos. Interrogés régulièrement sur notre projet pour remplacer le capitalisme, nos porte-parole répondent : « on ne sait pas trop encore pour l’instant ». Absence de projet, absence de stratégie : comment pourrait-on convaincre les travailleurs et travailleuses de s’organiser avec nous ? En outre l'absence d'alternative au capitalisme nourrit l’extrême droite qui fait son lit de cette crise programmatique.
La réalité dans notre parti est que nous n'osons pas parler de communisme, de socialisme, d’expropriation des capitalistes, de gouvernement des travailleurs… pour ne pas effrayer les gens et ne pas paraître déconnectés de la réalité immédiate. Nous nous contentons aujourd’hui de mettre en avant des « mesures d’urgence » et d'inciter les travailleurs à se battre, quitte à alimenter les illusions sur leur possible mise en place dans le cadre du système. Peu importe, disons-nous… car la dynamique même des luttes mettrait ensuite à l’ordre du jour la question du socialisme. A y bien réfléchir, cette attitude est contreproductive ! Car les travailleurs ont justement besoin, pour se battre jusqu’au bout, d’être animés par la conviction que ce système monstrueux peut être remplacé.
Il ne s'agit pas de nier la crise du projet communiste, discrédité par le stalinisme. La question du projet politique n'est donc pas une question simple, elle demande une discussion collective, notamment sur le bilan du XXème siècle car il ne s'agit pas de se contenter de brandir le mot de communisme, mais de lui donner un contenu actualisé : une société auto-organisée, planifiée collectivement, qui satisfasse tous les besoins humains sans épuiser les ressources naturelles, une société qui en finisse avec les discriminations, pour réaliser l’égalité réelle et l’émancipation de toutes et tous !
Malgré les difficultés, il nous faut affronter l'idéologie dominante et refaire du communisme une perspective plausible et belle. Mettre en avant des revendications radicales sans expliquer comment on pourrait les mettre en place nous cantonne au discrédit et à l'échec. A l'inverse, nous pourrions illustrer de façon vivante et concrète ce que pourrait être la société socialiste en nous appuyant sur l'existant (commune de Marinaleda en Espagne, syndicats locaux des eaux, de l'énergie, gérés par des délégués des villages ou des quartiers sans qu'un centime de profit ne soit réalisé) et en imaginant d'autre formes de démocratie qui remplaceraient le concept de dirigeant par celui de délégué. Parler aux travailleurs de la société de demain c'est respecter leur capacité à s'approprier immédiatement le seul combat mobilisateur qui en vaille la peine. Notre parti doit oser le faire.
C. (NPA Meuse)
J.B. (Aix en Provence – Ville, 13, Tendance CLAIRE)
S. (Secrétariat 75, Tendance CLAIRE)
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