Agenda militant
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Contribution sur la situation au Brésil
Le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro (PSL) a été élu président du Brésil avec 55 % des voix, contre Fernando Haddad (PT) avec 45 %. Cette victoire électorale d'un ex militaire néofasciste aura des conséquences politiques importantes pour le Brésil et pour toute l'Amérique Latine et c'est pour cela que nous voulons proposer ici un bilan initial d'un phénomène d'une ampleur mondiale.
En premier lieu, il faut dire que ces élections s'inscrivent dans le contexte d'une forte vague réactionnaire qui se développe dans plusieurs domaines. Dans le domaine politique, on a pu constater l'impeachment de Dilma, la contre-réforme électorale, l'intervention militaire à Rio de Janeiro, l’assassinat politique de Marielle Franco et l'offensive judiciaire qui a permit l'emprisonnement de Lula, pour des motifs clairement politiques. D’un point de vue économique, l'offensive s'est passée par le gel du budget publique, la précarisation généralisée de l’emploi et la mise en place des contre-réformes du travail.
Cependant, le gouvernement réactionnaire de Temer n’a pas suffit pour imposer une défaite permettant une exploitation plus grande de la classe ouvrière et des opprimé-e-s. Pour la classe dominante, il était nécessaire d’avoir un gouvernement beaucoup plus réactionnaire. De cette manière, il y a eu une association entre la grande bourgeoisie, le capital financier, les prêtres évangéliques, le haut de la classe moyenne et les grands médias pour impulser la candidature ultra-réactionnaire de Bolsonaro.
Mais nous ne pouvons pas nous permettre de ne rien dire en ce qui concerne les grandes responsabilités du PT dans ce processus. Le gouvernement PT a frustré les espoirs des travailleu-r-se-s et il s’est vu totalement impliqué dans des scandales de corruption. Il a imposé des mesures néolibérales, il n'a pas mobilisé ni contre l’impeachment, ni contre l'emprisonnement de Lula, il a beaucoup tardé à critiquer Bolsonaro dans la campagne électorale, etc. Nous devons dire clairement que le PT est le coresponsable de l’avancée de la réaction, du rapport de forces défavorable et de la victoire de Bolsonaro. Nous réaffirmons ici que, pour avoir une direction alternative à la hauteur des défis de la classe ouvrière, ce courant doit être dépassé dans le processus de résistance aux dures attaques que le nouveau gouvernement mènera.
L’histoire montre que la dynamique de la lutte des classes a toujours le dernier mot. Cela ne veut pas dire que le résultat électoral n’a pas d’importance, tout au contraire, il est sans aucun doute très dangereux. Il peut ouvrir les portes à un gouvernement bonapartiste et à l’avancée de fait du fascisme. Bolsonaro et le gouvernement qu'il promet ont par exemple des tendances fascisantes bien plus prononcés et claires que le FN en France. Mais malgré la défaite électorale, nous ne sommes pas face à une défaite historique : d'importantes réserves de combativité existent parmi les femmes, les jeunes et de nombreux secteurs de la classe ouvrière.
En ce sens, Bolsonaro ne sort pas de ces élections totalement légitimé, le pays est pratiquement divisé en deux moitiés. Bolsonaro ne pourra pas faire tout ce qu’il veut et il n’aura pas le soutien de larges secteurs des travailleu-r-se-s et des opprimé-e-s pour imposer son gouvernement.
Au Brésil, c’est le moment de s'organiser. Beaucoup de jeunes qui n’ont jamais été engagé-e-s dans la politique, qui n’ont jamais milité dans aucune organisation ou parti, qui n’ont jamais été mobilisé-e-s dans les rues, commencent à réagir. L'heure est au rassemblement des camarades de notre classe, de tous les âges, de tous les genres, de différentes orientations, pour mèner une résistance puissante et pour défaire Bolsonaro dès le début de son gouvernement, pour ne pas reculer d'un seul millimètre face à ce gouvernement et à ses attaques. Maintenant, des initiatives pour impulser l’unité d’action avec tous les secteurs qui sont prêts à se battre et pour impulser la construction des comités antifascistes se développent. Nous devons reaffirmer notre solidarité internationaliste, pour défaire Bolsonaro et tous les gouvernements réactionnaires dans les rues !