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Pour une écologie révolutionnaire !

Par Tendance CLAIRE (17 juillet 2014)
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L'écologie ne doit en aucun cas constituer un simple supplément d'âme par rapport au programme révolutionnaire de notre parti. C'est encore trop souvent le cas dans notre expression alors que sur le terrain, les militants du NPA sont connus et reconnus dans bien des combats et font feu de tout bois aux côtés des militants écologistes les plus radicaux ou afin d'aider à la convergence des luttes. Il ne faut pas plaquer artificiellement l'écologie, tel un appendice peu naturel de la lutte de classe, sur l'idéologie ou sur l'activité de notre parti pour trois raisons essentielles :

1) Il serait irresponsable comme le défend par exemple LO, de faire fi de l'urgence écologique en affirmant qu'il suffit de renverser le capitalisme pour que tout s'arrange. En cas de catastrophe climatique ou nucléaire, ce sont des pans entiers de l'humanité et de la planète qui sont menacés. Ce combat pour la sauvegarde de la vie doit évidemment se mener de front et en lien avec le combat contre l’exploitation capitaliste.

Certaines techniques comme la fission nucléaire ou l’extraction du gaz de schiste sont à rejeter en elles-mêmes. Le capitalisme nous fait aussi courir des risques inconnus avec les OGM, les nanotechnologies…

Sous le communisme, on pourrait envisager des recherches sur ces techniques. Mais sous le capitalisme, il est impensable de renoncer à combattre dès maintenant l'utilisation de ces techniques et la pseudo recherche en la matière, qui nous met toujours devant le fait accompli.

En plus de l'exploitation et de l'aliénation capitalistes, les travailleurs subissent aujourd'hui la menace de mort et de destruction que l'irresponsabilité de ce système fait planer sur eux. Le NPA ne peut décemment hiérarchiser ces combats, ni implicitement ni explicitement, ni d'un point de vue temporel.

Chacun dans notre parti en a bien conscience, mais c'est pourtant hélas l'impression inverse qui émane de notre expression quotidienne essentiellement centrée sur les revendications ouvrières de notre classe.

Ce souci d'une meilleure communication doit être constant dans toutes les commissions de notre parti et au CE, pas seulement au sein de la commission écologie. Un travail en lien des différentes commission devrait donc être généralisé et non se limiter à des rencontres ponctuelles.

2) L'écologie constitue aujourd'hui un formidable vecteur de mobilisation : l'aberration du système capitaliste, ses excès, son caractère profondément anti-démocratique, apparaissent au moins aussi clairement avec les désastres écologiques qu'avec les désastres sociaux. De nombreux militants peuvent venir aux idées révolutionnaires grâce à des combats ciblés au départ sur une problématique environnementale, qu'elle soit locale ou générale. A nous, grâce à notre expression, à notre dénonciation constante et permanente du système en lien avec les combats écologistes, à nos propositions de société nouvelle, de d’orienter cette révolte vers un projet anticapitaliste conséquent.

C'est pourquoi notre écologie doit être révolutionnaire et ne doit pas se contenter d'un simple accompagnement des luttes.

Le NPA peut et doit apporter une dimension politique aux luttes et expliquer inlassablement que le capitalisme est aveugle, irresponsable, que si des victoires ponctuelles sont possibles en nous mobilisant, nous serons toujours confrontés à cette irresponsabilité de la loi de la concurrence et du profit, que réformer le capitalisme n'est pas possible à ce titre.

Le NPA doit expliquer que dans la société future et démocratique que nous voulons construire, nous ne serons certes pas à l'abri d'erreurs ou de désastres écologiques mais que débarrassé de la dictature du capital, nous aurons bien davantage les moyens d'éviter le pire.

3) Trop souvent, les militants écolos et les militants ouvriers mènent leurs combats séparément, voire s'opposent (exemple de Fessenheim). Le NPA doit travailler concrètement à créer des ponts entre ces luttes qui doivent s'irriguer l'une l'autre, s'enrichir, se compléter afin de donner une cohérence aux différents combats militants et de permettre une vision structurée de la société que nous voulons.

Notre parti a su le faire avec le nucléaire où, à l'inverse de stigmatiser les travailleurs de la filière, nous proposons, à titre de revendication transitoire, la reconversion des travailleurs dans le démantèlement ou dans les énergies renouvelables ainsi que la création de centaines de milliers d'emplois.

Mais pour envisager cette reconversion, il faut évidemment que les travailleurs soient aux manettes de l'ensemble de la filière énergétique et donc… exproprier tous les grands groupes et s'extraire du capitalisme. Notre position est généralement bien comprise et acceptée par les militants antinucléaires, et même par certains travailleurs de la filière.

Ce que nous avons ébauché avec le nucléaire, nous pouvons l'étendre à bien des secteurs de la production capitaliste

Enfin, notre écologie doit réfléchir aujourd'hui à intégrer pour partie les notions de décroissance et d'anticonsumérisme, qui peuvent être d'un apport non négligeable à notre réflexion anticapitaliste.

Là encore, le dégoût croissant et justifié de la société de consommation motive une frange grandissante de la population à chercher des réponses originales et novatrices, mais qui se contentent trop souvent du « que faire ici et maintenant ? » et du repli sur soi dans des expériences locales certes intéressantes et nécessaires, mais insuffisantes.

Il existe, au sein de la mouvance décroissante, protéiforme et diffuse, des alliés naturels du NPA, au delà des différences de vocabulaire et des parcours militants de chacun. Sachons reconnaître leur apport et saisir les possibilités de travailler ensemble à l'élaboration d'une vision commune de l'avenir de la planète.

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, notre écologie doit être révolutionnaire, et se démarquer à tout prix de celle du Front de gauche, qui confisque de plus en plus à son profit le terme « écosocialisme » alors qu'il est aisé de démontrer que les propositions du PG sont juste teintées d'un réformisme mollasson.

L'écologie en général, le nucléaire (Le PC est pour, le PG propose une sortie irresponsable en 20-25 ans), constituent autant de solides motivations supplémentaires de refuser toute alliance politique avec le FDG

Ces différences, sachons les expliquer publiquement, elles constituent une partie de notre identité et justifient d'autant plus l'existence d'un parti tel que le nôtre.

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