Agenda militant
Ailleurs sur le Web
- Où va l’impérialisme allemand ? (05/01)
- L’économie mondiale en 2025 : année folle ou année tiède ? Par Michael Roberts (05/01)
- Ukraine : emprunter le douloureux chemin vers la paix (05/01)
- Où en sont les « socialistes » aux États-Unis ? (05/01)
- Pour gagner, la gauche doit-elle en revenir aux partis de masse ? (05/01)
- Narcotrafic : Darmanin et Delogu ne peuvent pas SE SNIFFER (05/01)
- Alma Dufour sur France Info (05/01)
- Diyarbakır : reconstruire une municipalité en ruines (28/12)
- Le marxisme aux paysans (28/12)
- Aux origines du socialisme japonais (28/12)
- Sauvons Kobané, sauvons le Rojava ! (28/12)
- Quelles perspectives pour les Kurdes au Moyen-Orient ? (27/12)
- Cuba : le mouvement du social (27/12)
- Procès de Georges Ibrahim Abdallah : la victoire est-elle proche ? (26/12)
- Île Maurice : la volonté de changement (26/12)
- Le socialisme dans un seul pays (26/12)
- Quel avenir pour la France insoumise ? (26/12)
- Les changements tectoniques dans les relations mondiales provoquent des explosions volcaniques (26/12)
- Un nouveau château de cartes (26/12)
- Le syndicalisme de Charles Piaget (26/12)
- Nabil Salih, Retour à Bagdad (26/12)
- La Syrie est-elle entre les mains d’Erdoğan ? (26/12)
- L’UE encourage l’exploitation du lithium en Serbie avec un grand cynisme (26/12)
- Le contrôle territorial d’Israël s’étend-il vers la Syrie ? (26/12)
- Scrutin TPE – Très Petite Élection (26/12)
À lire : Malamorte, d’Antoine Albertini
Article pour l'Anticapitaliste du 27 juin 2019 : https://npa2009.org/idees/culture/lire-malamorte-dantoine-albertini
Éditions JC Lattès, 250 pages, 19,90 euros.
Bastia, le temps d’un été pluvieux. L’inspecteur, un flic corse à la dérive, après un début de carrière prometteur a atterri dans un cagibi, un bureau obscur où il traite les faits divers et les meurtres minables, les affaires simples. Comme celui, simple en apparence, qui a conduit à la mort de d’Hakima, 5 ans, et de sa mère Khadija…
Le vrai visage de la Corse
Reprenant tous les codes du roman noir en les adaptant à la situation corse, Antoine Albertini nous livre ici un excellent polar. À l’image d’un Marcu Biancarelli ou d’un Jérome Ferrari, il démolit consciencieusement les clichés et les cartes postales. Il donne ainsi à la Corse son vrai visage d’aujourd’hui. Le développement de l’économie résidentielle et touristique, le béton et les grandes surfaces qui avancent sans s’arrêter, et les affairistes toujours aux aguets. La veulerie de l’État français et de ses représentants qui, biberonnés à la haine des Corses, ont joué le milieu contre le mouvement nationaliste ; permettant ainsi aux premiers de prendre le contrôle de l’économie de l’île et le pouvoir tandis qu’il embastillait les autres.
Ce qui fait la valeur de ce roman, c’est aussi qu’à la différence des polars sur la Corse de Daeninckx1ou, pire encore, de Deniger2, il n’est pas écrit à travers un regard français ou pour un regard français. Il ne convoque pas les stéréotypes usuels sur la Corse, stéréotypes péjoratifs, méprisants, au contraire des auteurs pré-cités. Il ne regarde pas la Corse et les Corses du haut d’une prétendue supériorité morale. Ce polar, écrit par un romancier corse, sait de quoi il parle ; et si sa peinture de la Corse est sombre, elle sonne juste. Elle est d’autant plus ancrée dans le réel qu’Antoine Albertini est journaliste et qu’il a suivi plusieurs affaires d’assassinats.
Bref, un bon polar pour l’été, pluvieux ou non, en Corse ou ailleurs !