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Les nouveaux clivages du journal Le Monde, les présidentiables et nous.
Le site Lemonde.fr a publié vendredi dernier un petit article interactif [là] qui se propose de positionner les présidentiables (bien que certains, comme Jean-Frédéric Poisson, soient retournés à leur bocal) sur des plans d'oppositions différentes que le clivage "gauche/droite" - qui perd son sens subjectif dans la population tant les gouvernements d'alternances se succèdent sans véritable changement ni amélioration pour les salarié-e-s. L’exercice est intéressant, mais presque tous les clivages politiques que propose Le Monde sont présentés d’une façon qui nous condamne à penser « dans le système ».
Sur l'Europe par exemple, nous sommes considéré-e-s comme étant sur la pente de "l'intégration" ce qui ne peut être pertinent tant le NPA, ses militant-e-s et les organisations qui l'ont fondé, ont combattu les traités qui régissent cette Europe : que ce soit le TSCG, le TCE, etc. Notre projet d'une Europe des travailleur-ses ne peut se faire qu'en rompant, détruisant, cette Europe-là et ses institutions qui appuient le démantèlement, accentue l'exploitation, dans un marché, une mise en concurrence des salarié-e-s des pays membres. Cette option n’existe pas sur l’axe du Monde, où l’opposé est seulement le pôle "souverainiste" (qui reste capitaliste), qui se vautre ou qui flirte avec la xénophobie et le chauvinisme, y compris celui d’un Mélenchon.
Sur l’axe international, c'est clairement le paradigme du système impérialiste qui s'exprime. Il s'agit de sélectionner un camp ou l'autre qui se regardent en chien de faïence. Tout ça pour des stratégies de dépouillements, de spoliations, d’États ou de peuples pas à même de résister à ces puissances exploiteuses qui se concurrencent dans les jeux d'influences diplomatiques, politiques et économiques.
L'indicateur sur l'environnement doit nous interroger sur la campagne que nous menons : comment peut-on se retrouver derrière Mélenchon et considérés au même niveau que LO ? Ne sommes-nous pas parties prenantes des combats contre les grands projets inutiles comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Pour une sortie du nucléaire civil en 10 ans ? Évidemment que si ! Mais on ne nous reconnaît pas cette dimension. On peut sourire en voyant Y. Jadot placé en tête, comme si les Verts n’avaient pas montré à de nombreuses reprise que leur écologie passe derrière leur « réalisme politique », comme lorsqu’ils ont marchandé avec Hollande pour avoir des postes en échange de moins d’exigences sur la fermetures de vieilles centrales nucléaires… On ne peut qu’acquiescer ironiquement en voyant reprise sa déclaration « ce n'est pas avec les grandes entreprises que l'on combattra le réchauffement climatique ». Certes, mais là où les Verts réagissent par législations plus ou moins contraignantes, nous posons directement la question de leur direction, de la liberté privée dont elles jouissent et le pouvoir qu'elles exercent sur la société, nous y opposons leur mise sous contrôle d'une démocratie socialiste organisant une production écologique, responsable et socialement utile.
Saluons tout de même la bonne surprise que nous offrent les journalistes à travers leur dernier indicateur, le rapport aux institutions actuelles. Une vraie lecture des personnalités et partis anti-systèmes. Le « ni droite ni gauche » des Le Pen, la révolte de Valls ou Macron, sa révolution et ses hurlements ou même la « France insoumise » peuvent se rasseoir autour d'une infusion de thé, car tous apparaissent pour ce qu’ils sont : partisans du statu-quo. LO et le NPA peuvent se targuer d'être les seuls partis anti-système, hostiles aux institutions politiques et économiques qui organisent ce monde de prédateurs capitalistes.